Ferme du Paon à Écuires

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Ferme du Paon à Écuires
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Références cadastrales 2008 ZE 14
Dates XVIIIe siècle ; XIXe siècle ; milieu du XXe siècle ; 4e quart du XXe siècle, 1er quart du XXIe siècle
Particularités ancien moulin
Statut privé

Ferme située à Écuires sur le CD 14 de Villiers à Maintenay.

Descriptif

La ferme est isolée, au sommet du plateau situé au Sud d'Écuires. Les bâtiments sont implantés autour d'une grande cour rectangulaire fermée. La maison d'habitation divise la cour en deux. La première cour est fermée au Sud par deux bâtiments implantés en équerre correspondant à d'anciennes étables et à un logement. Au Nord se situe la maison d'habitation. À l'Ouest se situent les anciennes écuries et une grande grange dans le prolongement. Une seconde grange au dimensions plus modestes lui fait face, à l'Est. Enfin, le côté Nord est occupé par une autre grange et un flot dans l'angle Nord-Est.

La seconde cour possède un puits à proximité de la maison d'habitation. La maison, de plan rectangulaire, est de plain-pied. Elle est en briques sur un soubassement de silex enduit. Le pignon Ouest et la façade arrière sont enduits. Le toit, à deux versants, est couvert de tuiles mécaniques. Il comporte une lucarne à fenêtre pendante sur la partie Est (ancien système de levage ?) et une lucarne en bandeau sur la partie Ouest. Les baies sont rectangulaires, à bandeaux plats. Un bandeau horizontal enduit relie les linteaux des baies. Les dépendances situées autour de la cour sont en briques sur un soubassement en silex. Les toits, à deux versants et égout retroussé, sont couvert de pannes. Le bâtiment Sud comporte une porte à linteau cintré. Il est orné d'une corniche à trois fasces sous la base du toit. Le bâtiment adjacent est percé d'un large porte charretière. Il comporte un pigeonnier intégré dans une lucarne triangulaire. Le petit bâtiment en retour d'angle correspond à une maison. Elle comporte des baies rectangulaires. Les pignons sont découverts.

À l'Ouest, les écuries, de plan rectangulaire, sont bâties en briques sur un soubassement de silex. Le toit, à deux versants et égout retroussé, est couvert de tuiles mécaniques. Les portes ont des linteaux cintrés et des petites ouvertures en meutrières. Le pignon extérieur, situé à l'entrée de la cour, comporte une pièce métallique indiquant le niveau de la mer. Il comporte l'inscription suivante : « NIVELLEMENT GENERAL-PAS-DE-CALAIS ». Le puits situé derrière la maison d'habitation possède encore son mécanisme. Il est entouré d'un abreuvoir. Il est bâti en briques enduites et est couvert d'un petit toit à deux versants en tuiles mécaniques. La grange située à l'Est de la seconde cour possède un plan rectangulaire. Elle est de plain-pied, construite, pour sa plus grande partie, en parpaings sur un soubassement de silex délimité par une assise de briques. La façade située à proximité de la mare est en briques sur un soubassement de briques. Elle possède, à l'intérieur, un muret de séparation en craie et briques. Le toit, à deux versants et égout retroussé, est couvert de pannes. La façade est percée de trois grandes portes charretières. La mare est ceinturée par un muret à trois pans. Il est en silex et présente des chaînages de briques à espacement irrégulier. Une rigole d'écoulement des eaux traverse la cour en direction de la mare.

Enfin, la grange située au Nord, de plan rectangulaire et de plain-pied, est entièrement construite en briques sur un soubassement de silex. Le toit à deux versants est couvert de tôles. Les baies sont rectangulaires. Le pignon inclut le pignon du bâtiment précédent. Ce dernier est en silex sur un soubassement de silex délimité par une assise de briques. Les angles sont ornés de couteaux en briques. L'angle du soubassement est en grès.

Historique

Albert Leroy nomme cette ferme le "moulin du Pan" ou "Pen" et en donne l'historique : « La terre du Pen est citée dans le cartulaire de Montreuil dès 1252. À cette date, Béatrix, chatelaine de Saint-Omer, épouse de Guillaume, seigneur de Fauquembergues, donnait, avec le consentement de sa fille Mathilde, le manoir du Pen aux lépreux du Val. Au XVIe siècle, l'échevinage de Montreuil, dont dépendait le Val, aliéna environ cent mesures de terre, soit près de 43 hectares, dont une partie devint la propriété de Jean Lévêque, fermier de Bloville [...] Le Pen passa à ses successeurs. En 1806, il fut compris dans l'acquisition de Blondin de Baisieux et depuis, par suite d'héritages et d'alliances, elle devint la propriété de M. Behagel, puis du comte de Gela, qui la possède actuellement [en 1972] ».

Le moulin, datant de 1714, aurait disparu entre 1875 et 1880. Roger Rodière, vers la fin du XIXe siècle, la décrit ainsi : « La ferme du Pen, petite et sans intérêt, est dépourvue de la riche végétation qui environne ordinairement les fermes de notre grande plaine. Son moulin, dont l'origine remontait au XIIe siècle, a été démoli en 1877 ».

Intérêt historique. Implantation des bâtiments intéressante. Flot fermant l'extrémité Nord de la ferme. Utilisation de matériaux locaux et mode de construction traditionnels. Nombreux remaniements aux 19e et 20e siècles (usage abondant de la brique).

Selon l'actuel propriétaire : la maison d'habitation, autrefois en torchis, a été reconstruite dans les années 1948-1950. La ferme était en friche en 1890, lors de l'arrivée de son aïeul. Par ailleurs, la grange située au Nord-Ouest a remplacé une bergerie et le bâtiment situé au Nord ayant été bombardé a été reconstruit en 2004. Les combles de la maison d'habitation ont été aménagés récemment. Une fenêtre a été élargie. La vaste grange reconstruite à l'emplacement de la bergerie ne présente aucun intérêt architectural. La grange lui faisant face présente des traces anciennes, probablement du XVIIIe siècle.

Bibliographie

  • Notices archéologiques sur les Monuments religieux des environs de Montreuil-sur-Mer, notice sur la paroisse d'Écuires, 1884.
  • Albert Leroy, Les vieilles fermes du Pays de Montreuil, Montreuil-sur-Mer, 1972, t. 1, p.  36-37.
  • Roger Rodière, Notices archéologiques sur les monuments religieux des environs de Montreuil-sur-Mer, notice sur la paroisse d'Écuires, 1884, Archives départementales du Pas-de-Calais, cote 12J1.

Source