Église Saint-Thomas-Canterbury de Vincly

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Église Saint-Thomas-Canterbury de Vincly
Vincly église3.jpg
Informations
Dédicace saint Martin
Dates de construction XIIe, XVe, XVIIe siècle
Particularités
Classement
Accessibilité fermé au public


L'église de Vincly possède la particularité d'être totalement excentrée par rapport au village, fait rare dans les paroisses rurales.

Elle est composée d’un chœur et d’une nef moins élevée, surmontée d’un clocheton en charpente et ardoise. Avant d’être cimenté et dénaturé, son pignon occidental était tout en grès et flanqué de deux contreforts très bas. Elle est située à une altitude de 100,46 mètres.

Une église remaniée

Une gouache réalisée par le peintre valenciennois Adrien de Montigny pour le Duc de Croÿ vers 1605-1610 montre une église dotée d’une nef à quatre travées, surmontée d’un campenard, et accolée d’un chœur plus bas à chevet plat. Au-dessus du pignon, la base de l’ancien campenard en grès a été coiffée d’un clocheton en charpente et ardoise. La nef est éclairée par deux fenêtres seulement de chaque côté, et ses murs sont composés de tous matériaux !

La nef n’est pas épaulée de contreforts. Les murs de la nef sont si épais qu’elle paraît d’extérieur plus large que le chœur, et plus étroite à l’intérieur. Sur la face Nord, le grès domine et c’est probablement la partie la plus ancienne de l’édifice (XIIe ?). Les fenêtres ont été restaurées en brique, sans doute en même temps que la face Sud dans le même matériau, au XVIIe. Son plafond est en berceau cintré, et un arc triomphal en plein cintre la sépare du chœur.

Le chœur, plus élevé que la nef, flanqué de six contreforts, est bâti en pierre de craie, sur un solin composé de matériaux composites : silex, pierre, grès, brique. Il n’a jamais été voûté, son plafond est un simulacre de voûtes d’ogives souffrant de l’humidité. Le pignon séparant le chœur de la nef porte une pierre en relief gravée du millésime de 1668, date de la restauration de l’église. Le chœur possède un chevet à trois pans et trois fenêtres en tiers-point avec moulures et archivoltes (deux sur ses pans latéraux, une au Sud). Le chœur est percé d’une porte surbaissée au sud, à l’archivolte grattée, qui donnait autrefois sur un porche en appentis dont la trace de la toiture se dessine encore sur la muraille. Un autre portail carré a été muré au Nord, où la pierre blanche repose sur un soubassement en silex.

L’ancienne sacristie était un petit réduit entre les deux contreforts de l’abside comme à Fressin, et à Planques mais en plus petit et sans fenêtres. Une nouvelle sacristie a été bâtie au Sud du chevet, en pierre et brique.

L'église au XIXe

Clovis Normand, architecte, fait l’état des lieux en 1893 : « une construction fort ancienne, une nef sans caractère mais dont l’existence remonte à une époque fort reculée si l’on considère ses maçonneries, des murs épais qui ont besoin de réparations partielles, les enduits sont tombés, le plafond et la couverture très anciens ont besoin de réfections considérables. De plus, l’église très mal éclairée aurait besoin que l’on perce trois fenêtres. Le chœur du XVe est un peu en meilleur état, mais il faut établir un lambris sur le pourtour pour éviter la moisissure et la verdeur qui recouvre les murs et rend le chœur inhabitable ». Le projet de reconstruction de l’église de Vincly par l’architecte Clovis Normand est finalement abandonné faute de moyens.

En 1895, le maire (M. Blocquel) fait faire des réparations à l’église par Simon Charles de Matringhem, supervisées par Clovis Normand : rempiétage des murs et contreforts en brique, enduit, ciment, réparations au clocher, et à l’intérieur, lambris et deux autels remplacés, stalles et fenêtres rénovées.

Épigraphie

L’église comprend quelques inscriptions anciennes.

  • Sur son chevet, on trouve un graffite :
« JEAN FRANÇOIS

COLLART 1654 »

  • Sur un des contreforts figure une pierre grise désolidarisée de sa croix initiale, elle est consacrée à la fratrie de Jean François Blocquel, curé de Vincly en 1751, décédé en 1780.

Mobilier et art sacré

  • Confessionnal sculpté en chêne du XVIIIe, de style corinthien, avec des portes refaites au XIXe
  • Maître-autel et boiseries du chœur datent de la fin du XIXe, en sapin et de style gothique. L’ancien tableau du maître-autel, daté du XVIIIe, a disparu, il montrait les deux sacrés-cœurs brûlant surmontés du saint Esprit. Le Tabernacle date des XVIIIe-XIXe siècles, en bois polychrome gris et or.
  • Fauteuil du XIXe en bois.
  • Autels secondaires en pierre, réalisés dans le style gothique d’après des détails donnés par Clovis Normand, avec tombeaux gradins, et tabernacle cintré.
  • Chaire en pierre également est de style grec.
  • Bénitier en grès, ancien mortier
  • Statue de la Vierge de Pitié. Statue en chêne peint, datée du XVe siècle, représentant Notre-Dame-des-Sept-Douleurs en manteau bleu à hermines d’or portant le corps du Christ.
  • Statue de Saint Thomas Canterbury. Statue en bois polychrome du XVIIIe siècle, coiffé de la mitre, tenant une crosse. Rodière jugeait la statue « très mauvaise », ses proportions faisant du saint un « nabot » ! Il aurait tenu un livre, et pourrait dater du XIIIe-XIVe selon J. Lestocquoy, d’après la forme de la mitre et la longueur du rochet (vêtement de chœur), ou du XVIe.
  • Statue du Christ en croix. Provient du calvaire après restauration et fixation dans l’église en 2000.

La cloche (classée le 20.09.1943)

Il reste une seule cloche, l’autre ayant été enlevée à la Révolution, qui porte l’inscription : « L’an 1783, j’ai été bénite et nommée Marie Joseph par Messire Antoine Emmanuel Joseph Lesergeant écuyer et gentilhomme de la chambre du roy seigneur de Vincly Fruges et Radinghem et représenté par le sr Jacques Fasquelle son bailly patron dudit lieu et par noble dame Marie Angélique Françoise de Brandt de Galametz son épouse, représentée par Dlle Catherine Jospeh Wallart femme du bailly. Mtre François Marie Collart curé de Vincly ». Au bas, figurent : la Vierge mère, Marie au pied de la croix et St Thomas avec sa crosse.

Galerie

Sources