Forêt d'Éperlecques

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Couvrant aujourd'hui une superficie de 850 hectares, la forêt d'Éperlecques était autrefois dénommée forêt de Beaulo.

En 1333, le bailli d'Éperlecques inscrit dans son compte la vente de 180 mesures de bois de la forêt de Beaulo, à 20 livres la mesure ; un délai de quatre ans est donné pour « couper, vuidier et paier. ». Le Trésor des chartes d'Artois possède un registre relatif à trois ventes faites dans les forêts de Rihoult et de Beaulo en 1382 ; on y peut remarquer les précautions prises contre les Anglais et les Flamands : des sergents escortent les « mesureurs ; » des hommes armés sont placés sur les coupes et autour « pour gaitier les Englés; » d'autres veillent la nuit « pour doute que les rebelles de Flandres ne venissent en petis bateaux bouter le fu entre les moies.»

En 1348, Enguerrand de Beaulo est bailli de Saint-Omer. En novembre 1358, le roi Jean écrit de Londres aux échevins de Saint-Omer leur ordonnant de coopérer à la destruction du château du sieur de Beaulo, bailli de Saint-Omer, convaincu de trahison.

1411-1432 Berthel de Monnecove, dit de Hollingues, est sergent de la forêt de Beaulo.

Novembre-décembre 1442 ; attestation par Jacques de Bersacques, lieutenant du seigneur de Croÿ en la châtellenie d'Éperlecques, qu'Alléaume de Lomprey, receveur de Saint-Omer, a « par l'avis dudit lieutenant et des officiers de la forêt de Beaulo, fait délivrer, en cette forêt aux manoirs et habitants dudit d'Eperlecques, 15 chênes pour les empliyer tant en la réfeccion de l'église d'illec, comme és-pons nécessaire à faire en icelle ville, lesquelz quesnes ont esté prisiés par gens en ce cognoissans, presens en ladicte forest, de 16 solz pour chacune pièce. »

Au XVIIe siècle, Jacques de Croÿ, chevalier, châtellenie d'Éperlecques, comprenant notamment l'ancien château, fossés, jardins, etc., occupant 10 mesures environ et la forêt de Beaulo d'une contenance de 1500 mesures. Cette châtellenie avait sept lieues de circonférence et comprenait 15 seigneuries et 23 fiefs. Elle avait été engagée par Charles-Quint, puis par Philippe II d'Espagne.

En lisière de la forêt d'Éperlecques se trouvent les vestiges du blockhaus d'Éperlecques, témoin de la folie d'Hitler. Ce serait le plus grand blockhaus du monde, témoin de l'occupation nazie dans la région.

Une zone de préemption a été créée par arrêté préfectoral du 21 novembre 1979 (superficie totale de 900 hectares) au titre des espaces naturels sensibles.

La forêt d'Éperlecques et ses lisières est classée en Zone Naturelle d'Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type I.


Sources

  • Jules-Marie Richard, Thierry d'Hireçon, agriculteur artésien (13..-1328), Bibliothèque de l'école des chartes, Année 1892, Volume 53
  • Mémoires de la Société des antiquaires de la Morinie, 1849, tome 25

Bibliographie

  • Hendoux, Forêt départemental d’Éperlecques : état initial de la flore et des habitats. Orientations de gestion, centre régional de phytosociologie, Conservatoire botanique national de Bailleul pour le Conseil général du Pas-de-Calais, 85 pages + annexes, 1993.
  • Cornier, Forêt départemental d’Éperlecques : caractérisation et évolution de la végétation des espaces ouverts gérés et nouvelles propositions de gestion, centre régional de phytosociologie, Conservatoire botanique national de Bailleul pour le Conseil général du Pas-de-Calais, 73 pages + annexes, 2002.