Carnet de guerre de François Caresmel en 1870

De Wikipasdecalais
Aller à : navigation, rechercher

Retranscription.png


François Caresmel est né le 7 février 1850 à Reclinghem, au hameau de Lillette. Domicilié à Coyecques, au hameau de Nouveauville, il exerce le métier de mannelier. Il fait la guerre de 1870 au 19e régiment d’infanterie, du 22 octobre 1870 au 7 mars 1871. Incorporé dans l’armée de la Loire, il assiste aux combats d’Orléans, de Vendôme et du plateau d’Avors, ainsi qu’à la bataille de Coulmiers durant laquelle il perd un premier cahier journal où il a consigné les événements de la guerre. Il réécrit son journal en 1872. Caporal et maitre d’escrime, il passe au 137e RI en 1873. Il est libéré de ses obligations militaires en 1875, et devient garde-champêtre de Coyecques à partir du 2 mai 1894. Il est décédé le 24 mai 1922 à Coyecques. Le document original dont nous vous proposons une transcription partielle ci-dessous est issu d'un fonds privé. Ce carnet d'un vétéran de la guerre de 1870 constitue un témoignage extrêmement rare, qui livre les conditions inouïes dans lesquelles les soldats vivent cette guerre de 1870-1871, et qui préfigure celle de 14-18. L'orthographe a été respectée, seuls des titres ont été ajoutés pour se repérer dans le récit.


Texte de François Caresmel

Combat de rue en pays Drouais

[Page 3] Reprandre la route, mais l’on ne pouvait pas marcher pour l’eau et la boue, nous étions en arrière garde, tout la division était parties, il n’y avait plus que nous dans le bourg et puis le Général qui était encore aussi, mais les prussiens plus malins que nous ils étaient logés dans les maisons au lieu que nous il fallait coucher dehors qui neiges, qui tombe de l’eau n’importe quel temps qui fesait toujours dehors. Au lieu que les prussiens ils étaient couchés, dans les greniers ainsi que dans les lits. De force ou de bonne volonté, et s’y l’on était pas encore content ils vous mettaient dehors, comme les chiens est nous qui étaient dans les greniers, et voilà qu’ils nous envoient une grêle de balles, comme une pluies abondante, voilà tout le monde bien surpris, de se voir massacrés ainsi sans en n’avoir aucun doute. Mais le maire et l’adjoint qui savaient que les prussiens étaient dans le bourg ils nous en avaient pas averti, ils ont été fusillier tous les deux. Cela leur méritais et puis les boulangers qui ne voulaient nous vendre de pain et pourtant ils en avaient beaucoup, mais pour nous il en avait pas, tandis que pour les prussiens il en avait bien, et puis la veille ils étaient venus faire une commande de 550 rations de pain ainsi que de viande.

[Page 4] Est revenons au Général qui était dans le bourg aussi, avec son escorte de gendarmes qui marchaient à coté de lui pour lui faire un passage au travers la troupes et les bœufs que l’on ne pouvais plus faire marcher vraiment l’on était ensevelie avant que d’être morts. Car si les prussiens nous avaient seulement envoyer 4 à 5 coups de mitrailleuse, il n’en aurais pas restés, de la force que l’on était entassés, mais à force de pousser nous sommes arrivés auprès d’une haie, alors on a commencés par jetter son sac pour être plus libre pour pouvoir passer par-dessus cette haie, l’on se poussait pour passer le premier, car l’on en voyait tomber de tout côté, l’on était point là au noces, aussitôt sortis du bourg il ne restait plus que nous, nous déployer en tiraillieurs pour faire face à l’ennemie, nous n’étions plus beaucoup l’on voyais les mobiles courirent à toutes jambes, ils perdaient jusqu’à leur fusils et leur sabots, ils ne gardaient rien pour être plus libres. Leurs chefs avait beau leur crier en avant cela ne les empêchaient pas de courir, et nous étions restés rien que le 19ème de ligne seul, mais nous n’avons pas reculés pour les balles, n’y la mitraille que les prussiens nous envoyaient, nous sommes rentrés dans le bourg mais il fallait faire attentions à lui, car l’on en voyait à tous moments [page 5] des surpris par des balles, nous nous sommes présentés en fasse d’un café, mais l’on ne voulait pas nous ouvrir la porte, mais nous avons parvenue à force de frapper dans la maison et nous avons trouvé 5 prussiens et sur les cinq nous en avons tué un et blessé un autres et les trois autres avaient jetés leur fusils et le blessé et, en ouvrant la porte de l’écurie nous en avons trouvés 7 de cachés, il n’on pas combattus contre nous bien au contraire, ils ont dit bonnes francousse et en même temps ils nous ont donnés leurs fusils et nous les avons faits sortir devant nous de la cour, mais le plus triste de tout c’est que nous avons laissé dans la maison une pauvre femme avec deux enfants dans ses bras presque évanouie de voir tué son semblable sous ses yeux et de voir courir le sang dans sa maison en passant dans la rue il nous ont aperçue car ils en avaient de cachés partout ils ont tirés sur nous, mais il en ont attrapés et nous avons aperçue celui qui avait tiré après nous qui était caché derrière une muraille et le sergent qui était avec nous, il dit si tu bouge tu es mort. Cela fut vrais le prussien montra sa tête. Le sergent qui était déjà en joue lui envoyait la balle qui lui frappa le crâne de la tête.

[page 6] Nous sommes aprocher de lui il y a hu un qui lui prie ses bottes et nous avons été trois heures ainsi à voyager partout mais nous n’avons pas pue tout prendre nous en avons seulement prie 55 prisonniers et 35 morts et nous sommes rassemblés, ceux que nous étions là dans le bourg pour partir ensemble, mais l’on était encore en débandade, ils y en a hu même qu’ils ont été jusqu’à trois jours sans rejoindre le régiment. Le pays se nommait Drouais  ; et nous avons voyager le reste de la journée, il y en avais qu’ils n’avaient pas de souliers, il fallait marcher quand même, il y en avait qu’ils avaient les pieds gelés, l’on ne pouvais avoir de souliers et il a fallut marcher une partit de la nuit et quand nous sommes arrivés nous n’étions pas plus de 25 à 30, pour tout le régiment nous avons formés les feseaux , il y avait une eau dans ce champ et de la boue jusqu’à la moitié des jambes et je n’avais qu’une mauvaise toile de tente pour tous, je ne pouvais point là rester, ceux qui avaient encore une couverture ils se sont coucher contre la haie, et moi j’aie partit dans le village pour manger un morceau et pour me repauser un peu, je cherche partout et tous les maisons étaient pleines de mobiles et de francs tireurs, mais à force de marcher l’on se fatigue, le froid, la faim tout vous prend à la fois, il faut bien arrêter. (Caresmel François Joseph de Coyecques)

Le froid, la faim, les exécutions, le découragement

[Page 7] Il me restait encore quelque sous, dedans ma poche, j’ai entré dans une maison et j’aie demandé un bol de cidre chaud pour me réchauffer, un peu mais je fus encore plus d’une heure là debout avant en avoir un peu, un moment plus tard il y a hu un qui quittas le coin du feu, j’aie bien vite pris sa place bien content de me pouvoir me chauffer un peu surtout les pieds, car l’eau et la boue sortait par les trous de mes souliers, j’ai resté jusqu’à six heures du matin quand je sortis de la maison, et je ne pouvais plus retrouver l’endroit où nous étions campés à force de chercher j’ai resté tous seul, mais plusieurs camarades étaient restés en arrière et nous voilà partis en nous dirigeant du côté du Mans ou d’Ivres l’Evêque et nous avons marcher toute la journée et nous avons arrivés qui était nuit et l’on nous a fait camper contre la ligne de chemin de fer et dans un bois de sapin et nous avons là passés la nuit, et le lendemain l’on nous a conduit sur le haut d’une montagne pour prendre des positions et des très belles position situé à quelque kilomètres d’Ivres l’Evêque et nous y avons restés plusieurs jours, et nous étions encore dans un bois de sapin et plusieurs sortes de bois. Cela n’empêchait point [page 8] de couper les chênes, les frênes et tous ceux qui se présentait devant sois, l’on les coupait à deux trois pieds au dessus de la terre, et il en fallait une voiture pour le faire bruler, et l’on fesait des caves dans la terre pour se cacher un peu du froid et de la neige et l’on fesait des abris avec des sapins et des branches de chêne et des gazons, l’on avait bien de la peine pour se cacher un peu du froid et pendant ce temps que nous étions là l’on a fusillié un officier de mobile pour avoir déserté en face de l’ennemie, pendant une dizaine de jours ainsi que plusieurs autres soldats du 62ème de ligne et de la légions étrangères, nous avons assistés plusieurs fois au execution, mais je vous jure que cela est bien triste quand l’on voit son semblable douze pas devant sois et que l’on est douze hommes près à faire feu. Je vous dirais aussi que quand l’on disais le soir que demain il y a un homme à fussilié, nous allions plusieurs camarades aux maisons qui étaient encore assez éloignées du camp où nous étions campés, mais on alait bien vite pour nous réchauffer et une fois arrivés aux maisons, l’on priait les paysans de nous faire une soupe au lait et nous étions bien plus heureux [page 9] que d’aller aux exécutions, sept a huit jours sont passés ainsi et voilà qu’un beau jour au matin que l’on dit au Commandant de notre compagnie qui fallait descendre de la côte, pour garder les vivres, du foin, de la paille qui se trouvaient à quelque lieux de là, dans un près qu’il fesait très humide, mais comme il gelait très fort pour le moment, il fesait encore sec, c’est là que j’aie eu pendant deux jours un grand mal de tête, je ne pouvais pas sortir dessous la toile. Je me suis forcé de sortir quand même pour aller acheter pour quelque sous de café et de sucre est ce fut cela qui me fit plus de bien, mais malades non malade il fallait faire son service la même chose, un jour que nous étions de garde alentour de près etaient les voitures de pain de peur que les charretiers en auraient pris, mais l’on ne les empêchaient pas d’en prendre pour eux manger et nous en profitions encore un peu et puis il avait de l’eau de vie qu’ils nous ont donnée, aussi ce jour la mais nous sommes devenue soult de suite, n’ayant ne pas en avoir pris beaucoup. Il fesait horriblement froid pendant ce temp il était gelé -20 à -22 degrés, il y a eu plusieurs gens qui étaient soult ils ont aprochés trop près du feu pour leur chauffés ils ont brulés leur vêtements ; l’on en a trouvés qu’ils étaient a moitié gelés sur la glace quand l’on avait finis [page 10] sa garde l’on allait se cacher dans un tas de paille qui était dans le prés, l’on était comme découragés de se voir aussi malheureux que l’on était en ce moment, l’on était obligé de venir avec des bayonnettes pour nous faire partir du tas de paille, nous étions quarante de garde et l’on en trouvais jamais plus de la moitié, c’était dans ce près qu’il fallait aller loin pour trouver du bois, car nous étions beaucoup de monde en ce moment, il y avait des artileurs, des lanciers et des mobiles, des francs-tireurs, par un beau jour que le soleil brillait nous somes partis à deux pour chercher du bois nous avons aperçue un beau chêne, je grimpe dessus et je lui ai coupé tous les bras avec une petite hache, j’ai eu bien du mal, je n’avais pas froid en ce moment et quand les autres camarades sont arrivés, ils ont été content d’en trouver autant que j’avais coupé et nous l’avons trainé jusqu’à dans le prés et auprès du feu, mais la neige ne voulais pas fondre, l’on avait froid au pied de toujours être les pieds dans la neige mais pour se coucher c’est là que l’on avait plus de paille et de foin, l’on allait voller parmi les tas, l’on risquait de se faire pincer pour si peu de chose nous étions là pour le premier de l’an 1871, nous étions plusieurs Camarades ensemble et nous avions encore quelques sous nous avons [page 11] dit ils nous faut acheter du pain et du pâté pour nous quatres pour trois francs, et nous avons entrés dans un cabaret et nous avons bue un peu de cidre et quand l’heure fut de partir, nous avons bue un café et après cela nous sommes rentrés encore assez content, dans notre misère en disans qu’il y en avaient encore des pires que nous, voilà rentrés dans le prés et nous avons coucher dans notre tente, le mieux que nous avons pue, nous avons restés dans ce prés pendant 5 à 6 jours, c’est pendant ces jours que l’on trouvait des mobiles. Des gêles tous les jours au matin, le jour que l’on partait j’étais en ville à faire une lettre à un camarade de Fléchinelle , nous ne savions pas que l’on partait, quand nous sommes retournés au champ nous voilà bien surpris de voir les autres sac au dos et nous de n’avoir rien de prés et falloir partir quand même grace à un bon camarade qui avait fait mon sac tout près, et nous voilà partis pour aller revoir les prussiens de plus beau, et nous avons fait 22 kilomètres et nous avons campés en plaint champ, mais il était gelé si fort que l’on ne pouvait pas faire entré ces piquets l’on était obligés de faire un trou avec une hache ou sa bayonnette et le lendemain nous étions à la belle.

Combats à Conneré (début 1871)

[Page 12] Inutile, et nous avons restés là deux jours et là nous avons coucher dans une écurie et le troisième jour, nous avons partis, c’est là que plusieurs de nous ont été fait prisonniers avec les convois nous avons partis dans la nuit tout en chantant pour aller à le Counerais . Cela est de 1871, il tombait de la neige en ce moment nous en avions une demie pied sur le dot ; l’on ne pouvais bientôt plus marcher et nous sommes trouvés au milieu des prussiens l’on entendait bien tirer le canon de près et l’on voyait plusieurs régiments qui bataient en retraite et les soldats ils étaient noirs de poudre, il n’étaient plus reconnaissable et plaint de neige il y en a eu deux compagnies qui sont deployer en tiraillieurs nous n’avons restés là longtemps avant que l’on nous fit déployer en tiraillieur, dans le bois que l’on ne pouvait marcher pour la neige et les branches, il y avait des mobiles, des marins mais il n’était pas asser pour battre les prussiens, ils ne batent pas en retraite quand même, mais il marchait par le flanc. Les officiers criaient après nous pour nous faire marcher en tiraillieurs, l’on était forcés de marcher par les sentiers qu’il y avait dans le bois il était impossible de marcher dans le bois par les broussailles [page 13] et l’on entendait pourtant les prussiens, ils étaient bien prés de nous, mais ils marchaient un peu oposés à nous, ils soutenaient toujours les marins et les mobiles ainsi que la ligne, si nous avions continués à marcher nous aurions passés par derrière les prussiens mais nous n’étions pas en forces pour continués à marcher, nous avons restés là et nous entendions comme si nous étions avec eux et auprès de nous l’on entendait pousser des hourat par les prussiens qui étaient dans une ferme à cinquante pas de nous les pauvres paysans n’avaient pas le droit de rentrer dans leur maison pour les prussiens et les blessés qu’ils avaient transportés et sur le champ de bataille, les blessés fesaient des cries lamentables, l’on les entendait plus de deux lieux loin, nous avons restés là coucher dans la neige, jusqu’à la moitié de la nuit, c’est là que l’on avait froid aux pieds, mais il fallait y rester là même chose, mais l’on était pas là trop heureux en ce moment au milieu de la nuit et il fallait repasser dans le bois, l’on ne voyait que le feu du canon et des fusils, après avoir eu temps de misère a y passer, on nous fesait jetter tout nos campements nos bidons tout cela qui fesait du bruit et dans le bois nous y sommes perdus. [page 14] Nous avons fait plus de trois fois plus de chemin qu’il ne fallait pour rejoindre la route, nous marchions sensément au posé, nous allions tous droit les prussiens, mais à force de marcher, nous sommes trouvés hors du bois, mais l’on ne savait pas de quel côté aller, mais nous avons marcher tout droit devant nous tans que nous ayons rejoint la route, nous ne savions où nous allions, une fois sur la route, nous nous sommes reconnus alors, il y avait des maisons auprès, nous avons été plusieurs camarades ensembles demander un peu de pain et de viande à acheter, on nous en a donné un peu, car nous sommes arrivés les premiers, on nous a fait payer trop cher et même, nous n’avons pas payer grand-chose car l’on en avait prie un morceau de pain et but un coup. On se sauvait, nous avons sortis des maisons, car on craignait de voir les prussiens arriver, on nous a fait rester là debout dans le milieu de la route et dans la neige jusqu’à la moitié des jambes et sans pouvoir faire de feu, pour ne pas se faire voir au prussiens, c’était là que l’on avait froid, après que l’on avait passés dans ce bois que l’on était aussi mouillés, comme si l’on avait passés dans une rivière.

[Page 15] Il fallait rester là, dans la neige, cinq ou six heures de tant, je vous jure que l’on avait point chaud en se moment et l’on craignait toujours que les prussiens allaient nous tomber sur le dos, car l’on entendait toujours pousser des hourats pas loin de nous et le feu qui était dans le village à côté de nous qui était tout enflammé et sans pouvoir l’éteindre et l’on entendait encore les blessés qui étaient restés sur le champ de bataille, et l’on en voyait repasser sur les mulles, il ne disait plus un mot les pauvres malheureux. Il était deux du matin, quand tout à coup nous avons vu arrivés deux compagnies de marin auprès de nous, nous étions embusqués en les voyant arrivés à droite de la rue, si ce fut des prussiens, il n’en aurait pas restés un seul, mais nous fumes bien content que c’était des marins à trois heures du matin nous avons partis bien content, car l’on pouvait bientôt plus résister pour le froid, car une nuit est très longue en plein hiver au milieu de la neige, et la crainte d’être toujours surpris. Nous voilà arrivés auprès d’un village que l’on croyait bien que les prussiens y étaient car pendant toute la nuit il se dirigeait de ce côté. Le commandant de notre régiment, nous dit mais [page 16] enfants, il faut passer ce village à la bayonnette, il ne faut pas avoir peur, mais surtout ne pas frapper Français contre Français, ce serait le plus grand malheur, mais ne pas épargner les prussiens ne pas en laissé en vie, en arrivant aux premières maisons, l’on les a visitées et l’on en n’a pas trouvés, et l’on a demandé aux paysans s’ils n’avaient pas vu de prussiens ils nous ont dient qu’il n’en avait point vue que quelque hullants et probablement qu’il n’était pas restés dans le village, il était alors cinq heures du matin, nous avons restés là un quart d’heur, cela n’était pas pour nous, c’était plutôt pour les officiers, pour pouvoir prendre le nécessaire que l’on restait si longtemps, et nous avons pries qu’un peu de café, et nous voilà partis tout le long de la route ce n’était que des soldats et des chevaux, les pauvres artillieurs n’avaient plus de chevaux pour trainer leurs pièces, ils étaient obligés de les trainer eux-mêmes, l’on voyait tout le long de la route, des chevaux, des bœufs depérirent les fossés ils en étaient tout plein, au lieu que les prussiens l’on ne pouvait point voir de meilleurs chevaux, l’on entendait passer leur artillerie plus de six kilomètres de loin, cela était le moyen d’avoir toujours perdu d’avance car sans artillerie, l’on ne peut rien faire.

[Page 17] Nous sommes arrivés au milieu d’une cote que plusieurs voitures de pain, de biscuits, de sucre, mais le plus qu’il y avait c’était du sucre. Alors l’on nous fit arrêter et l’on nous a distribué la voiture de sucre, car les chevaux ne pouvaient plus marcher asser vite pour échapper aux prussiens, nous en avions à peu près chaque homme une livre et demie, nous étions bien content, car l’on nous avait pas donné de pain depuis deux jours, l’on mangeait le sucre comme le pain, mais avec ce sucre la soif nous étranglait nous voilà arrivés dans un bourg mais le bourg était plein de mobiles et d’artilieur, de francs tireurs, alors on nous a dit qu’il n’y avait pas de place pour nous dans la ville qu’il fallait aller à deux kilomètres, et nous placer sur la route, c’est là que l’on était en colère de falloire encore marcher plus loin, nous qui étions si fatigués et une faim comme nous avions tous, le long de la route ce n’était que des artilleurs nous avons fait ces deux kilomètres et une fois arrivés là un autre ordre arrive qu’il fallait retourner en ville, nous qui avaient déjà commencés à faire du feu, c’est que nous fumes encore plus en colère de nous voir conduire ainsi, il a fallut reprandre le sac et le remaître sur son dos, et retourner au bourg encore [page 18] une fois, nous qui étions tellement fatigués et il fallait marcher si inutilement, enfin nous voila arrivés encore une fois dans le bourg et l’on nous a fait former les fesseaux dans une rue qu’il n’y fesait point chaud, mais l’on s’est déployer en tiraillieur pour chercher un peu de bois et l’on a fait du feu au pied des maisons, nous avons restés là jusqu’à dix heures du matin, mais l’on ne pouvais plus rien trouver à acheter pour se réchaper la vie. Depuis deux ou trois jours, que le bourg était plein il ne restait plus rien à boire ni à manger, il fallait vivre avec notre sucre que nous avions, mais cela n’était point bon. Nous avons partis qu’il pouvait être dix heures et demie du matin, nous voilà en route, et pourtant l’on entendait les prussiens, d’heure en heure mais comme il y avait beaucoup de troupe, on nous a fait partir en avant au bout de trois kilomètres, nous avons rencontré le général , il nous a dit qu’il fallait prendre des positions sur le haut d’une côte, nous voilà arrivés auprès d’un village nous étions bien content croyant aller trouvés un peu de pain, nous voilà entré dans le village et l’on courait chez les boulangers espérant en n’avoir [page 19] mais il n’y avait pas moyen d’en avoir et pourtant l’on en voyait dans leur boulangerie, ils nous ont répondu qu’ils préféraient le garder pour les prussiens qu’à nous en donnés si j’avais été général en ce moment, j’aurais fait bruler les maisons ainsi que les habitations, car cela était un crime énorme de refuser un peu de pain à des malheureux comme nous étions en ce moment nos souhaits fut accordé à peine étions nous sortis que les bombes et les boulets leurs tombaient en plaint sur leurs maisons ainsi que sur eux comme nous étions pas assez en force pour les empêcher d’entrer, nous avons été prendre les positions que le général nous avait désignées, mais il fallait toujours marcher sans manger, enfin avec bien de la peine de marcher dans les fossés, nous avons arrivés sur la cote, c’était là une belle position, l’on pouvait découvrir 5 à 6 kilomètres de loin et sur la montagne il y avait quatre à cinq grandes maisons, alors comme on était pour passer la nuit, on a fait un peu de café et on a été chercher un morceau de pain pour le manger avec son café, mais on fait monter notre compagnie dans une ferme un peu plus haut, comme le café n’était point fait, il a resté le cuisinier, quand nous avons été arrivés dans cette ferme, et que nous avons eu posés notre sac ce fut moi qui a été le chercher.

[page 20] Comme je descendais il y avait une compagnie qui était déjà déployer en tirailleur le long de la haie, il me disait baisse toi, j’arrive au café, je prend bien vite le bidon et je parte bien vite car les balles commençaient déjà bien à rappliquer, quand j’ai ue fait une cinquantaine de pas, j’étais bien à découverte des prussiens les balles frappaient les arbres, la terre alentour de moi, j’aie renversé la moitié du café pour courir plus vite, je n’étais point là à mon aise, quand j’aie arrivé en haut avec mon café les autres étaient en armes et moi qui était à bout d’haleine, nous avons pries notre café encore sans pain, mais nous avions du sucre en ce moment, à demain . Aussitôt notre café prie, nous avons prie les armes, on voyait bien les prussiens qui passaient le long de la route, on pouvait les ajuster très bien voyant la grande distance qu’il y avait, cela allait bien pour viser ceux qui étaient en ba, on pouvais toujours tirer, car il passait toujours des prussiens, quand la nuit fut arrivée, l’on ne pouvait bientôt plus faire de feu de crainte que les prussiens nous aurais surpris pendant la nuit, sur le coup de huit heures, on nous a fait prendre les armes, car les prussiens avaient tombés sur un poste de francs-tireurs à côté de nous.

[page 21] Nous voilà dans la route et l’on commence à se déployer en tiraillieur, nous n’avions pas fait deux cent pas que les balles commencent à rapliquer, mais nous étions comme dans des tranchés en ce moment, il y avait de chaque côté de la route des petits rivets qui empéchaient les balles de venir jusqu'à nous, mais il fallait encore se coucher dans la neige pour ne pas être attrapés et nous étions toujours près à faire feu mais on nous criait toujours de ne pas tirer car il y avait des francs-tireurs devant nous, mais ce qui était le plus drole c’est que l’on entendait pas tirer leurs fusils, ils pouvaient quelque fois être bien près de nous, mais on en savait rien parce que il était nuit, c’était là qu’il fesait froid, aussi ce jour là au milieu de la neige et il a fallut rester là jusqu’à la moitié de la nuit, en ces temps là on n’aimait a peu près autant mourir que vivre, car on avait le cœur à moitié glacé, on n’avait jamais rien pour se réchauffer, nous avons retournés à la ferme, croyant pouvoir nous coucher dans un peu de paille ou faire un peu de feu, mais non, on a pas pue faire de feu, ni nous coucher un instant. Car il fallait trop d’hommes de gardes de crainte que les prussiens nous auraient tombés sur le dos.

La mort des camarades, le courage des marins

[page 22] La nuit c’est passée ainsi quand l’on pouvait se tirer, on se sauvait se cacher dans un tas de paille, qu’il avait dans une grange une fois là dedans on ne pouvait plus nous avoir dehors nous avons partis qu’il était cinq heures du matin pour nous diriger du côté du Mans, quand nous avons eu marcher à peine deux kilomètres que l’on nous disait que les prussiens ils y étaient passés avant nous et ainsi que de la troupe française, cela était bien vrai nous arrivons dans un bois et dans ce petit bois il y avait quatre à cinq cent marins qui étaient en train de manger la soupe aussitôt que nous avons été passés il nous arrive une grêle de balles sans voir rien, mais l’on savait qu’ils étaient dans le bois, nous sommes déployer en tirailleur, le long du bois il y a eu plusieurs de nous qui ont perdus la vie en cet endroit mais les marins qui étaient là se sont lancés sur les prussiens comme des lions enragés, mais il en tombait horiblement et beaucoup d’officiers, les marins ont montrés beaucoup de sang froid et d’énergie pour foncer sur l’ennemie, d’une telle force, un de mes camarades à côté de moi à reçu un bouton du haut de sa capotte. [page 23] Le bouton à entré dans sa poitrine avec la balle il a encore marcher près de deux kilomètres, mais avec une grande souffrance, il est mort, quelques jours après, je parle de celui la car il était a coté de moi, c’est là aussi quand étant derrière un arbre qu’un autre camarade qui était derrière moi qui me disait ne montre pas tans ta tête, car tu pourrais bien te faire attraper il n’a pas aussitôt finie de me dire cela qu’une balle frise l’arbre et moi, a attrapée notre homme dans un bras, il s’écrie haula en m’attrapant par ma capotte je suis blessé, quand le feu cessa un peu de notre coté nous nous sommes rassemblés sur la route tous prêts à partir et nous avons laissés là les marins tous seuls, on entendait faire les feux de peloton, les pauvres marins se fesaient démolir au lieu que nous allions partir, cela n’était pas de notre faute car les marins, ils ont été trop orgueilleux ils nous ont dient qu’ils en auraient bien sortis tout seuls autrement nous aurions été avec eux vous voyer bien par là que l’on a toujours le temps de manger sa soupe.

Retour à Yvré-Lévêque, sous les tirs d'artillerie des Prussiens

[page 24] Quand l’ennemie tombe sur vous, il ne regarde pas si vous mangez votre soupe, et nous sommes partis toujours en entendant la fusillade marcher, si nous avions pus aller mangés la soupe que les marins avaient laissée, cela nous aurait semblés bon, mais il a fallu marcher sans cela, mais on avait encore toujours un peu de sucre pour nous réchapper la vie et on continuait toujours la route, on a commencé à revoir un pays que l’on avait déjà habités par plusieurs fois, c’était Ivres-l’Evêque. Ce jour-là le soleil brillait, mais il faisait froid quand même, on commençait à revoir les bois de sapin tout demolies et les belles positions que l’on avait quittées cinq à six jours avant, mais les prussiens avaient bien pris nos places, et ils avaient établies plusieurs batterie de canons, quand nous avons arrivés un peu plus près ils nous ont envoyés des balles, mais les cotés de la route nous cachaient mais quand nous avons été au bout de cette route et que le chemin était plat, ils nous découvraient bien même à notre droite, il y avait deux à trois pièces de chez nous sur le haut de la montagne, les prussiens tiraient dessus, et nous nous trouvions entre deux feux, mais cela n’a pas duré longtemps, quand nous ont été bien à découvert [page 25] ils nous ont envoyés des bombes et des boulets qui tombaient dans le milieu de nous, qui en n’enlevait beaucoup les cochons de prussiens, nous avaient bien visés au milieu que chez nous les pauvres artillieurs à peine s’ils pouvaient faire marcher leurs pièces il n’ont pas été longtemps à être démontés et leurs bombes aux prussiens tombaient dans les maisons, et il ne faut pas beaucoup de bombe pour démolir une maison , en étant auprès d’une maison, voilà une qui arrive et qui passe au travers le mur et qui va frappée droit à l’armoire en même temps la bombe éclate et enleva la maison et plusieur place ainsi que les habitants de cette maison, on avait seulement un petit fossé pour se cacher jusqu’à la moitié des jambes et pour se cacher la tête, il fallait marcher à quatre pattes comme les chiens, dans ce fossé qui était plein d’eau et de neige, mais on était encore bien content d’en avoir autant pour ceux qui voulaient réchapper leur os, mais il n’y en avait qui voulait faire le fier et le malin qui marchait dans le milieu de la route tout chantant, on leur disait de se cacher aussi qu’en marchant au milieu de la route que c’était un point de mir pour les prussiens, les officiers se cachaient bien aussi, dans le fossé il n’était pas là plus fiers que nous il n’y avait rien qu’un capitaine qui marchait dans la rue mais il y avait plusieurs soldats [page 26] qui marchaient à coté du capitaine, une bombe arrive dans le milieu de la route et elle en a nétoyer plusieur qui ont été jettés jusqu’à dans le fossé, il y avait un qui chantait à tout casser et ce fut lui le premier atteind et quand il fut atteind il criait miséricorde et il criait sauver moi mon capitaine, mais en ce moment le capitaine était sourd, il cherchait toujours à se sauver lui-même car il ne faisait point bon à rester là dans le milieu de la route, au lieu qu’en étant dans le fossé, on était toujours un peu cachés, une autre chose encore, quand on entend partir la bombe on n’a encore le temps de se coucher, car la bombe on l’entend deux fois, une fois en partant et une fois pour éclater, j’en entend une partir, je me couche dans le fossé et la bombe vient tomber à une dizaine de pas de moi, la bombe en éclatant m’a enlevé mon képi sur la tete sans que je l’ai senti en me relevant tout était noir autour de moi, le fossé était rempli de terre et de neige en ce moment là l’on n’avait pas froid à courir avec son sac, et son fusil d’une telle force dans le fossé, me voilà arrivé auprès d’une grosse tête de charme, il y avait une dizaine de soldats cachés derrière qu’ils ne pouvaient plus marcher parce qu’ils étaient trop fatigués [page 27] mais il fallait bien se forcer de marcher, je passe bien vite de l’autre côté et en même tems, on se retrouvait en face d’une ferme. Voilà une bombe qui arrive dans les voitures qu’il y avait dans un hangar, les voitures volaient par morceau, quand on était un peu cachés, on regardait tomber les bombes et les boulets, cela est bien curieux, mais quelque fois vous coute la vie d’un homme en ce moment là est bien peu de chose, à demain .

On cherche toujours à ce sauver sois même avant de secourir les autres, nous voilà arrivés dans le bourg les maisons nous cachaient toujours un peu, il n’y avait presque plus personne dans le bourg tout le monde était partis en entendant le canon ronfler sur leurs maisons tous les portes étaient fermés pour ce bour là, c’était malheureux car ils étaient encore asser bon envers nous, nous voilà arrivés sur la place, alors le commandant nous dit qu’il fallait marcher en avant pour tacher de les prendre à la bayonnette et nous voilà partis mais tout en marchant, on entendait les officiers qui disaient que cela était bien inutile de marcher plus loin car avec leur artillerie que nous aurions été tous démolis. [page 28] Avant d’arriver à eux car les zouaves du pape avaient montré bien du courage et qu’ils n’avaient pas pues réussir à arrivés jusqu’à eux car ils étaient trop en force en artillerie en cet endroit, les pauvres malheureux étaient tous démolis. Choses incroyable quelques jours avant il y avait plus de cent pièce de canon en cet endroit de chez nous, et pour le moment il n’y avait plus une seule, ils étaient tous perdus, je crois plutôt que les prussiens les avaient pour nous canonner à cet endroit, nous avons encore été bien près d’eux sans qu’ils nous découvrent, on commence à ce déployer en tirailleur, les projetilles passant par dessus nous sans faire aucun mal, nous avons été jusqu’à le pont qui était arrangé près à le faire sauter si les prussiens avaient avancés sur nous, de la nous sommes retournés dans le bourg, car on croyait bien que c’était inutile d’aller plus loin, nous bien content de retourner, car on avait une grande faim, puisque l’on avait eu qu’un de sucre à manger en arrivant sur la place, ainsi nous avons trouvés dans les rues plusieurs caisses de biscuit que cela nous à fait un grand plaisir de les trouvés en pareille circonstance nous nous sommes jetés sur ces caisses, comme si nous avions été enragés. [page 29] On les défonçait à coup de crausse de fusils l’on pouvait voir les chefs voulaient nous empêcher de nous mettre dans le milieu de la route pour ne pas nous faire voir au prussiens, mais cela était bien inutile de crier après nous, car on écoutait plus rien, en ce moment là, on pensait d’emplir sa musette avant de se retirer le long des murs pour manger son biscuit avec notre sucre que nous avions encore, c’était là un grand festin pour nous d’avoir du biscuit cela est bien bon, mais cela n’empêchaient pas les prussiens de continuer leur cannonnade à chaque instants, on voyait les maisons s’ouvrirent de tous coté, en voilà une bombe qui frape juste dans le milieu du clocher de l’église et qui envolle la moitié de toute part les ardoises et les planchers vollaient en l’air. Oh ! les coquains ils pointaient bien en ce moment à peine, s’ils pouvaient nous apercevoir cela ne les empéchaient pas de continuer le feu, au lieu que nous il fallait rester là sans pouvoir nous bouger du long des murs.

[page 30] Mais l’on ne pouvait point rester là plus longtemps, car les prussiens allaient bientôt entrer malgré nous et malgré avoir fait sauter le pont cela ne les empéchaient pas d’entrés, mais ils ont protégés le bourg, alors nous voilà partis, mais le pire pour nous c’est que nous allions pas avoir un abris pour nous cachés une fois sortis du bourg, nous allions être à la découverte des prussiens, c’étaient là qu’ils nous envoyaient des projettilles de tous coté, le mur du cimetière les trous tenaient bientôt tous ensemble, quand l’on passait en face des trous, l’on courait pour être plus vite passés, de crainte que les prussiens nous auraient aperçus, on voyait les croix dans les cimetières voler en morceau au dessus de nos tetes, c’était là que l’on entendait siffler les balles et les éclats obus, à force de marcher nous nous sommes tirés de leur vue et l’on marchait pour aller du coté du Mans, alors que nous étions hors des prussiens, on commençait à prendre un biscuit et un morceau de sucre, car il y avait longtemps que l’on avait mangés tranquille, on était bien content croyant d’aller se reposer au Mans et pouvoir prendre son nécessaire.

Les combats du Mans

[page 31] Depuis si longtemps que l’on avait rien à manger de bon nous voilà arrivés au Mans, nous étions pas si tôt arrivés dans la ville que les boulets et les balles nous tombaient sur le corps, ah ! on m’a dit de suite voilà encore une trayson bien sur, car on voyait les gardes nationaux courir à toutes jambes porter leur fusils à l’hôtel de ville de peur que les prussiens leur auraient fait du mal, on se disait cette fois ici nous sommes pris bien sur, car il n’y avait bientôt plus de troupe, il ne restait plus que quatre à cinq mitrailleuses et autant de canon au lieu que huit jours avant il y avait plus deux cents pièces de canon et de mitraillieuses on ne savait jamais ou ils passaient. C’était là que l’on voyait les charretiers défiler avec leurs voitures et les bourgeois nous donnaient du pain et du tabac pour rien ce jour là les prussiens continuaient toujours à tirer surtout sur la gare du chemin de fer, je vous dirais que la gare du Mans et une des plus belle gare de France, ce serait fort malheureux de la laisser démolir, l’artillerie de chez nous à commencée à donner sur les prussiens, mails il n’étaient pas assez fort pour empécher les prussiens d’avancer sur nous.

[page 32] L’infanterie était entre deux feux, on a pas pue résister longtemps car la mitraille nous tombait come la grêle, l’artillerie de chez nous batait en retraite, cela était bien notre affaire, car nous n’avions plus longtemps à vivre si nous n’avions pas battu en retraite, nous aurions été démolis par l’artillerie de chez nous, alors que les prussiens avançaient toujours et nous il a fallut rentrés en ville, il n’y avait plus que deux mitrailleuse sur la place, voilà les prussiens qui arrivent aux portes, nous avons commencés à sortir d’un autre coté et si l’on avait bien voulus ce combat aurait duré plus de deux jours avant que les prussiens auraient rentrés dans la ville et une fois dans la ville si les deux mitrailleuses avaient crachés ils auraient démolies la moitié des prussiens, au lieu, on les a laissés entrés l’arme au bras sans tirer un seul coup de fusil une fois entrés dans la ville, ils entraient par un côté et nous nous sortions d’un autre pour leur faire place, alors tout le monde partait de la ville en débandade pire que jamais, on était tout pêle même, des artillieurs, des fantassins, des marins, de mobiles des zouaves, des francs-tireurs, enfin de tout qu’il y a dans l’Armée, alors nous qui croyaient pouvoir nous reposer une fois arrivés.

[page 33] Mais ce fut un drole de repos que nous avons eu ce fut de la soupe de balle et du rôti de boulets et pour nous délasser il fallait encore faire quinze à seize kilomètres avant d’être un peu hors de la vue des prussiens, quand nous eumes marché trois à quatre kilomètres de tous le corps d’armée revenait de tout les cotés, les rues, les champs étaient plein de troupes, on ne pouvait plus marcher si les prussiens nous avaient tombés sur nous, ils nous auraient tous fait prisonniers, ils auraient tout tués s’ils auraient bien voulus, mais ils ont préféré mieux restés au Mans pour bien vivre tandis qu’ils en avaient l’occasion, ils avaient bien raison de bien boire et manger car si nous allions jamais en prusse nous en ferions bien autant, nous avons encore continué à marcher toute la nuit, alors nous voilà arrivés dans un petit village, et nous avons su que les prussiens avaient quittés le Mans pour se diriger sur le champ de Conlie, en ce moment nous étions à trois kilomètres de Conlie, alors la fusillade à commencée, ils s’y battirent encore assez fort mais le feu n’a pas duré longtemps seulement ils ont mis le feu dans les barraques et ils ont tout brulé, nous y sommes passés un mois après pour aller à Paris au moment de la révolte.

Cantonnement en Mayenne

[page 34] Nous avons vus tous ces champs déserts et personnes n’en avait cultivés, il n’y avait pas un morceau de terre ensemencés et nous avons passé là une partie de la nuit, et l’on se remit en route pour aller du côté de Saint Frimbot , nous avons marcher toute la matinée et nous avons arrivés que le vers le soir à Saint-Frimbot, quand nous fumes arrivés dans ce petit village, on a eu bien du mal à pouvoir nous loger tous, nous avons couchés dans des petites chambres, on était obligé de se coucher l’un sur l’autre dans cete chambre, il en pouvait dix et nous y sommes couchés vingt et l’on m’a pris ma couverture, j’aie été obligé de coucher sur la planche sans rien du tout, je ne l’ai pas retrouvée que le lendemain matin aussitôt élevés la première chose était de demander et de chercher quelque chose pour manger alors on a entendu dire qu’il y avait un moulin et qu’il y avait du pain, alors on a commencés à partir du coté du moulin, mais il y avait loin, on courait au plus fort pour arrivé le premier pour avoir du pain, on est arrivés une trentaine à la fois chez le marchand de pain, tandis qu’il y en avait qui payait, il y en avait qui en prenait d’un autre coté à la voiture et il se sauvait sans payer.

[page 35] Sa voiture de pain n’a pas duré longtemps et quand nous fumes rentrés dans le village, on rencontrait les officiers dans les rues qui nous demandaient ou on avait eu ce pain, on leur répondait que c’était loin d’ici chez un boulanger, alors le commandant est arrivé il a fait faire un bon et pris des hommes de corvés et il est parti en chercher, car il y avait longtemps que l’on en avait vue, et quand il fure arrivés chez le boulanger, il n’en restait presque plus, alors il fallait encore retourner sans, mais il fit promettre au boulanger de lui en faire pour le lendemain à huit heures du matin, le boulanger lui répond j’en ferai autant que je pourrais, alors le commandant dit nous reviendrons demain mes enfants, et quans nous fimes arrivés, on a manger un peu de soupe, et l’on c’est occupés de chercher encore un peu de logement et nous sommes tombés neuf à dix dans cette petite chambre et dans cette petite chambre, on pouvait y faire du feu, alors nous sommes déployés en tiraillieurs les uns à la paille les autres au bois, il ne restait que le cuisinier c’était lui le plus heureux, car il n’y avait pas grand-chose pour faire la popotte mais il fallait bien se résigner dans son malheureux sort.

[page 36] Nous avons passés trois nuits dans cette petite chambre, nous étions encore à moitié bien, car l’on était toujours à l’abrit de l’eau et du vent, et du froid, car nous fesions un peu de feu, et un peu de paille que l’on avait pour se coucher, on se trouvait heureux dans cette position, seulement il y en avait qui était rongés par la vermine, car il n’avait pas le courage de leur laver une chemise, quand il l’autère sur le dos, il les jetait en l’air pour en être débarrassé. Quand les trois jours furent écoulés nous sommes partis de grande garde pour remplasser des chasseurs à deux lieux du petit village sur une route que l’on croyait que les prussiens allaient y passer pour aller de coté de Mayenne ou de Laval, alors on a placé des sentinelles le long de la route avec les fusils chargés en jour, l’on voit toujour alentour de lui mais la nuit n’a pas été longtemps arrivée, mais mon tour de garde n’était que de huit à douze heures de la nuit mais pour attendre ces temps, nous étions dans une ferme, on fesait un peu de feu et un peu de pin que l’on achetait, on n’en mettait un peu dans son café, cela était encore assez bon et un peu de lait que l’on achetait, on le fesait boullir dans sa gammelle, oui l’argent était bien utile en ce moment, à demain .

En faction

[Page 37] Ayant recopier ces quelques mots sur le cahier, car celui que j’avais fait en étant dans ce pays est usé et perdu. On ne pensait guère à dormir en ce moment, l’heure d’aller prendre la garde était venue, alors on avait bien du mal à rassembler les hommes pour partir, on était à quatre cinq minutes de la ferme, nous avons pris possession du poste, le poste étant une petite étable auprès d’une petite maison, ce fut à mon tour d’aller prendre la garde dans le milieu des champs sur la bruaire sur le bord, des trous informes si par malheur l’on avait tombés dans ces trous jamais on aurait revu le jour, l’on se cachait dans des petits trous, on ne laissait passer que sa tête dehors pour voir de tous coté pour voir si on ne voyait pas arrivés les prussiens car c’était sur le haut d’une grande cote, c’est là que j’aie eu le plus peur de tout pendant mes deux heures pourtant il n’y a passé qu’un seul homme et l’on avait la consigne de ne laissé passer personne. Dans le milieu de ma faction voilà que j’apercevais une lumière non pas bien loin de moi, il n’y avait pas plus de quatre vingt mètres de moi, je me tenais toujours caché dans ce trou pour que l’on ne me voit pas. [page 38] La lumière restait toujours à la même place, car s’y je l’avais vue avancer j’aurais crier qui vive et si l’on ne m’avait pas répondu j’aurais fait feu de suite et l’on avait jamais su par ou cela venait en restant dans mon trou, mais la lumière a toujours restée à la même place, j’en était bien content et j’avais toujours les yeux fixés sur elle, on aurait bien pu me surprendre d’un autre coté, mais non personne est venue de mon coté grace a dieu, quand le caporal et le factionnaire sont venus me remplacer, j’aie été bien content et j’étais encore content que la lumière n’était pas encore éteint, je leur ai fait voir cela m’a bien surpris quand je l’aie vue briller pour la première fois, j’aie retourné bien content que ma garde était montée pour arriver à la maison il y avait près de deux cent mètres et il fesait si noir que l’on ne voyait pas à dix pas devant lui, nous voilà arrivés à la maison, je dépose là mon fusil et croyant que j’allais pouvoir prendre un café dans la maison, mais on n’avait le droit d’y entrer, je leur dis comment on ne pourrait pas se réchapper la vie, cela ne m’étonne point vous autres vous avez pris votre necessaire, vous vous fischers pas mal des autres sur cette parole il me dit entrer mais ne soyez pas longtemps. [page 39] Nous entrames à trois dans la maison et les bonnes gens fesaient un bon feu et il vendaient du café et de l’eau de vie, alors nous avons pris un bon café pour nous réchauffer et dans cette maison il y avait deux à trois bons paysans qui nous ont payer chacun un café et nous étions un peu réchauffer, on ne pensait plus à sortir de la maison pour retourner au poste, le sergent est venu nous dire de sortir, mais il a bue un coup avec nous et puis voilà sortis et nous avons rentrés au poste, on s’est coucher là sur la terre, on ne pensait pas qu’en se couchant sur la terre que l’on pouvait attraper sa mort, on a resté là jusqu’à tant que les autres soient descendu de faction, ainsi que l’on est venu relever le poste, nous avons restés là jusqu’à deux heures du matin et quand le poste fut arrivé, nous avons retourné à la ferme croyant d’aller nous reposer un peu et de manger un morceau ou boire un peu de café, mais pas plus d’une demie heure après voilà que l’on entend une fusillade, alors les officiers font mettre tout le monde sous les armes et nous voilà rangés en bataille de suite et nous sommes déployés en tirailleur tout le long du chemin.

[page 40] On se cachait derrière les arbres et derrière les buissons pour que les prussiens nous voient pas, si jamais les prussiens avaient passés en face de nous on les auraient descendu comme des mouches, car pendant le temps qu’ils auraient aperçu par ou cela venait, on aurait déjà tiré plus de dix coups de fusils et aussi près que ça on était bien sur d’en descendre un chaque coup, mais ils ne sont pas venus de ce côté, mais cela n’a pas empécher de passer le reste de la nuit dans la neige et dans l’eau, on ne regardait pas là ou l’on se mettait pourvu que l’on était caché un peu, quand le jour parut, nous sommes retournés à la ferme et quand nous fumes arrivés nous avons apris que la sentinelle de Lavence était blessé à la main, c’est de là que provenait la fusillade, il y avait trois sentinelles sur la route et une là ou j’étais et encore une dans un petit chemin bien loin de la ferme, on était pas fort heureux ce jour là, celui qui était le plus loin et devant lui il y avait encore un lancier et la sentinelle avait la consigne de ne pas le laisser repasser et celui là laisser repasser en lui disant qu’il allait se faire relever et pendant ce temps, l’autre a été attrapé. Mais personne n’a souffert à sa place quand on est soldat et que l’on est de garde, on doit toujours tenir la consigne que l’on vous a donnée.

[page 41] Cela était bien de sa faute si nous avons passé une si triste nuit, s’il n’avait pas laissé repasser le lancier, il n’aurait pas été blessé, si le lancier avait été devant lui, il aurait pu prévenir qu’il avait quelqu’un il n’aurait pas été surpris et de nous faire passer une si triste nuit. Il était midi quand les chasseurs sont venus nous relever et nous sommes retournés au petit bourg que l’on nommait Saint-Frambot, alors nous y avons encore couché deux nuits et nous en sommes partis à six heures du matin, car les prussiens, le soir que nous partions du bourg alors que le pont qui était sur la rivière que l’on nomme Mayenne était près pour le faire sauter, nous avons marché jusqu’au soir et l’on nous a fait cantonner dans le bourg, mais nous comme nous étions de la dernière compagnie, on nous fait aller encore à deux kilomètres plus loin et toujours de grande garde il était soir quand nous sommes arrivés, alors nous étions dans un château, les premiers de la compagnie étaient logés dans une écurie et les autres dans une grange, et nous dans une étable à vache.

Toujours en quête de nourriture

[page 42] En ce moment, on était toujours dans la neige et dans la boue ont était toujours couchés dans la paille, mais on avait pas encore passé une très bonne nuit, il tombait de l’eau et nous étions de grande garde, alors quand nous fumes un peu arrangés nous partimes à quatre pour chercher un peu à manger, car on ne pouvait pas faire de feu pour l’eau qui tombait, pour aller au petite village qu’il y avait auprès, comme nous étions qu’une compagnie nous avons dit nous trouverons encore quelque chose plutôt qu’au bourg, car il y a trop de troupe, nous arrivons aux premières maisons, nous entrons à la première venue sans nous informer s’ils étaient riches, mais cela nous a pas empêcher de leur demander s’ils ne pouvaient pas nous donner un peu à manger que nous avions faim, les bonnes gens nous ont répondus qu’ils n’étaient pas trop riches mais qu’ils allaient nous donner ceux qu’ils avaient ils nous ont apportés un peu de pain et de la graisse et un peu de viandes, et un peu de cidre à boire cela nous a semblé bon, car nous en avions pas toujours autant quand nous avons eu mangés et bue nous avons remerciés les bonnes gens et nous voilà sortis.

[page 43] De la maison en nous disant où allons nous maintenant, il y en a un qui dit, qu’il nous faut encore entrés dans une autre, nous voilà partis d’un autre coté, mais ne pouvait pas se ravoir dans la rue pour la boue, nous entrons dans une grande maison, mais il y avait déjà plusieurs soldats nous n’avons eu qu’un coup à boire, nous nous sommes point assis, nous avons bues un coup et nous avons partis de suite. En sortant nous avons rencontré le maître de la maison et nous lui avons demandé où était la maison du curé, nous répond vous voulez aller chez monsieur le curé, nous lui avons répondu que oui et bien je vais vous y conduire suivez moi, et quand nous avons été arrivés à la maison il nous dit vous entrerez bien tout seul à présent, nous lui avons répondus oui oui, alors nous voilà devant la porte et l’on se disait lequel qui va entré le premier de nous, alors le nommé Barbier dit que c’est lui qui va entré le premier, et nous le suivons, nous voila dans la maison nous disons bonsoir tous les quatre le képi en main, en nous excusans devant monsieur le curé que nous étions trompés, que nous ne savions pas que c’était le presbytère, [page 44] que nous étions cantonnés dans les étables du château qui est là un petit hameau là auprès, et que l’on avait presque plus rien à manger, et que nous étions résolus de venir dans ce petit village pour trouver un peu à manger, car on était pas trop heureux depuis quelques mois, alors le curé nous dit entrés mes enfants, je tacherais de vous faire à souper le mieux que je pourrais assoiez vous en attendant, alors il n’avait plus de pain, il me dit vous irez bien avec la servante pour en acheter là auprès, je lui ai répondu que oui de suite, pendant ce temps il a toujours fait chauffer de la soupe et quand nous fumes rentrés il nous a trempé de la soupe et il nous a fait réchauffer de la viande avec des pommes de terre, cela nous semblais bien bon et un morceau de veau qu’il nous a donné et du cidre à boire à volonté et une bouteille de vin qu’il nous a donné pour finir notre souper et du bon feu qu’il fesait pour faire sécher nos effets, et il nous a demandé de quel pays nous étions, nous lui avons répondu que nous étions du département du Pas-de-Calais qui se trouve au Nord de la France. [page 45] Sur ce mot, il nous répond, vous aimez à fumer le tabac, il n’est pas bien cher dans le pays, nous lui avons répondu que non, il nous dit vous fumerez bien un cigard, puisque vous êtes du pays au tabac, nous lui avons répondu oui monsieur le curé, il va dans son cabinet et il revient nous apporter chacun 5 cigard en nous demandant si nous en avions assez, nous lui avons répondu que oui en lui disant merci qu’il était bien complaisans envers nous sur ces paroles il nous dit vous avez eu asser de misère pendant tout cet hiver à coucher dans l’eau et dans la neige une soirée heureuse, car vous en passer pas souvent auprès d’un si bon feu et surtout quand vous étiez en face de l’ennemie, vous n’aviez pas le temp de vous chauffer ni quelque fois de manger, cela est bien vrai mais quand on se tire sans attraper rien, on est encore bien content malgré avoir de la misère, mais une journée de bon en fait oubliée un cent de mauvaise et on pensait pas à retourner au château, on pensait plutôt à boir et à manger qu’à retournés faire notre service. [page 46] Nous étions un peu dans les vins du seigneur, nous ne pensions pas que nous pouvions être sévèrement punis, alors je leur dit, il est l’heure de partir, il n’est même que trop tard, le bon curé nous dit mes enfants il ne faut pas vous faire punir mal à propos, alors il va chercher une bouteille d’eau de vie, et il nous dit d’aller prendre un verre d’eau, cela vous fera du bien, lui, il croyait que cela nous aurais fait du bien, c’était bien au contraire, c’était pour nous faire du mal, les camarades ont bus leur verre mais moi, je n’aie pas bu mon verre, je laie donné aux camarades, plutôt qu’a me faire mal. En même temps le bon curé nous dit attender mes enfants, je vais allumer ma lanterne, et je vais vous reconduire jusqu’au château, de crainte que vous ne retrouveriez pas la route, nous voilà partis avec lui, et il est venu nous reconduire jusque le château, en arrivant on nous a demandé pourquoi nous étions restés si longtemps, le bon curé répond de suite, nous sommes entretenus ensemble et le temps se passait sans y penser, alors nous disons bonsoir au curé, et nous voilà rentrés dans l’étable ou nous avions quittés.

Conflit avec la garde mobile pour un cantonnement à Couterne

[page 47] Mais l’heure de monter notre garde était arrivée, alors nous avons pries la faction de suite à quelques minutes du château, alors la nuit c’est passée sans avoir grand froid, malgré qu’il a tombé beaucoup d’eau, jusqu’à le lendemain matin, nous avons été à peine un heure pour toute la nuit et nous sommes partis vers six heures du matin pour rejoindre les autres compagnies qui étaient restés dans le bourg et nous avons été obligés d’attendre dans les rues jusqu’à neuf heures du matin, après les autres avant de partir pour aller du coté de Couterne, les prussiens restaient un peu en arrière de nous, mais ils nous suivaient toujours, nous avons marcher jusqu’à trois heures de l’après-midi pour arriver à Couterne et quand nous fumes arrivés le bourg était plein de troupe, la plus grande partie était des mobiles et quand le commandant a eu l’ordre de cantonner sur le coté gauche de la rue nous voilà partis pour entrer dans les magasins destinées pour nous, mais les mobiles s’en été déjà emparés de plusieurs maisons et qu’ils ne voulaient quitter. [page 48] Quand le commandant a vu cela, il nous a dit de mettre bayonnette au canon et d’entrer dans les maisons et de faire partir les mobiles bon grès mal grès, nous avons eu bien de la peine à les faire partir, on a été obligés de frapper à coup de croches de fusils pour les déloger de la maison à force, ils ont été obligés de sortir, il y avait un capitaine de mobile qui voulait insulter le commandant de chez nous et en lui disant qu’il alait réclamer au général de suite, car il avait le droit comme lui de rester là, alors le capitaine de mobile partit trouver le général et au bout de vingt cinq à trente minutes voilà le capitaine qui revient accompagné du colonel, les voilà arrivés au lieu que nous étions il demande après le commandant de suite, il est arrivé et il salue le colonel, le colonel lui rend le salue, et en lui disant que c’était lui qu’il devait occuper cette rangée de maisons et il dit au capitaine de mobile de se retirer et de prendre garde à lui pour une autre fois de ne pas répondre si malhonnettement à son supérieur et même que l’on vous avait dit que vous n’occuperiez pas cet endroit et que vous auriez la droite de la rue. [page 49] Alors que le capitaine veut prendre la parole pour dire au colonel je croyais qu’il n’était que capitaine et comme collègue je lui répondais de cette manière le colonel lui répond de suite cet homme n’a que les galons de capitaine, mais cela ne l’empêche pas d’être commandant, alors le colonel leur dit au revoir et il retourne au cartier général, et le capitaine avait reçu un coup de crosse, et ce fut pour lui, si ce capitaine aurait été en face des prussiens il aurait peut être perdu ses culottes de peur, et la, il aurait tous tués mais il fut vain et umillier, nous avons restés dans cette auberge cinq à six jours et puis nous fumes un peu plus loin : à demain . A un poste avancé qu’il était à un kilomètre et demie du bourg dans une ferme, dans les écuries, et dans la grange et tous les deux heures, on était de faction, on avait que deux heures à se repose sur un peu de paille, il fesait encore bien froid en ce moment et beaucoup de neiges qu’il y avait, pour avoir du bois, il fallait aller bien loin, dans la neige pour en trouver, et quelque fois on était encore insultés par les paysans.

[page 50] Il croyait peut être que c’était pour notre plaisir que l’on allait chercher du bois, mais il était bien dans l’erreur, car si nous en avions eu, on aurait pas pris la peine d’aller en chercher et de faire de la peine au monde mal à propos, car l’on s’en aurait repenti le reste de sa vie, car il peut aller de la troupe chez moi et faire de la peine à mes parents aussi, cela ne me ferait pas plaisir non plus, cela retenait beaucoup de francais au lieu que les prussiens vollaient et ravageaient ardemment si jamais nous aurions été en prusse, nous en aurions fait autant qu’eux, mais la France a été trop trahie pour que nous aurions été en prusse, je n’en dis pas davantage sur ce motif, car on connaît presque tout le résultat. Dans ce petit bourg, nous y avons passé la revue du Général Gougard, nous étions pour passer la revue neuf à dix mille homme, mais il a eu bien vite passé la revue, il était sur son cheval et il a passé devant les rangs au grand galop, car on était pas sur que les prussiens étaient loin de nous .

La découverte de la Normandie

[page 51] Mais nous avons sus qu’ils ne se dirigeaient pas sur la route que nous étions, qu’il se dirigeaient du coté de Laval et les prussiens n’y ont pas fait aucun mal, ils ont été jusqu’aux portes et ils n’ont pas été plus loin en étant à Couterne, nous avons été tout le régiment prendre un bain dans de l’eau sulfureuse, il fesait pourtant bien froid, mais l’eau avait encre 25 degrés de chaleur, il y avait un pied de neige alentour de cette fontaine se sont de grands rochers d’une hauteur prodigieuse et l‘eau jaillie alentour des rochers et c’est pour cela que l’eau est chaude c’est un grand établissement de bains, il y a du monde de tous les pays pour prendre des bains, le petit bourg s’apelait Banniollais et quand on était sortis de l’eau ont était transis de froid, mais ce la ne nous a pas fait de mal, cela nous lavait et comme ont avait beaucoup de misère en ce moment à force de coucher sur la terre et quelque fois de la mauvaise paille pleine de poux il fallait bien se conformer à la loi.

[page 52] Nous avons restés dans ce bourg pendant une douzaine de jours et nous avons partis pour aller à la Ferté-Macé en Normandie quand nous fumes arrivés dans le bourg, nous avons été restés là jusqu'à le soir. A demain. …ou la Bretagne, avant que d’avoir trouvés la place pour nous placer, nous avons été coucher dans des étables, et l’on était une fois de plus qu’il en fallait, mais on se disait que l’on avait plus chaud, nous avons couchés sur la syure de bois et un peu de paille, nous avons restés dans cette maison pendant trois à quatre jours, et après nous sommes allés dans les allés, on nous fesait faire l’exercice tous les jours malgré qu’il fesait encre bien froid, et il y avait une dizaine de jours que je n’avais plus d’argent, mais on touchait un franc vingt cinq centimes tous les cinq jours, on pouvait encore acheter quelque choses pour manger, mais quand on avait une heure de temps on allait se promener dans les petits villages qui étaient au coté du bourg, et vous savez en ce moment tous le monde criait après nous pour savoir des nouvelles de la guerre, et pour nous demander si c’était bientôt fini.

[page 54] Quelques fois quand on allait un peu plus loin que le bourg, on trouvait quelque fois de bons paysans, ils nous faisaient entrés chez eux et ils nous donnaient à boire et à manger et on retournait quelque fois qui était soir, et on se couchait quelques heures pendant qu’on avait chaud, et puis on s’éveillait pour faire du feu, nous avons restés là plusieurs jours, et puis nous avons été dans un autre bourg que l’on appelle Flerre un joli petit bourg nous y sommes arrivés à deux heures de l’après-midi, et il était soir que nous n’étions pas encore logés, on était là à grelotter de froid dans le milieu des rues, nous y avons restés quatre à cinq jours toujours coucher dans les étables, et nous avons continués à marcher jusqu’à Saint-Brizeux, et à nous avons passé la revue du Général, et il nous a trouvé en bonne ordre, et il nous a fait retourner à Paris, nous avons pris le chemin de fer et une fois arrivés à Versailles ce n’était pas nous que l’on avait demandé c’était le 119 que l’on avait demandé et nous nous sommes retournés à Brest, nous y sommes arrivés le 22 mars 1871 – Fin de la campagne, signer CARESMEL FRANCOIS-JOSEPH, Nouveauville hameau de Coyecques par Fauquembergues – Pas-de-Calais. ».

Source

  • Archives privées

Bibliographie

  • Daniel Bruges, « François Caresmel, vétéran et témoin de la guerre de 1870, garde-champêtre à Coyecques », Bulletin historique du Haut-Pays n° 81, Comité d'histoire du Haut-Pays, janvier 2016.