Arthur Leroy

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Arthur Leroy est né le 27 septembre 1884, à Cléty, dans le canton de Lumbres, d'une famille d'agriculteurs chrétiens qui cultivaient une exploitation avec deux ou trois juments. Bon élève, intelligent, il est destiné assez tôt à la prêtrise, étudie au petit Séminaire de Boulogne, se distingue par sa piété, par la profondeur de sa pensée et ses préoccupations sociales, inspirées de la lecture de l'encyclique "Rerum Novarum". Il poursuit ses études au petit, puis au grand Séminaire d'Arras, où il se lie d'amitié avec Mgr Guillemant, grand ami des organisations agricoles. Il obtient un baccalauréat en 1903, avant d'être ordonné prêtre le 14 juillet 1907. Il est alors désigné par ses supérieurs pour faire des études agricoles à Genech (Nord). En 1909, il est nommé professeur d'agriculture à Saint-Joseph à Arras. L'enseignement agricole en est alors à ses balbutiements si bien qu'il doit en composer un programme qui restera en vigueur jusqu'en 1960. Il participe d'ailleurs à la rédaction du Manuel d'agriculture de T. Genech de la Louvière paru en 1913.

Mais c'est à l'action syndicale que l'abbé Leroy va se révéler. Dès 1909, il écrit régulièrement dans les « Échos des syndicats agricoles » où il tient la rubrique hebdomadaire « Les travaux de la semaine ». Il devient rapidement un « missionnaire » au service des agriculteurs, donne des conférences où il traite tout autant de questions techniques que de l'organisation syndicale. Il s'occupe activement des caisses mutuelles rurales incendie et bétail, font il contribue au développement, s'intégrant parfaitement dans le mouvement lancé par le Vicomte de Bizemont. Il est secrétaire en 1909 du groupe régional des Caisses rurales, ouvrières et maritimes du Pas-de-Calais. Il accompagne jusqu'à la guerre la croissance des syndicats agricoles, attachés entre autres au progrès techniques. Il est entre autre un élément actif des congrès annuels qui se tiennent régulièrement à partir de 1910. Il commence alors à animer un Cercle d'Etudes agricoles qui aura la vie longue.

Après la Grande Guerre que l'abbé vit dans sa famille puis au front à partir de 1917, il reprend ses activités dans le journalisme et participe à la relance de l'action syndicale dans un département dévasté. Il publie de nombreuses brochures à l'intention des sinistrés, reprend ses cycles de conférences, contribue à reformer les syndicats agricoles. Il pousse à la constitution de la Fédération agricole du Pas-de-Calais qui voit le jour en octobre 1919 et dont il devient le secrétaire général, ce qui revient à dire qu'il en est la cheville ouvrière.

Parmi les dispositifs mis en œuvre par la Fédération, signalons la « Providence rurale », coopérative d'approvisionnement créée le 12 juin 1920, le développement des associations professionnelles (caisses de crédit, d'assurance, coopératives de transformation), le cours de mécanique agricole de Saint-Pol créé en 1922, la Caisse mutuelle d'allocations familiales agricoles en 1923, l'Avenir agricole, coopérative de vente des céréales en Il s'occupe activement de la reconstruction des églises dévastées.

Un placement malheureux qui engage la Prévoyance rurale le pousse à démissionner de la plupart de ses fonctions en 1933. Il se retire plusieurs années dans sa famille, avant s'assurer l'aumônerie dans divers établissements scolaires (pensionnat du Mont-Saint-Aubert de 1939 à 1941, l'école ménagère agricole de l'abbaye d'Anchin de 1941 à 1955). Frappé par la maladie, il se retire à la maison Saint-Joseph de Vitry-en-Artois où il rend l'âme le 19 décembre 1957. L'action de l'abbé Arthur Leroy est essentiellement dans le développement du syndicalisme agricole dans le département du Pas-de-Calais.

Sources

  • H. Patou, Arthur Leroy