Joseph Évrard

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Joseph Évrard est né le 8 mai 1889, à Muncq-Nieurlet, dans une famille de notables paysans, conservateurs et catholiques (il était le fils de Joseph Évrard (rentier) et de Marie Daullé). Il reçoit une éducation chrétienne dans sa famille, puis au collège des Jésuites de Boulogne, au moment de la « guerre scolaire » en 1901, enfin au collège Saint-Bertin de Saint-Omer. Bachelier. Docteur en théologie des facultés romaines. Il se destine très tôt à la vocation sacerdotale et est ordonné prêtre en 1912. Néanmoins, sa vive intelligence le conduit à compléter sa formation à Rome d'où il revient en 1914, docteur en droit canon.

Il est nommé professeur au Grand Séminaire d'Arras quand survient la guerre qu'il accomplit comme brancardier et aumônier volontaire (au 208e régiment d’infanterie). De 1919 à 1929, il enseigne la morale et l'apologétique au Grand Séminaire tout en assurant le service de deux paroisses dévastées et privées de prêtre. En 1929, il est nommé curé de la paroisse minière de Bruay-en-Artois où il se distingue par son dynamisme, par son désir de se rapprocher de ses ouailles et de développer l'Action catholique. Il poursuit la même œuvre à Calais où il est archiprêtre de 1933 à 1937. A cette date, il est ordonné évêque et obtient le siège de Meaux (1937-1943). Il s'y efforce d'accomplir sa tâche avec talent, mais s'y révèle plus pasteur qu'administrateur, d'où des critiques que cet homme de la "campagne" supporte mal. Malade, il abandonne sa charge en décembre 1939 pour un repos prolongé et finit par démissionner en 1942. Il devient alors évêque de Dionysopolis, titre honorifique.

Pendant de longues années, il se transforme en un évêque itinérant qui visite les paroisses du diocèse d'Arras et d'autres régions de France. Il est l'observateur attentif d'une époque, celle de la Seconde Guerre et des années d'après-guerre, au miroir de la chrétienté. Guidé par son âme de pasteur, il participe aussi à toutes les manifestations de la foi religieuse et est l'un des artisans essentiels du « Grand Retour » de la Vierge de Boulogne dans l'immédiat après-guerre. D'une foi profonde, conscient de sa mission, son souci constant consiste à rapprocher les âmes de Dieu et de développer la ferveur chrétienne. Il sait se rapprocher de ses nombreuses ouailles, mêlant dans sa réflexion les réalités les plus concrètes qui font leur vie quotidienne aux plus hautes spéculations philosophiques.

La publication de ses prônes dominicaux révèlent la richesse de ses connaissances théologiques et profanes. Ses notes précieuses et les analyses pertinentes qu'il tire de ses observations lors des visites de paroisse constituent un matériau précieux dans le domaine de la sociologie religieuse qui se développe alors sous l'égide de Gabriel Le Bras, avec lequel il entretient d'étroites relations. Elles portent aussi la marque de ses convictions personnelles mais aussi de sa grande intelligence. Il est l'auteur de trois volumes de prônes paroissiaux (publiés entre 1945 et 1950).

Retiré à Saint-Omer dès 1947, il ralentit ses activités au tournant des années soixante, quand l'âge vient. Il est fait chevalier de la Légion d'Honneur (décret du 30 décembre 1964). Il s'éteint le 30 septembre 1974, à l'âge de 85 ans.

Distinctions honorifiques

  • Chevalier de la Légion d'honneur.
  • Médaillé militaire (Journal officiel du 14 novembre 1915).


Bibliographie

  • Christelle Saint-Maxin, Monseigneur Joseph Évrard (1889-1974), Université du littoral, Mémoire de maîtrise, 1998

Sources