Écoles de Thiembronne

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Les premiers instituteurs[1]

Dès la fin du XVIIe siècle, quelques instituteurs apparaissent dans la documentation : Guillaume de Créance, en 1659, Charles Butor en 1700, Martin Compiègne en 1706.

1708-1797 : la classe de la famille Buron (près de la fontaine)

En 1708, Gilles Buron, instituteur, tient école de filles et de garçons avec chacun leur quartier. Remplacé ensuite par son fils portant même prénom, il faisait classe dans une chaumière malingre située près de la fontaine, au cœur du village, bâtisse qui fut démolie à la fin de novembre 1911. Sa petitesse laisse à penser qu'elle était très peu fréquentée.

En 1794, l'école est fermée durant plusieurs années semble-t-il, après le départ pour l'armée de l'instituteur alors réquisitionné. Le bâtiment devenu vacant sert d'atelier au salpêtre en attendant qu'il se présente un maître d'école. C'est chose faite en mars 1795 : un nouvel instituteur titulaire est nommé, M. Joseph Henri Dubois.

En 1797, l'école appartenant au clergé est vendue pour 234 francs à Philippe Vidor, cultivateur de la commune.

Le 20 décembre 1813, Gilles Buron (fils), instituteur, meurt à l'âge de 88 ans.

Fin novembre 1911, la classe de Gilles Buron, près de la fontaine, ayant enseigné avant la Révolution, sera démolie.

1802-1815 : la classe d'Henri Dubois (lieu inconnu)

1802, 12 décembre : l'école est fermée, le local du maître d'école ayant été vendu comme bien national. Le conseil municipal vote pour le retour de Henri Dubois qui posera problème. Dubois se voit accorder le droit de recevoir des élèves pensionnaires.

1815, 9 octobre : le conseil veut obtenir du recteur de l'académie de

« retirer au sieur DUBOIS instituteur communal et de transmettre la somme qui lui a été allouée en cette qualité au sieur Buron Ambroise Isidore, qu'il a déjà autorisé comme instituteur primaire communal par la commission du 8 juin dernier ». « Le motif de cette demande de la part des membres du conseil à monsieur le Recteur, sont 1° que ledit DUBOIS a perdu totalement la confiance des habitants de cette commune et notamment du conseil (condition pourtant nécessaire pour instruire avec succès) au point que les dits membres du conseil ont demandé et presque exigé du maire en juillet dernier la révocation de la commission de secrétaire de mairie, 2° la conduite imprudente pour ne rien dire de plus, qu'a tenue ledit sieur DUBOIS à l'égard du maire et de monsieur le desservant, dans les dénonciations qu'il a faites contre eux auprès de monsieur le Recteur, en avril et mai 1812 […] 3° l'état de la santé qui est faible le porterait à des inexactitudes à tenir bonne école, lesquelles on aurait pu lui reprocher par le passé, le temps qu'il doit donner aux autres affaires et vacations dont il se charge comme recette particulière […] l'absence de quelques qualités qu'on requiert volontiers dans un instituteur qui doit former la jeunesse. »

Verdict : il est révoqué.

1804-18?? : la classe du curé Gibaux (de MM. Mofait et Buron)(à l'église)

1804-1805 : le desservant M. Gibaux, devant le mécontentement de la population dû au service de Monsieur Dubois, ouvre une école pour les meilleures familles de la paroisse. Il est assisté de Pierre Mofait, né à Thiembronne en 1793. Dès ses 14 ans il fait la classe aux plus petits, puis aux grands. L'autorisation d'enseigner lui est donnée en 1812 à 19 ans.

1815, 8 juin : Isidore Buron est autorisé à exercer les fonctions d'instituteur primaire communal.

1815, 15 novembre : le conseil municipal demande la révocation d'Henri Dubois, rejeté de la population et ayant pâti de la concurrence de la classe de M. Gibaux et Pierre Mofait. Nomination d'Isidore Buron, petit neveu de Gilles Buron, né en 1798, et formé à l'école de MM. Gibaux et Mofait. Il deviendra l'assistant de Mofait pour la petite classe, puis pour la grande. Mofait est ordonné prêtre en 1818 où il devient curé de Bergueneuse avant de s'installer à Audincthun et Wandonne à partir de 1832.

Il fait classe dans une très modeste maison située entre l'église et le presbytère, qui sera démolie en 1899.

Il eut deux suppléants :

  • M. Charlemagne de 1858 à 1860
  • Louis Piquet, de 1860 à 1863.

1817, 28 avril : Ambroise Isidore Buron présente un brevet de capacité pour l'enseignement primaire, délivré par le Recteur de l'académie de Douai. Il est nommé instituteur primaire à Thiembronne où il exerçait déjà en cette qualité, et prête serment de fidélité au Roi, à la charte et aux lois du royaume. Né à Thiembronne le 24 mars 1738, il a été interrogé sur la lecture, le calcul, les procédés de son enseignement et a fait preuve de la capacité requise pour exercer les fonctions d'instituteur primaire de 3e degré, ayant également les connaissances suffisantes des principes et du dogme de la religion, et présenté un « certificat de vie et de mœurs ».

1833 : décès du curé Gibaux

1870 : décès du curé Mofait

1899 : démolition de l'ancienne classe de Isidore Buron, située entre le presbytère et l'église.

1822-1830 : la première école de filles (lieu inconnu)

La fille de l'ancien maire de Thiembronne, ouvre une classe :

Le 17 mai 1822,Eugénie Christine Warnier présente un brevet de capacité pour l'enseignement primaire des filles, elle est nommée institutrice primaire du 2e degré à Thiembronne et prête serment de fidélité au roi, à la charte et au royaume. Née le 10 vendémiaire an VIII à Thiembronne, âgée de 22 ans et domiciliée à Thiembronne, elle a subi un examen concluant sur l'écriture, la lecture, le calcul, et a prouvé qu'elle était en état d'enseigner les principes de la religion. Elle a également produit un certificat de bonne conduite et bonnes mœurs.

1829-1838(?) : l'école de M. Podevin à Drionville

1829, 1er décembre : Pierre Joseph Podevin, né le 25 février 1809 à Thiembronne, ayant obtenu le brevet de capacité de 2e degré le 13 août 1829, est autorisé à exercer les fonctions d'instituteur primaire à Thiembronne, au hameau de Drionville.

On ne sait combien de temps ni où exactement eut lieu cette classe.

Le 9 mai 1830, le conseil municipal vote le traitement de l'instituteur pour 5 ans : 100 francs annuels (l'école se tenant chez lui, la commune n'a aucune dépense à faire pour l'entretien d'une école).

1830-1843 : la classe des filles de Mlle Bernard (au château)

1830, 20 novembre : demoiselle Félicité Bernard (future épouse Pelletier), née le 26 mars 1812 à Thiembronne, présente un brevet de capacité du degré inférieur pour l'enseignement primaire des filles. Elle a une bonne conduite religieuse et morale, une instruction religieuse suffisante et sait suffisamment lire, écrire et chiffrer pour en donner des leçons. Elle est autorisée à enseigner à Thiembronne, elle remplace Christine Eugénie Warnier.

Dans un premier temps elle enseigne au château de Thiembronne mis à la disposition par son propriétaire, M. Moleux de Boulogne.

Elle est assistée :

  • de Madame de Bruillac, née en 1775 à Rennes, ancienne maîtresse de pension à Boulogne, qui fit la classe aux plus grandes ;
  • ensuite, d'une ancienne élève du pensionnat de Dohem, Eugénie Demilly, née à Oye en 1833, institutrice titulaire en 1854.
  • puis de Mademoiselle Waro pendant quelques mois.

1838 : construction d'une maison d'école sur la place du village (classe de MM. Buron, Charlemagne, et Picquet)

1835, 5 mai : le conseil est d'avis qu'il faut construire sur la place publique une maison d'école suffisante pour loger l'instituteur et ses écoliers (70 enfants). Présentation des plans de la maison d'école dont le devis des travaux s'élève à 2 139 francs.

1838, 8 avril : une modification doit être faite au sujet de l'emplacement de la maison d'école à construire. François Cache, Demoiselles Françoise de Fernehem et Henriette Bucaille rentières, Firmin Défossé ménager, qui sont les voisins immédiats de cette construction réclament, « d'après le plan visuel et la pose des seuils », que « ledit bâtiment aurait été reculé parce que plusieurs d'entre eux auraient eu l'entrée de leur cour tellement embarrassée qu'un chariot avec l'attelage ordinaire ne pourrait y pénétrer ». Le conseil est d'avis de reculer l'emplacement de l'école de 12 mètres, « on laisserait à la rue et à cette place un espace suffisant pour ne pas gêner la circulation », « d'ailleurs on remplirait le vœu déjà plusieurs fois manifesté de la plupart des habitants de la commune.»

1863, 1er juillet : Louis Piquet, suppléant d'Isidore Buron, est nommé instituteur titulaire.

1875-1883 : reconstruction de l'école de la place

1872, 5 mai : le conseil projette de faire reconstruire une maison d'école sur le terrain de celle à remplacer.

1872, 27 juin : cet agrandissement de l'école communale au moyen du terrain occupé par la place publique de la commune, est approuvé par l'inspecteur d'académie : « il [le terrain] est au centre du village, est bien aéré, et n'a pas dans son voisinage rien qui puisse nuire à la santé et à la moralité des élèves ». Il fait une seule objection au projet : le préau couvert est jugé inutile et doit être remplacé par un bûcher ou autre dépendance. Un secours de 2 000 francs est accordé dont 60 francs doivent être alloués à l'acquisition d'une armoire-bibliothèque.

En 1874, attendant toujours l'approbation des plans de reconstruction de la maison d'école et l'accord de subventions de l'Etat et du Département, le conseil municipal rappelle aux autorités que l'affaire est pressante : « il nous sera même difficile de conserver le local actuel pour l'année scolaire 1874-1875 ». La classe déjà exiguë en 1873 comptait 77 enfants et plus encore doivent la fréquenter par la suite.

La construction d'une nouvelle école de garçons débute enfin en 1875. Les travaux sont réceptionnés en 1883 : la dépense de 19 432,49 francs occasionne un déficit de 4 426,49 francs que le conseil municipal propose d'emprunter à la Caisse des Écoles (ou Caisse des Dépôts et Consignations)

1901, 1er octobre : Joseph Porquet, instituteur de Saint-Martin-d'Hardinghem est nommé à Thiembronne.

1907, 24 mai : le conseil municipal avise les autorités de la nécessité de faire construire un préau à l'école des garçons : « les enfants sont continuellement exposés aux intempéries des saisons, ils n'ont pas d'ombre en été, pas d'abri en hiver ».

1908 : « La plus grande partie des tables sont très vieilles, branlantes, et absolument hors d'usage » ; « le vestiaire serait beaucoup plus convenable s'il était fermé par une porte vitrée ». Le conseil souhaite faire confectionner des tables de trois hauteurs différentes pour s'adapter à la taille des enfants, faire placer la porte vitrée, et une planche au-dessus des portemanteaux pour « recevoir les paniers de provisions des élèves éloignés ».

1843-1854 : la classe de filles de Mesdames Bernard-Pelletier, de Bruillac, Demilly, Waro (en face de l'actuelle mairie)

En 1843, quand le château fut vendu à Isidore rançois, Madame Pelletier fit l'école dans la maison en face de l'actuelle mairie.

1849, 16 avril : décès de Madame de Bruillac, institutrice à Thiembronne. Une pierre tumulaire honore sa mémoire.

1851, 18 avril : décès de Madame Pelletier, ancienne institutrice.

1854, janvier : Eugénie Demilly devient institutrice titulaire.

18??-1850 : Ecole de Monsieur Taleux (au Cloquant)

On apprend dans la documentation en 1850, que Monsieur François Taleux, né à Campagne-lès-Boulonnais, ancien instituteur d'Alembon, est décédé à l'âge de 78 ans : il dirigeait une école à Cloquant, dans la maison occupée en 1912 par Omer Tellier. Après le décès de l'instituteur, les trois élèves qui demeuraient dans cette classe de Cloquant durent prendre le chemin de celle du village de Thiembronne.

1854-1857 : la classe de filles de Mademoiselle Demilly (à l'église)

1854, 30 janvier : Eugénie Demilly, élève de la maison d'éducation de Dohem, désire ouvrir une école de filles dans un local sur la place à peu de distance de l'église. Elle a résidé de juillet 1845 à avril 1849 chez les dames de la Sainte-Famille à Amiens, puis a été élève à Dohem. Elle est née le 15 novembre 1833 à Oye et possède un brevet de capacité. Elle quitte Thiembronne en 1857.

1858-1888 : le pensionnat de filles des soeurs de Calais (belle maison en face l'actuel café de la rue principale)

1858, mars : arrivée à Thiembronne des sœurs franciscaines congréganistes de Calais, appelées par M. Labbé, desservant de la commune. Trois à cinq sœurs tinrent un pensionnat durant plusieurs années, logeant une trentaine d'élèves dans une maison à laquelle attenait une chapelle. Elles donnaient également des soins à domicile, une aide précieuse durant les épidémies.

1888 : fermeture de l'école des sœurs congréganistes : on maintient leur traitement à la condition que soit construite une nouvelle école, la laïcisation est en cours.

1859-1888 : construction d'une école de filles (Mlles Genest, Poix, …)

L'école de filles bâtie en 1888 figure à l'extrémité droite du panorama : les classes étaient alors dotées de grandes fenêtres pour laisser entrer la lumière avant l'ère de l'électricité

1859 : projet d'acquisition d'un terrain, pour y bâtir une école de filles, appartenant à Charles Merlo, cultivateur, mais refus des autorités qui regrettent l'exiguïté de la surface.

1883 : projet de construction d'une école de filles : un logement pour la directrice et l'adjointe avec cour et jardin, deux classes pouvant accueillir jusqu'à 48 élèves chacune, deux préaux couverts avec vestiaires et cabinets, une grande cour et un puits à pompe pour tous les besoins.

1883, 13 février : le conseil municipal souhaite obtenir la communalisation de l'école libre des filles.

« Depuis 25 ans l'école publique des filles est confiée à une religieuse franciscaine, institutrice libre qui reçoit chaque année de la commune une indemnité pour donner l'instruction gratuite à tous les enfants indistinctement » ; « Cette institutrice n'a de libre que le nom, elle occupe un local pour lequel la commune accorde une indemnité de 200 francs ». Le traitement de l'institutrice s'élève à 600 francs par an. Le conseil demande à ce qu'elle soit nommée institutrice communale, dans l'attente de la construction d'une école de filles, pour régulariser la situation de la commune.

1883, 20 avril : observations de l'inspecteur primaire à l'inspecteur d'académie : « La commune de Thiembronne n'a pas encore, malgré sa population de 1 011 habitants, d'école publique de filles. Un établissement libre dirigé par les sœurs franciscaines de Calais reçoit tous les enfants en âge de fréquenter l'école. Cette situation illégale doit prendre fin prochainement, un projet de construction d'une école publique est actuellement soumis à l'approbation de l'autorité supérieure ». L'inspecteur est opposé à la transformation demandée : « ce serait préjuger de l'avenir et obliger l'administration à désigner, quand même, des Congréganistes pour la future école ».

1887 : acquisition du terrain de Joseph Dubuis pour 3 300 francs, propriété bâtie (C 42-43-44). Des travaux complémentaires sont effectués à la maison acquise à Joseph Dubuis par l'entrepreneur Lemaire de Saint-Omer pour ouvrir une école de filles.

1888 : à la fin du mois de septembre, une nouvelle institutrice est nommée, Mademoiselle Genest, venue d'Arras, qui restera un an, et les religieuses doivent partir. Lui succèderont : Mesdemoiselles Poix, Vanneuville, Grare, Marcotte, Pichonnier.

1909, 24 février : le conseil municipal vote la somme de trente francs alloués à Mademoiselle Jennequin pour son dévouement dans l'accomplissement de son devoir envers « ses petits élèves ».

1910, 1er octobre : arrivée de Mademoiselle Pichonnier, nouvelle institutrice.

Bibliographie

  • Abbé Jules Leroux, Histoire de Thiembronne, Saint-Omer, 1912.

Sources

Notes

  1. Dépouillement des archives municipales de Thiembronne, par Sophie Léger