Église Saint-Gilles de Clenleu

De Wikipasdecalais
Aller à : navigation, rechercher
Église Saint-Gilles de Clenleu
Clenleu église4.jpg
Informations
Dédicace Saint-Gilles
Dates de construction XVIe, XIXe siècles
Particularités mobilier de Joseph Durant
Classement  Inscrit MH (1930)
Accessibilité


Descriptif et historique

L’église Saint-Gilles de Clenleu se compose d’une nef de trois travées, d’un transept et d’un chœur de trois travées terminé par une abside à pans coupés, de même hauteur sous voûtes, bâtis en craie blanche, et en une seule campagne de construction : les armes de Guillaume d’Ostove et de Marie de Boufflers figurant dans le chœur permettent de situer sa construction au début du XVIe siècle. La troisième clef de voûte figure l'agneau pascal. Les culs-de-lampe du chœur sont sculptés de feuillages, d'écussons, et de dragons dont l'un combat un fou.

Le clocher central en charpente et ardoise est assis sur la croisée du transept. La nef voûtée possède des clefs de voûte sculptées de rosaces mais des culs-de-lampe simples. Elle est éclairée de 5 fenêtres en tiers-point à meneaux. La travée aveugle est occupée par la tourelle d'escalier et un portail latéral.

Le pignon occidental appuyé de contreforts diagonaux est percé d'un portail sous porche, en tiers-point à trois voussures.

L’édifice est restauré au XIXe siècle par Clovis Normand. Quelques inscriptions mentionnent l’abbé Pérard qui contribue à l’enrichissement de son décor dans les années 1860-1870. Dans les mêmes années, des vitraux sont commandés à la maison Bazin, qui sont endommagés en partie durant la Seconde Guerre mondiale. La nef a conservé deux fenêtres de grisailles signées Bazin en 1874 et 1875, les autres ayant été remplacées par des vitraux en verre blanc. Dans la chapelle sud on peut encore voir un vitrail du martyr de saint Adrien alors que le croisillon nord a perdu son vitrail remplacé en verre blanc. Sur les huit fenêtres du chœur, la moitié des vitraux sont aniconiques, les autres représentent de gauche à droite l'Adoration des mages signée « Bazin 1865 », la Cène signée « 1867 Bazin-Ducler maquettiste », la Présentation au Temple signée « 1866 Bazin-Ducler », et Jésus parmi les docteurs signée « Bazin 1879 ».

Cette construction très homogène, de style gothique flamboyant, est classée au titre des Monuments historiques le 18 février 1930.

Le mobilier

L'église compte quelques statues en bois polychrome des XVIe (saint Jean-Baptiste, saint Adrien) et XVIIe siècles (saint Sauveur, saint Gilles). Une Vierge couronnée du début du XVIIe, et une mise au tombeau du début du XVIe siècle extraite d'un ancien « retable à la flamande » d'après Roger Rodière, classée le 22 mai 1978, furent déposés au dépôt d'art sacré de Boulogne-sur-Mer en 1980. Un Christ en croix en bois polychrome du XVIe siècle fut aussi classé le 3 novembre 1971.

Une partie du mobilier est dû à Joseph Durant, sculpteur à Jumelles, hameau de Beaurainville:

  • le confessionnal, porte l'inscription : « Monsieur Pérard, curé de Clenleu 1868 ». La porte est sculptée des vertus théologales (cœur, ancre, croix) et de renvois aux évangiles selon Matthieu (« Matth. 16.18 » : Et moi, je te dis que tu es Pierre et que sur ce rocher je construirai mon Église, et les portes du séjour des morts ne l'emporteront pas sur elle) et Luc (« Luc 7.47 » : C'est pourquoi je te le dis, ses nombreux péchés ont été pardonnés, puisqu'elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui l'on pardonne peu aime peu). Elle représente sur son fronton un homme entendu en confession. Le sculpteur a inséré dans les faces externes de la loge centrale du confessionnal deux panneaux sculptés du XVIe siècle aux armes des d'Ostove et de Boufflers, provenant d'un ancien retable. Ces deux panneaux ont été classés au titre objet des Monuments historiques le 1er décembre 1913. Les faces externes des loges latérales sont aussi sculptées, montrant à droite la remise des clefs à saint Pierre et en-dessous Madeleine lavant les pieds du Christ. Les panneaux sont gravés de la signature « D. J. sculpt. » (Durant Joseph sculpteur).
  • le maître-autel, est encadré de deux statues d'anges adorateurs, portant l'inscription : « Monsieur Pérard, curé de Clenleu 1869 ».
  • la chaire fut inscrite au titre objet des Monuments historiques le 3 avril 2006, après avoir été refusée en 1973. On y retrouve les mêmes inscriptions : « Monsieur Pérard, curé de Clenleu 1870 », et « D. J. sculpt. ». La cuve et sa porte sont sculptées du Tétramorphe (les 4 évangélistes et leurs emblèmes) et du Christ en Bon Pasteur. Le dossier représentant le Christ bénissant est surmonté d'un abat-voix formant un dais et dominé par une statue du Christ.

L'église comptait un magnifique banc d'œuvre en chêne sculpté du XVIe siècle, surmonté d'un dais, qui fut vendu et rejoignit la collection d'Henri-René d'Allemagne à Paris, à la fin du XIXe[1]. Ce banc est resté propriété privée, il était dans l'Aube à la fin du XXe siècle.

Deux cloches en bronze furent fondues par Garnier de Saint-Omer, en 1829.

Galerie

Sources et bibliographie

  • Delphine Maeyaert, Chargée de mission développement patrimonial, Syndicat mixte du Montreuillois.
  • Roger Rodière, Épigraphie du Pas-de-Calais, tome IV, canton d'Hucqueliers, p.  30.
  • Roger Rodière, Pays de Montreuil, 1933, p.  186-190.
  • Pierre Héliot, Les églises du Moyen Âge dans le Pas-de-Calais, 1951-1953, p.  373.
  • Sylvie Vandenbrouck, Les retables en bois sculpté des XVe et XVIe siècles dans le Nord de la France, catalogue des œuvres, Mémoire de maîtrise sous la direction de Christian Heck, Université Charles-de-Gaulle, Lille III, 2001, p.  218-219.

Notes

  1. Camille Enlart, Les monuments anciens de Boulogne-sur-Mer, 1899, p.  299.

Lien externe