Église Saint-Omer de Rimboval

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Église Saint-Omer de Rimboval
Rimboval église.jpg
Informations
Dédicace saint Omer
Dates de construction XVIIIe-XIXe siècles
Particularités Clovis Normand (tour)
Classement
Accessibilité


Descriptif

La tour

L’église présente une tour en avant-corps, bâtie en brique, percé d’un portail gothique en pierre d’Ouve-Wirquin. Son arc brisé possède un tympan à meneaux flamboyants surmonté d’une archivolte à feuilles de chou et d’une grande croix en guise d’acrotère. La pierre forme un motif harpé aux piédroits, encadrant une porte en bois peinte en bleu, sous linteau de pierre droit soutenu par des corbeaux. Le rez-de-chaussée de la tour est appuyé de deux contreforts diagonaux en brique à trois ressauts.

Le premier étage de la tour est percé, sur les faces nord, ouest et sud, de deux baies rectangulaires encadrées de pierre, sous un linteau formant deux trilobes au-dessus des ouvertures. Au-dessus, le clair-étage est percé sur chaque face d’une baie gothique close d’abat-sons. La haute baie rectangulaire possède un linteau droit en pierre porté par deux corbeaux, et surmonté d’un trilobe en pierre sur le mur en brique. L’ensemble est encadré de deux piles en brique se rejoignant en un arc brisé en pierre surmonté d’un gâble mitré qui domine la toiture. Celle-ci repose sur une corniche moulurée en pierre, soutenue par des corbeaux, et sa flèche octogonale en charpente et ardoise est posée sur une embase carrée. La tour est accolée au pignon en pierre de la nef, et de chaque côté des contreforts, il est percé d'une petite baie sous arc brisé présentant un trilobe en pierre.

La nef

La nef de trois travées est bâtie en pierre sur un solin restauré en brique, éclairée de six fenêtres de style gothique flamboyant, aux faisceaux trilobés, sous arc brisé protégé d’un larmier de même forme à retours horizontaux, et aux voussures prismatiques. Trois contreforts en pierre soutiennent les murs marqués sous les appuis des baies par un cordon de pierre. Cette nef semble du XVIIIe siècle, même si l’on observe sur ses murs un graffite « 1676 », date de construction du chœur et qui peut être une pierre rapportée. À l'intérieur, la nef est munie d'un plafond en berceau surbaissé.

Le chœur

De style gothique du XVIIe siècle, le chœur est bâti en pierre sur trois travées comme la nef, mais ses contreforts ont été restaurés en brique. La première travée sud est percée d’un portail en anse de panier à gorge, dont les piédroits sont élargis, comme érodés. On remarque des traces d’un ancien cordon de pierre horizontal qui devait faire le tour du chœur sous l’appui des fenêtres, et vient enserrer le larmier de pierre à retours horizontaux surmontant le portail. Roger Rodière relève vers 1903 la présence d’un graffite sur une pierre sous la corniche du comble, au-dessus du petit portail : « 1677 ». Les sept fenêtres du chœur sont de même style que celles de la nef et percent le chevet sur ses trois pans. La fenêtre axiale du chœur toutefois a été murée en brique (au début du XXe siècle elle était encore vitrée) et on lui compte trois faisceaux au lieu des deux observés sur les autres fenêtres. Un grand Christ a pris place contre ce pan du chevet, protégé par un appentis en charpente et ardoise qui vient mordre l’arc brisé du larmier.

À la deuxième travée nord, sur toute la hauteur du mur, est adossé un bâtiment rectangulaire en brique, sous appentis, servant de sacristie. Il s’agit d’une ancienne chapelle dont on ne distingue plus que quelques vestiges de l’ancienne muraille en pierre. Son mur est bâti dans le prolongement de l’ancien contrefort en pierre et brique, et percé d’une porte en anse de panier surmontée d’un tympan en tiers-point trilobé et vitré en pierre. Au-dessus, une baie géminée en brique présente deux petites fenêtres à la partie basse murée, vitrées d’un carreau carré surmonté d’un autre mitré. Sous la toiture, une ouverture a été aménagée. Sa face nord est percée d’une fenêtre à linteau droit au rez-de-chaussée, dans une muraille réparée en silex, tandis qu'à l’ouest est accolé un appentis. Une corniche haute supporte le toit en charpente et ardoise du chœur, excepté au niveau de la sacristie.

À l'intérieur, le chœur est plus large d’un mètre que la nef, la différence se trouve reportée au sud. L’arc triomphal est formé de trois fortes moulures prismatiques à gorges profondes et aiguës. Très large, il repose sur deux piédroits en forme de demi-piliers octogones dont les impostes limitent les tailloirs de chapiteaux ornés de deux corps de moulures sous lesquels court une petite frise de vigne et de feuillages variés. La voûte du chœur est tombée et fut remplacée par un plafond en berceau très surbaissé, mais l’ancienne voûte était encore plus surbaissée, presque plate à en juger par l’arc doubleau visible au-dessus de l’arc triomphal. Les retombées des nervures forment des niches aux dais détruits, dont les socles sont de forme octogone, terminés par un quart de sphère. Les angles ouest ne présentent pas de niches, les nervures descendent directement sur les culots. Cette voûte peut dater de 1676, et il n’est pas étonnant qu'elle se soit effondrée, étant surbaissée de façon invraisemblable. Un larmier fait le tour du chœur sous les fenêtres et se relève au-dessus du petit portail et de la grande baie en tiers-point qui donnait accès à la chapelle transformée en sacristie. Il se redresse en accolade à plus d’un mètre et s’orne de crochets énormes juste épannelés (chanfreinés) et d’un grand acrotère au-dessus de la crédence à droite du maître-autel. Cette piscine surbaissée avec gorges et moulures dessinant une accolade, est située à l’angle sud du chevet de sorte que son archivolte surdimensionnée côtoie la fenêtre voisine.

Historique

L’église Saint-Omer était autrefois secours d’Embry, et fut érigée en paroisse au cours du XIXe siècle. Son chœur gothique de très basse époque, ne doit pas remonter au-delà du XVIIe siècle. C’est le Chapitre de Boulogne qui fit restaurer le chœur en 1676 et l’entretint jusqu'à la Révolution. Cette date fut retrouvée sur un débris de pierre provenant de l’ogive de la fenêtre à côté du petit portail, par l’ancien curé M. Millot. La tour, beaucoup plus tardive, fut créée par l’architecte Clovis Normand en 1892. Avant cette date, l’église ne possédait qu'un clocheton en charpente et ardoise, assis sur l’arc triomphal entre nef et chœur. Dès 1870, on avait envisagé de réparer le clocher dans un état de délabrement avancé, mais la guerre avait fait remettre le projet. Clovis Normand fit bâtir une tour en avant-corps et relever les murs de la nef pour les mettre à même hauteur que ceux du chœur, en prévision d’une réfection de la toiture ainsi facilitée.

Sources et bibliographie

Galerie

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