Daniel Haigneré

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Sa vie

C'est le 18 décembre 1824 que naît Jacques Marie Daniel Haigneré, dans le village de Bellebrune, d'un ménage de modestes cordonniers. Sa vive intelligence est rapidement remarquée par le curé du lieu qui incite ses parents à le laisser poursuivre ses études à l'institution Haffreingue de Boulogne-sur-Mer. Il termine sa rhétorique en 1840. En 1849, il assure la chaire de rhétorique dans la même institution et est ordonné prêtre en 1853.

Ses premiers travaux portant sur les églises du Boulonnais le font si bien remarquer qu'il devient membre de la Société des Antiquaires de la Morinie, puis archiviste de la ville de Boulogne en 1854. Comme il s'est lancé dans la recherche archéologique, il est nommé administrateur du Musée de Boulogne en 1860. Ces fonctions culturelles qu'il assume avec beaucoup de rigueur et de constance lui laissent le loisir de s'adonner aux délices de la recherche historique.

Survient 1870 et la République ; son engagement politique contre les Républicains nuit à sa carrière. En 1871, il est révoqué de ses fonctions et l'évêque le nomme en 1872 à la cure de Menneville, ce qu'il ressent comme une sorte d'exil, « solitaire.. relégué dans un pays de grenouilles ». Ses recherches archéologiques se trouvent compromises et comme il se trouve en proie à de grandes difficultés matérielles quand il s'agit de courir les bibliothèques et les dépôts d'archives. Il n'en poursuit pas moins son activité, recentrant ses travaux sur la publication de documents d'archives. Il peut d'ailleurs solliciter le concours de quelques correspondants parmi lesquels on remarque V.J. Vaillant, Ernest Hamy, Camille Enlart, Ch. D'Héricault, Ed. Rigaux, A. de Rosny, tout ce qui compte alors dans l'élite intellectuelle boulonnaise. En 1887, il est nommé président de la Commission départementale des monuments historiques du Pas-de-Calais, mais il démissionne l'année suivante. Il est correspondant du ministère en 1889. En novembre 1890, il quitte Menneville pour Le Wast où il meurt le 13 décembre 1893.

Son œuvre

L'œuvre de l'abbé Haigneré est immense. Sa bibliographie compte plus de 120 titres à quoi il faut ajouter 345 articles de presse parus dans les journaux du Boulonnais et d'ailleurs et qui sont tout aussi intéressants. Il a tout d'abord fait progresser l'archéologie du Boulonnais; il est à l'origine de la découverte de nombreux cimetières mérovingiens (Pincthun) et a fait largement progressé la connaissance Boulogne gallo-romain (nécropole du Vieil-Atre). Ainsi a-t-il animé l'une des grandes controverses historiographique du XIXe siècle, quant à l'emplacement du Portus Itius. Il opte pour Boulogne. Il a apporté dans une discipline qui en manquait rigueur, précision et grande prudence dans l'interprétation. La publication des sources est un volet tout aussi essentiel de son œuvre. Il apporte à la connaissance des érudits les nombreux chartriers des établissements du Boulonnais et surtout une édition des Chartes de Saint-Bertin et divers inventaires d'archives. On lui doit enfin la rédaction de ce que l'on pourrait appeler les fondamentaux de l'histoire du Boulonnais. Il publie en 1861 le Dictionnaire topographique de l'arrondissement de Boulogne, ouvrage remarqué. Il participe à la rédaction des notices communales du Dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais pour son arrondissement. Ses travaux sur les églises du Boulonnais ont préparé à terme les notices boulonnaises de l'Épigraphie du Pas-de-Calais. Ajoutons aussi une étude solide sur le patois boulonnais.


Bibliographie

  • Claude Seillier, Daniel Haigneré (1824-1893). L'archéologie et son temps Septentrion, tome 4, n° 19, 1974