Conférence du curé de Courrières sur sa paroisse durant la Grande Guerre

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En 1919, répondant à la circulaire de l'Evêque d'Arras, Boulogne et Saint-Omer, de documenter l’histoire locale de la Grande Guerre dans le cadre des Conférences ecclésiastiques d'après guerre, le curé de Courrières, l'abbé Wartel, établit sa conférence sur la vie de ses paroissiens pendant la guerre. Il y évoque les premières heures du conflit, l'occupation, l'évacuation puis le retour au pays.


Ce témoignage est conservé aux Archives du diocèse d'Arras sous la cote 6 V 105. Nous vous en proposons ici la transcription.


Transcription

Conférence de l'abbé Achille Wartel

Depuis la mobilisation jusqu'à l'occupation : faits et impressions des premiers mois de guerre

Samedi 1er août 1914 :

Vers 5 heures du soir, la garde champêtre arrive au presbytère en toute vitesse et en pleurs, et s'écrie : « Monsieur le Curé, la guerre est déclarée, il faut sonner ». Ce n'était pas tout à fait exact. Depuis quelques jours la population était inquiète. L'Autriche avait déclaré la guerre à la Serbie. La Russie avait fait une mobilisation partielle. L'Allemagne alliée de l'Autriche avait aussi mobilisé et finalement avait déclaré la guerre à la Russie. C'est alors que la France mobilise aussi, comme étant l'alliée de la Russie. Le soir du 1er août à 5 h, on sonna donc le tocsin pour avertir la population de l'ordre de mobilisation. Toute la paroisse fut vite en émoi ; une partie vint de suite à l'église prier le Dieu des armées et particulièrement saint Piat, patron de la paroisse.

Les gendarmes arrivent en auto à 5 h 15 et, de suite, on affiche l'ordre de mobilisation générale. La physionomie de la paroisse change immédiatement ; les hommes paraissent préoccupés mais bien décidé à faire leur devoir. Les femmes pleurent et se précipitent au presbytère pour demander des messes pour ceux des leurs qui doivent partir. Le dimanche, beaucoup communient, Monsieur le curé exhorte les paroissiens à la prière et à la pénitence. Les événements se précipitent : le lundi 3 août l'Allemagne déclare la guerre à la France, les jours suivants à la Belgique et à l'Angleterre. Quelle semaine émouvante et douloureuse ! Les partants se confessent en grand nombre, dès 4 h du matin chaque jour, M. le curé et M. le vicaire sont à l'église. Nos partants sont tristes mais résignés. Les messes et les offices sont très suivis toute la semaine. Des bougies brûlent en quantité aux pieds de l'autel de saint Piat et de N.-D. du Perpétuel Secours. On peut évaluer à 600 livres la quantité de bougies brûlées pendant le mois d'août et le mois de septembre. Tous les mardis des mêmes moi, à 10 h, il y a une messe solennelle pour les soldats de la paroisse ; l'église a toujours été pleine chaque fois. Pendant les mois d'août et de septembre, tous les soirs avait lieu un salut pour la France et tous les soldats ; chaque soir il y eut une affluence considérable de six à sept cents personnes ; on y voyait non seulement les personnes pieuses mais des gens qu'on n’avait pas l'habitude de rencontrer à l'église. Monsieur le curé a remis à tous les partants une médaille que tous étaient heureux de recevoir et de porter ; à la gare, madame Tilloy leur a remis un petit crucifix.

Comme la confiance à saint Piat est très grande dans la population , le 15 août monsieur le curé décide un changement dans la procession ordinaire. Au lieu d'aller simplement au cimetière avec la statue de la sainte Vierge, comme les années précédentes, on portera la statue de saint Piat avec celle de la sainte Vierge et, de plus, on traversera les principales rues de Courrières. La population a été heureuse de ce changement et a assisté en foule à la procession du 15 août.

Quelques paroissiens vont à Seclin honorer saint Piat, espérant par ce pèlerinage mériter la protection à leur saint patron qui est aussi le patron de la ville de Seclin.

Tous les esprits sont préoccupés. Nos soldats se battent à Dinant et à Charleroi. Jusqu'au 15 août, ils envoient de leurs nouvelles, puis plus rien ; la poste ne fonctionne plus. Le 21 août nous apprend la mort de Pie X et, quelques jours plus tard, l'élection de Benoît XV. Les correspondances sont suspendues avec l'évêché.

Le pays est en quelque sorte isolé. Notre armée est en retraite, Maubeuge est assiégée. Le canon tonne, le bruit sourd arrive jusqu'à nous. La population est un peu énervée, chacun se demande ce qui va se passer. Nos soldats reculent chaque jour : trois régiments entiers qui se sont battus à la frontière belge, viennent loger dans la paroisse ; on les accueille volontiers mais on a peine à les voir partir. Allons-nous voir les ennemis ? Oui, des uhlans passent. Un dimanche pendant que monsieur le curé chantait la grande messe, une compagnie allemande traverse la paroisse et va camper près d'Hénin-Liétard. C'est la terreur, l'épouvante. Tous voudraient soulager nos blessés. Une quête pour les blessés avait été ordonnée par monseigneur l'évêque d'Arras, elle a rapporté 800 francs. L'association des Mères chrétiennes avait organisé une ambulance de 25 lits. Hélas, cette ambulance a été rendue inutile par l'arrivée des ennemis. Après une grande bataille sur la Marne, les Français victorieux poursuivent à leur tour les Allemands en retraite. L'espoir renaît au cœur. La prière est toujours vive. Les communions sont nombreuses, c'est par centaine que l'on compte les intentions de messe demandées en août et septembre. Mais bientôt la misère commence ; la commune remet du pain aux femmes des mobilisés nécessiteuses, puis l'État leur remet 1 [franc] 2 [sous] par jour plus 0,50 francs pour leurs enfants. La paroisse vit dans la prière et l'inquiétude ; les Allemands roulants vont-ils repasser chez nous ? De plus, des colonies d'ennemis sont signalées en Belgique. On commence à apprendre quelques décès. Tout cela jette la consternation. Le 29 septembre, ordre est donné à tous les mobilisables de 18 à 48 ans d'évacuer vers Saint-Pol. C'est la désolation. Monsieur le curé étant mobilisable est obligé d'obéir à cet ordre et, à son grand regret, s'en va le 30 septembre, espérant revenir quelques jours après.

Pendant l'occupation

C'est le samedi 3 octobre 1914 que les Allemands ont occupé Courrières. La veille, le 2 octobre, un éclaireur français avait été tué sur le chemin de Montigny. Le 3 au matin, vers 9 h, il y eut une escarmouche entre les éclaireurs allemands et les éclaireurs français, qui durent se retirer parce qu'ils n'étaient pas en force et surtout parce qu'il n’y avait pas d'artillerie pour les soutenir. À partir de 11 heures, Courrières subit quelques heures de bombardement des Allemands. C'est alors qu'un obus endommagea un coin de la tour du clocher et qu'un incendie détruisit quelques maisons près de la gare d'Harnes. En dehors de cela, il y eut peu de dégâts dans le village. Les uhlans arrivèrent aussitôt, puis après des dragons et des fantassins qui logèrent dans Courrières. Ils mirent des chevaux dans les écoles et le patronage et cela jusqu'à la fin de l'occupation.

L'église elle-même fut remplie de ces barbares qui, heureusement, la quittèrent au bout de quelques jours. Dès leur arrivée ils firent sentir la dureté de l'occupation. Ils pillèrent plusieurs magasins, jetant sur le pavé ce qui ne leur convenait pas ; à l'école communale où la distribution des prix n'avait pas été faite, ils jetèrent dans la rue livres et couronnes. Ils firent régner partout la terreur par leurs visites domiciliaires pour rechercher les hommes en état de servir et même d'autres plus âgés ou infirmes qui avaient peut-être esquissé un mouvement d'horreur vis-à-vis de ces pillards. Ils firent ainsi 35 prisonniers civils. Ils exigèrent de la commune un versement de 112 000 francs en or dans les 24 heures, faute de quoi les otages parmi lesquels M. le maire, M. la vicaire, le docteur Delvallez seraient emmenés prisonniers en Allemagne. Ils réquisitionnèrent les vivres, les chevaux, vaches, autos, voitures, blés, avoine, pommes de terre. Bientôt, ils occupèrent le moulin à farine et vendirent aux habitants pour 7 F les 100 kilos un certain mélange de mauvaise farine qui donnait un pain immangeable et cela à raison de 9 livres par mois pour les adultes et de 6 livres par mois pour les enfants.

Leur brutalité était révoltante mais leurs mœurs, surtout, étaient déplorables chez les soldats, comme chez les officiers. Ils ne reculaient devant aucune sollicitation ; malheureusement des femmes et des jeunes filles ne surent pas garder leur dignité.

Les habitants furent forcés de travailler pour l'ennemi dans les champs, sur les routes, etc. Pour celui qui refusait le travail, c'était l'amende et même quelquefois la prison. Tout leur servait de prétexte pour imposer des amendes, 5 marks pour qui ne balayait pas sa façade avant 9 heures du matin, 5 marks d'amende pour qui ne saluait pas les officiers. Amende et même prison si l'on manquait aux appels commandés pour lesquels il fallait quelquefois attendre une heure ou deux dans la rue, et par n'importe quel temps. Les édiles de la commune n'ont pas été épargnés par ces maîtres insolents et barbares. Le maire surtout, qui faisait son devoir en défendant ses administrés, fut en butte à leur vexation. Ne pouvant le prendre en défaut ils lui suscitèrent une affaire à propos de son usine pour avoir un prétexte de l'éloigner de la commune. Monsieur Tilloy, maire, fut condamné à 9 mois de détention en Allemagne. À son retour, il se vit interdire l'exercice de ses fonctions et l'entrée à la mairie, et finalement ils le firent évacuer à Valenciennes d'où il n'eut jamais l'autorisation de se rendre en France non occupée.

Le ravitaillement se fit difficilement au début, jusqu'au jour où le comité américain commença à fonctionner.

Les deux premières années, le moral des troupes resta bon, on les voyait passer la tête haute, musique en tête ou en chantant mais à partir des grandes offensives de la Somme en 1916, leur arrogance déclina petit à petit : au lieu de chants et de musiques, c'étaient des pleurs au départ des renforts pour le front.

Tous les dimanches, ils faisaient à l'église des cérémonies protestantes et des cérémonies catholiques ; ils se comportaient assez bien dans l'église. Néanmoins, ils gênaient un peu la vie paroissiale. Cette situation s'aggrava lorsqu'ils firent de l'église une ambulance qui devait y rester du 26 septembre 1915 au 15 juillet 1916. On dut alors faire la messe dans une petite salle de la maison des Sœurs et ensuite dans une salle plus grande appartenant à madame Cousin-Delobel rue d'Oignies.

Deux mois après, les Allemands prirent encore le lieu de cette chapelle improvisée pour y installer un bureau d'état-major sans s'occuper des nécessités du ministère paroissial. On dut se réfugier dans un magasin appartenant à madame Boulogne-Maréchal où l'on fit les offices jusqu’au 16 juillet 1916, date à laquelle l'église fut rendue pour le culte. Les Allemands y continuèrent néanmoins leurs offices ce qui fut parfois bien gênant. Pendant son occupation par les blessés, l'église a été respectée autant que possible, et bien entretenue. Les relations du clergé avec les aumôniers catholiques ou protestants furent toujours correctes et polies. En règle générale, ils faisaient leur office après avis préalable ; quand l'église fut occupée par une ambulance ils aidèrent le clergé à obtenir un emplacement.


Après la guerre, ruines de la mairie et l'école de filles

Évacuation

Quant aux évacuations des habitants, elles se firent d'une façon brutale et barbare séparant quelquefois les membres d'une même famille. La première eut lieu le 28 janvier 1916 : mille habitants durent se réfugier aux environs de Valenciennes. Ils ne pouvaient prendre que 30 kilos de bagages par personne. On publia que les personnes désignées pour l'exil devaient se rendre sur la place à 5 h du soir, mais il en manqua beaucoup à l'appel. Ce que voyant, les officiers envoyèrent des soldats dans toutes les maisons des manquants et cela en pleine nuit pour les forcer à quitter leur demeure pour l'exil. Ce fut pour les barbares une nouvelle occasion de montrer leur férocité et l'on vit des pauvres gens obligés de quitter leur maison sans avoir le temps de se vêtir et de partir en chemise en en sabot, l'on vit même un soldat bousculer une mère apeurée ayant des petits enfants dont l'un était dans une voiturette, que le barbare culbuta sur le pavé, envoyant ainsi rouler le pauvre petit. Ceux qui devaient partir furent conduits à la gare où ils durent attendre jusqu'à six heures du matin et cela par un froid intense. Toute la nuit ne fut que pleurs et malédictions à l'égard des Boches. Cette date du 18 janvier 1916 resta ineffaçable dans le souvenir des Courriérois victimes ou témoins de ces scènes barbares. À leur arrivé à Valenciennes, les évacués touchèrent gratuitement leur ravitaillement et 0,30 F par personne ; plus tard ils furent envoyés en Belgique. La seconde évacuation, comprenant un millier de personnes, comme la première, se fit sur Condé et Saint-Amand. Cette fois, les habitants se soumirent à l'inévitable pour ne pas être en butte aux brutalités de la soldatesque, aussi il y eut peu d'incidents ; elle eut lieu le 30 mais 1916.

La troisième évacuation eut lieu le 27 avril 1917. Elle comprenait environ 750 personnes. Cette fois on pouvait emporter 35 kilos de bagage par personne, en plus de ceux portés à la main. Cette évacuation se fit par la gare d'Hénin-Liétard où l'on conduisit dans des chariots sans ressort des infirmes et des malades, en passant par les chemins défoncés où les véhicules bondissaient et secouaient douloureusement les malades. Rebecq-Rognon en Belgique fut leur lieu de refuge. Ils y furent assez bien accueillis. Ils touchèrent 1 F par jour par chef de ménage et 0,50 F par enfant ou célibataire de haut âge et avaient gratuitement la soupe, le charbon et la pain. Plus tard en août 1917, ils reçurent 1 F 50 par personne au-dessus de 16 ans et 1 F par enfant en dessous de 16 ans, mais ils durent payer tout leur ravitaillement. Pour cela ils avaient encore un secours alimentaire variant de 1 F à 0,75 F par jour par personne selon le nombre de membres de la famille. Le ravitaillement fut médiocre au début, on dut aller chercher dans les champs des herbes plus ou moins substantielles pour ne pas mourir de faim ; des maladies s'ensuivirent. Tous les membres du comité de ravitaillement, qui étaient belges, ne furent pas toujours sympathiques aux Français et cela par crainte des Allemands.

En juin 1918, il y eut encore une évacuation de 300 mineurs à Denain, ils purent emporter une bonne partie de leur mobilier. En août 1918, il y eut encore une évacuation de 30 personnes à Moulbaix (Belgique).

Enfin le 30 septembre 1918, eut lieu l'évacuation définitive de tous les habitants qui sont encore à Courrières c'est-à-dire environ 200 ; ils sont dirigés à Lessines (Belgique). Sur ordre des Allemands tous les bagages sont conduits à la brasserie de M. Mastain où des chariots doivent venir les prendre. Ils ne viennent pas et, hélas, un incendie détruit brasserie et bagages.


Après la guerre, les ruines du moulin d'Arleux


Actuellement

L'église est debout mais sérieusement endommagée. Quantité d'obus l'ont atteinte. Toutes les fenêtres ont été brisés complètement, le toit et la plafond ont de grandes ouvertures, l'eau a pénétré dans l'église de tous côtés. Le clocher a été touché par une dizaine d'obus, le toit est à refaire entièrement et plusieurs pans de murs à réparer. Les 3 cloches ont été enlevées par les Allemands en mai 1917, en même temps que les orgues. Ils ont détruits une partie du mobilier de l'église, lacéré des ornements, enlevé tout le linge. Voici la liste des objets classés et enlevés par les Allemands :

Encensoir, cuivre (XVIe siècle) argenté,

Sainte Catherine, petite statue polychrome bois (XVIIe siècle),

Mater Dolorosa, tableau bois (XVII siècle),

Saint Piat, tableau, toile de Jules Breton,

Baptême de saint- Jean-Baptiste, tableau, toile de Jules Breton,

Mise au tombeau, d’après Le Titien, tableau, toile de Jules Breton,

Tombeau de Jehan de Montmorency, personnage couché, marbre blanc sur dalle de marbre noir (1563).

Ils ont encore enlevé le chemin de croix peint sur toile, une jolie croix de procession en argent, 3 calices, etc.

Dans l'église on peut encore voir les inscriptions sur les murs, les piliers et les cloches indiquant les endroits où l'on devait faire des trous de mines et le nombre de kilos d'explosifs que l'on devait y mettre pour faire sauter l'église et son clocher. Il est à croire qu'ils n'ont pas eu le temps de mettre leur projet à exécution.

En septembre 1917, dans le chœur de l'église des dalles ont été enlevées et brisées pour permettre au commandant de place de visiter deux caveaux sous prétexte de découvrir les choses précieuses qui pouvaient y être cachées.

Quant au presbytère, il n'en reste que les murs et le toit, tout le reste a été détruit systématiquement et non par des obus ; il est inhabitable pour le moment. Du mobilier on n’en a pas retrouvé trace.

La paroisse s'est reformée depuis le mois de novembre 1918, époque où M. le curé est rentré. Il n'y avait à ce moment là que 200 habitants, beaucoup sont revenus depuis. En septembre 1919, on en comptait quatre mille, il en manquait encore environ deux mille qui, n'ayant plus d’habitation, ont dû rester en exil. On fit d'abord les offices dans une salle de la rue d'Oignies, l'église n'étant pas déblayée ni réparée. Ce ne fut qu’en mars 1919 qu'on put y célébrer les offices. Courrières a été bombardé de fin avril 1917 à octobre 1918, il a subi beaucoup de dégâts surtout au commencement d'octobre 1918 lors de sa délivrance. Très peu de maisons sont intactes, un tiers des habitations est anéanti.

Il y a un grand cimetière de guerre bien entretenu où reposent environ 1 300 soldats, la plupart allemands, il y a quelques Anglais, Russes, Italiens et Français. La commune n'en a pas la liste.

Les statistiques

Il y a eu à Courrières 820 mobilisés parmi lesquels 140 sont morts au champ d'honneur et 10 sont disparus.

Il y a 30 mutilés de guerre.

La liste des décorés serait difficile à faire car la plupart des soldats ont une décoration. Pour ne citer que les membres de la jeunesse catholique, ils comptent à eux seuls 11 citations et des plus belles.

Il y a eu dix victimes civiles de la guerre, parmi lesquelles 7 ont été atteintes par des bombes d'aéroplanes ou des obus, une atteinte par une balle allemande et 2 tués dans une explosion après l'armistice.


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