Église Saint-Laurent d'Alette

De Wikipasdecalais
Révision de 19 septembre 2016 à 19:12 par Sophie (discussion | contributions)

(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher
Église Saint-Laurent d'Alette
Alette église 4.JPG
Informations
Dédicace saint Laurent
Dates de construction XIIe, XVIe, XIXe siècles
Particularités tour octogonale centrale
Classement  Inscrit MH (1926, Tour)

 Arrêté de protection MH (1973, Cloche, mobilier, statuaire)

 Classé MH (1911, Statues)

Accessibilité fermée au public


Descriptif et historique

L’église Saint-Laurent d’Alette se compose d'une nef, d'une tour centrale, d'un chœur flanqué au nord d'une chapelle convertie en sacristie,appartenant à des campagnes de construction distinctes. L'église est l’une des rares sur le territoire du Montreuillois à disposer d’une tour centrale, édifiée au XIIe siècle selon les historiens de l’art, elle en est l’élément le plus ancien. Cette tour octogonale à trois niveaux d’élévation sépare la nef du chœur. Le second étage est percé d’ouvertures géminées composées de deux fenêtres étroites en arc brisé séparées par une colonnette et logées sous un tympan plein. L’analyse architecturale suggère une construction vers 1170, peut-être à l’initiative d’Enguerrand Ier, seigneur de Montcavrel. La tour, qui fut endommagée en 1544, est coiffée d’une flèche en 1585. Au XVIe siècle, la voûte supportant le clocher est reconstruite aux frais de Nicolas de Monchy et de son épouse Jossine d’Ailly, comme l’atteste la présence de leurs armes qui permet de dater ce remaniement entre 1516 et 1554. Le chœur et la chapelle seigneuriale sont rebâtis en 1878 sur les fondations gothiques par l’entrepreneur montreuillois Élie Gourdain sur les plans de l’architecte hesdinois Clovis Normand. De 1895 à 1897, la nef est profondément remaniée par son fils Pierre Normand. Le clocher est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 10 juin 1926.

Pierre Héliot décrit ainsi l'église en 1953 :

« Église composée d’une nef, d’une tour centrale et d’un chœur flanqué au nord d’une chapelle convertie en sacristie. On rebâtit chœur et chapelle en 1878 sur les fondations anciennes. La nef, excessivement remaniée en 1895, a perdu tout intérêt et n’est guère datable. La tour, œuvre remarquable de la fin du XIIe siècle, endommagée avec le reste du monument en 1544, dut être partiellement reconstruite un peu plus tard : on renouvela les trois pans occidentaux à cette occasion et l’on coiffa le tout d’une flèche posée en 1585 ; la voûte du rez-de-chaussée, timbrée aux armes des Monchy et des d’Ailly fut montée entre 1516 et 1554. »

Les travaux aux XIXe et XXe siècles

L'ancienne cloche en bronze datée de 1620, donnée en 1622 par Marguerite de Bourbon, épouse de Jean de Monchy, est refondue en 1868[1]. Cette grosse cloche fera l'objet d'un arrêté de protection le 4 avril 1973, de même que la petite cloche refondue la même année par le fondeur A. Hildebrand à Paris, « fondeur de l'Empereur », et baptisée Marie Élisabeth.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le mauvais état général de l’église alerte la municipalité. Une délibération de 1869 met l’accent sur les dégradations de la toiture de la nef et l’absence de vitraux sur la plupart des fenêtres. En 1872, une somme de 4 000 francs est mobilisée par le conseil municipal en vue d’une restauration. Le chantier est attribué à Clovis Normand. Dans le rapport qu’il dresse le 8 mars 1878, il insiste sur l’état critique du chœur : « la voûte est prête à tomber, une portion des murs du chevet principalement vers le sud-est se trouve dans le même état, au point qu’il y a lieu d’interdire cette partie de l’église ». Réalisés par l’entrepreneur montreuillois Élie Gourdain, partenaire habituel de Clovis Normand, les travaux concernent le chœur, la sacristie et la tour. La dépense s’élevant à 13 064 francs est financée par la commune et la fabrique, à hauteur de 6 000 francs. Quinze souscripteurs, parmi lesquels le curé Saillot (1873-1893) et le maire, apportent une contribution de 2 150 francs. Le maire, Alfred Minet père, décrit ainsi l'édifice en 1894 : « la nef de l’église est bien pauvre, pour ne pas dire la plus triste que l’on puisse voir ; la voûte consiste en effet en un plafond en bois pourri en plusieurs endroits et menaçant ruine ; le chœur restauré en 1878 a coûté 12 000 francs à la commune, provenant de ses propres ressources et d’une souscription ; en 1874, il a été dépensé en outre 6000 francs pour réparations au presbytère… ». La voûte en bois est à remplacer absolument « qui fait tâche avec le reste de l’église » et il faut agrandir les fenêtres pour gagner en uniformité dans l’église. C’est une véritable campagne de reconstruction qui est entreprise. Les murs sont entièrement rebâtis sur le soubassement d’origine. La voûte en pierre est remplacée par une voûte identique en bois, à nervures prismatiques. Six fenêtres à meneaux dans le style du XIIIe siècle sont aménagées, semblables à celles de l’église d’Airon-Saint-Vaast, chantier contemporain.

La nef ancienne possède des murs d'1,10 mètres d’épaisseur. Au cours des travaux de 1894, on s’aperçoit que le clocher, le pignon et le portail ont besoin de restauration aussi : le clocher a été consolidé, le pignon appuyé de contreforts, le portail réparé. Le mobilier vermoulu a été renouvelé (chaire, autels, confessionnal, bancs, fonts baptismaux). Le milieu de la nef est réparé. La maîtrise d’œuvre est confiée à Pierre Normand, fils de Clovis Normand. Les murs sont restaurés, deux fenêtres supprimées et les six autres agrandies. La voûte en berceau est remplacée par une voûte à nervures plafonnées sur bois, identique à celle du chœur, dont la légèreté évite la construction de contreforts. Deux culs-de-lampe de la voûte commémorent ces travaux. L’un porte l’inscription « RESTAURATION », l’autre la date de 1895. Le coût de cette campagne s’élève à plus de 7 000 francs.

Le 10 juin 1910, à une heure du matin, un incendie provoque des dégâts au clocher (flèche, abat-sons, charpente et ardoises) à cause de la foudre.

En 1911, six statues sont classées au titre objet des Monuments historiques.

En 1923, des travaux de réfection de la façade (enduit en ciment dégradé, lézarde dans le mur du clocher à reboucher), sont confiés à l'architecte Jules Leconte à Berck, et l'entrepreneur Bai frères, cimentiers à Berck.

Galerie

Sources et bibliographie

  • Archives départementales du Pas-de-Calais, série 2 O.
  • Delphine Maeyaert, « L’église Saint-Laurent d’Alette », Bulletin historique du Haut-Pays, n° 78, 2012, p.  224.
  • Roger Rodière, Épigraphie du Pas-de-Calais, tome IV, Canton d'Hucqueliers, p.  3 et suivantes.
  • Roger Rodière, Le pays de Montreuil, éd. Picard, 1933, p.  143-149.
  • Pierre Héliot, Églises du Moyen-Age dans le Pas-de-Calais, Commission départementale des Monuments historiques du Pas-de-Calais, tome VII, fascicules 1 et 2, 1951-1953, p.  345.
  • Camille Enlart, Monuments religieux de l’architecture romane et de transition dans la région picarde, 1895, p.  174.

Notes

  1. Mémoire de la Commission départementale des Monuments historiques, tome II, p.  350.

Lien externe