Église Saint-Georges d'Auchy-lès-Hesdin

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Église Saint-Georges d'Auchy-lès-Hesdin
Auchy-lès-Hesdin - Eglise abbatiale.JPG
Informations
Dédicace saint Sylvin et saint Georges
Dates de construction XIIe-XIIIe-XVIIe-XIXe siècles
Particularités Ancienne abbatiale devenue église paroissiale après la Révolution française
Classement  Inscrit MH (1926, 10 juin)
Accessibilité ouverte


Descriptif et historique

L'abbatiale Saint-Sylvin et Saint-Georges d'Auchy-lès-Hesdin

Avant la Révolution Française, l'église était une abbatiale, c'est-à-dire l'église d'une abbaye. En effet, à l'emplacement de l'actuelle site de la filature, s'étendait une abbaye fondée au VIIe siècle, détruite par les Normands puis reconstruite à la fin du XIe siècle.

Les parties les plus anciennes de cette abbatiale (piliers de la nef) pourraient dater du XIIe siècle. La partie inférieure de la façade ainsi que les deux originales tours octogonales (qui étaient surmontées de flèches en pierre à crochets jusqu'au XVIIIe siècle), datent quant à elles du XIIIe siècle.

Ravagée à plusieurs reprises par les guerres, elle a été partiellement reconstruite au XVIIe siècle : plus basse et moins longue (le transept et le chœur ont disparu au profit d'un nouveau chœur fait à l'emplacement de l'ancien transept), mais toujours dans le style gothique.

Pierre Héliot décrit ainsi l'édifice en 1953 :

« L’ex église abbatiale, actuellement paroissiale, a beaucoup souffert depuis sa fondation : partiellement effondrée avant 1284, maintes fois endommagée durant les guerres du XVe et du XVIe siècles, incendiée en 1537 et 1834, mutilée, radicalement restaurée à l’époque moderne et surtout en 1888, elle a néanmoins conservée un grand intérêt. Les piles de la nef et de la première travée du chœur paraissent remonter à la première moitié ou au milieu du XIIe siècle, celles des deuxième et troisième travées du sanctuaire aux environs de 1200. L’abside, les grandes arcades, le triforium et les parties hautes du vaisseau central, les bas-côtés et la façade ouest furent rebâtis au XVe siècle d’un chœur entre deux chapelles et d’une nef à collatéraux. Pas de tour, mais deux hautes tourelles en tenaient lieu sur le front ouest. Les chapelles ont disparu. Les parties hautes du chœur et de la nef, écroulées et non remontées, furent remplacées par des voûtes relativement basses, vers 1614-1616 probablement. Les collatéraux, dénaturés au XVIIIe siècle, ont perdu tout caractère. Le ridicule fronton qui coiffe la façade occidentale est une addition du milieu du XIXe siècle. »

Depuis la Révolution

Puis vient la Révolution Française. Les moines sont chassés et les bâtiments de l'abbaye sont ensuite transformés, en 1805, en filature de coton. Sous l'impulsion de monsieur Dewamin, maire d'Auchy, l'abbatiale a été préservée. Elle devient alors église paroissiale du village d'Auchy et on lui ajoute le vocable de "Saint-Georges", saint patron de l'ancienne église paroissiale située à coté de l'abbatiale (là où se trouve le monument aux morts) qui a été démolie pendant la Révolution. Pour information, Saint-Sylvin a cotôyé le premier monastère d'Auchy au VIIe siècle, d'où le fait que l'abbatiale l'a toujours eu comme vocable.

Un important incendie qui a ravagé la filature en 1834 affecte l'abbatiale (qui a gardé cette appellation, malgré le fait qu'elle ne soit plus église d'abbaye). On édifie, quelques années après, le fronton situé en haut de la façade, de style néo-classique, qui tranche avec le reste, qui est de style gothique. La grande baie de la façade a été refaite aussi au XIXe siècle.

L'abbatiale, qui possède un mobilier intéressant, est particulièrement remarquable grâce à ses stalles du chœur des moines du XVIIIe siècle. Le magnifique maitre-autel est surmonté d'un retable où figure une "Descente de Croix", attribué à l'atelier du peintre flamand Van Dyck.

Des dépliants en français et en anglais sont disponibles dans l'abbatiale pour une visite plus complète.

L'ensemble de l'édifice a été classé à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 10 juin 1926.

Galerie photo

Sources et Bibliographie

  • Pierre Héliot, Églises du Moyen-Age dans le Pas-de-Calais, Commission départementale des Monuments historiques du Pas-de-Calais, tome VII, fascicules 1 et 2, 1951-1953, « Arras » p.  354.
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