Léonce Trédez

De Wikipasdecalais
Aller à : navigation, rechercher
  • Léonce Léonard Ferdinand Alexandre Trédez est né le 6 novembre 1872 à Béthune, fils d’Alexandre François Trédez (marchand de grains) et de Marie Catherine Courtecuisse. Il est mort le 27 mai 1952 à Meurchin.
  • Cultivateur
  • Conseiller d'arrondissement du canton de Lens-Est (à partir de 1928), délégué cantonal.
  • Membre de la commission des chemins vicinaux et de la commission du syndicat agricole de l’arrondissement de Béthune. Président de la commission de la statistique agricole des cantons de Lens-Est et Lens-Ouest.
  • Maire de Meurchin, élu le 20 mai 1900.
  • Officier du mérite agricole (1921). Décoré de la médaille d'argent de la reconnaissance française (1923).
  • Chevalier de la légion d’honneur par décret du 28 décembre 1933 sur rapport du ministre de l’Intérieur.

À la déclaration de la guerre 1914-1918, Léonce Trédez, aidé de son garde-champêtre Augustin Lepoivre, qui deviendra secrétaire de mairie après la guerre, il assura un service postale de Meurchin à Lens (cette dernière étant déjà occupée par l’armée. allemande). Avant l'arrivée des allemands à Meurchin, le 4 octobre 1914, Léonce Trédez et Augustin Lepoivre procédèrent à l'enlèvement du matériel téléphonique et télégraphique du bureau de poste, afin que l'ennemi ne puisse se servir des télécommunications. De la même manière, Trédez traversa les lignes ennemies avec 31.000 francs pris au bureau de poste, afin de les mettre en lieu sûr dans un autre bureau de poste.

À l'arrivée des Allemands, Trédez, resté à son poste, est fait prisonnier à Meurchin. Mis en avant des troupes allemandes, il va jusqu'à Vermelles, puis revient finalement à Lens comme otage, avec d'autres enfermés dans l'église. Il ne doit son salut qu'à l'intervention de Basly.

De retour à Meurchin, il s'occupe du ravitaillement de sa population. En dépit des injonctions allemandes, il refusa d'assurer le ravitaillement des civils travaillant volontairement pour l'ennemi. On lui doit d'autres actes de résistance : transmission d'informations via M. Gautier, directeur des mines de Carvin, hébergement clandestin de soldats français. Il passa devant le conseil de guerre de Templeuve en décembre 1917 et fut condamné à 50 marcks d'amende, les preuves contre lui ayant été insuffisantes pour le condamner plus lourdement.

Lorsque parvint l'ordre d'évacuer Meurchin, le 6 mars 1918, il liquida tout le ravitaillement pour qu'il ne tombe pas aux mains des allemands et donna l'ordre aux boulangers de transformer toute la farine en pains afin des les distribuer aux habitants avant le départ.

Dans son dossier de candidature à la Légion d'honneur, on rappela les mérites de Léonce Trédez en quelques phrases :

« Réformé, M. Trédez est resté à son poste de maire pendant la guerre, et, à ce titre, fut l’objet de sévères mesures de la part de l’envahisseur. C’est ainsi qu’il fut traduit devant un conseil de guerre allemand et menacé d’être fusillé pour avoir caché et ravitaillé pendant un certain temps deux soldats français, qui lors de la retraite, étaient sur le point d’être faits prisonniers. D’autres part, il défendit toujours avec une grande énergie ses administrés qui ne manquèrent jamais de vivres. Lorsqu’il fut obligé de quitter Meurchin avec les habitants (février 1918), il réussit à cacher les archives qui furent retrouvées intactes après la guerre. Dès l’armistice, il rentra le premier à Meurchin, où il fit construire immédiatement des abris afin de permettre aux habitants de revenir, puis invita tous les cultivateurs à remettre leurs terres en état, avec le matériel agricole qu’il leur procura. C’est grâce à l’initiative de ce magistrat municipal que dès janvier 1919, la vie reprit à peu près normalement à Meurchin où fonctionnèrent aussitôt les services de la mairie, de la poste et de la commission cantonale. »


Sources