La Coupole d'Helfaut-Wizernes

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Helfaut - La Coupole.JPG

Ancienne base militaire allemande de lancement de fusées V2 pendant la Seconde guerre mondiale, la Coupole est aujourd'hui devenue un haut lieu du tourisme culturel dans la région Nord-Pas-de-Calais. Ancêtre des actuelles bases de lancement de fusées tels que Kourou et Cap Canaveral, la Coupole de Wizernes aurait dû abriter à la fin de sa conception plusieurs rampes de lancement permettant l'envoi d'une fusée toutes les 5 minutes sur le Royaume-Uni. C'est le seul blockhaus circulaire existant.


Historique

Situé à l'emplacement d'une ancienne carrière de craie, à flanc de colline, le site bénéficie également de la proximité d'une voie ferrée (liaison Saint-Omer / Lumbres), et jouit d'une relative discrétion à l'écart des grands axes de circulation routière. Afin de lancer les armes de réprésailles ( en allemand "Vergeltungswaffe", soit en abréviation le V2, le V1 étant un avion à réaction sans pilote lancé à partir de rampes), les nazis choisissent trois bunkers de tir : Éperlecques, Wizernes et Sottevast dans le Contentin, ces sites permettant des tirs rapides sur le Royaume-Uni.

C'est à la suite de la mise hors service du blockhaus d'Éperlecques, premier site choisi d'envoi de fusées, par une attaque aérienne américaine en août 1943, que les nazis décident de lancer le programme de construction de la Coupole. Pendant 9 mois, d'octobre 1943 à juillet 1944, environ 1 300 ouvriers, essentiellement des prisonniers soviétiques et des français du STO vont travailler jour et nuit, dans des conditions extrêmement difficiles, sous la garde des forces allemandes. Il est prévu que le bunker puisse à terme stocker et lancer le 1er missile balistique de l'histoire vers Londres. Le site n'est qu'un lieu de lancement. Les fusées sont acheminées par voie ferroviaire depuis l'usine souterraine de Dora-Mittelwerk à l'Ouest de l'Allemagne.

Grâce à l'action de la résistance et au courage des aviateurs anglo-saxons, le site est découvert pour être ensuite neutralisé, non sans mal, faisant des environs immédiats de la Coupole un paysage digne de la Lune. Pendant toute son histoire militaire, la Coupole va subir 16 attaques aériennes, mais n'enverra aucune fusée. A la suite de la destruction du bunker, les nazis priviligieront les sites mobiles de lancement.

La Coupole en chiffres

90 mètres de circonférence, 71 mètres de diamètre, une épaisseur de 5,5 mètres de béton, une hauteur de 42 mètres par rapport à l'entrée de l'actuel musée jusqu'au sommet du dôme, un poids de 55 000 tonnes (soit le poids de l'actuel porte-avions Charles de Gaulle), 7 kilomètres de galeries souterraines permettant de stocker 500 fusées posées à plat, et dont n'est visible au public qu'une infime partie.

16 attaques aériennes ont eu raison du site, avec le largage de 3 193 tonnes de bombes. Lors de ces attaques, 7 avions anglo-américains ont été abattus et 130 ont été plus ou moins endommagés. 76 civils ont été victimes de ces attaques : 55 habitants de Wizernes et 21 d'Helfaut.

Création du Centre d'histoire

Chronologie du projet

  • 1987 : Lancement de deux études par le syndicat mixte d'aménagement et de développement de l'Audomarois (SMADA) (étude de définition du concept historique, par Yves Le Maner ; étude de faisabilité technique, par CDF ingénierie).
  • 1992 : La Société d'équipement du Pas-de-Calais (SEPAC) se voit confier une étude sur la faisabilité juridique, financière et administrative du projet.
  • 27 octobre 1993 : Roland Huguet, président du Conseil général du Pas-de-Calais, met en place un comité d'éthique destiné à valider le contenu des thèmes historiques développés dans le centre.
  • 8 novembre 1993 : La Société d'équipement du Pas-de-Calais (SEPAC) se voit confier par le Conseil général la mise en oeuvre du projet depuis le programme jusqu'à la réalisation, ainsi que la mise en place de la structure d'exploitation.
  • Mai 1994 : Présentation du projet définitif au Conseil général.
  • Septembre 1994 : Lancement de la consultation des entreprises.
  • Avril 1995 : Démarrage des travaux.
  • Mai 1997 : Inauguration officielle (9 mai) et ouverture au public (10 mai)[1].

Coût et investissement

  • Coût de l'opération : 69 millions de francs TTC.
  • Investisseurs :
Conseil général du Pas-de-Calais 35 860 300 francs
Conseil régional Nord/Pas-de-Calais 17 200 000 francs
Communauté européenne (INTERREG) 12 422 000 francs
État 3 000 000 francs
District de la région de Saint-Omer 1 000 000 francs

Les acteurs du projet

  • Maître d'ouvrage : Conseil général du Pas-de-Calais
  • Mandataire : Société d'équipement du Pas-de-Calais (SEPAC)
  • Direction d'exploitation : Guy Froment
  • Muséographe : Bruno Chiambretto
  • Maître d'oeuvre : BET CdF Ingénierie
  • Maître d'oeuvre aménagement extérieurs et voirie : bureau d'études Manning
  • Paysagiste : M. Noyon
  • Architecte du bâtiment d'accueil : Hubert Wacheux
  • Entreprise en charge des travaux : Norpac, Cegelec, Samée, Guinet, Ateliers du Nord, Egide conception, Electrosonic, Garchette coommunicaton, Sennheiser, Colas, EEB, ESN, STR, Allender
  • Historien chargé de la conception et de la réalisation des programmes : Yves Le Maner
  • Suivi des programmes: François Mulet, Fabrice Moitel
  • Production des audiovisuels : ECPA, fort d'Ivry.
  • Comité d'éthique (présidence : Roland Huguet) :
    • Historiens : Jean-Pierre Azéma (professeur à l'Institut d'études politiques de Paris), Étienne Dejonghe (spécialiste de l'occupation de 1940-1944 en Zone Interdite), José Gotovitch (directeur du Centre de recherches et d'études historiques de la Seconde Guerre Mondiale de Bruxelles).
    • Élus : Marie-Christine Blandin (présidente du Conseil régional Nord-Pas-de-Calais), Rémy Auchedé (conseiller général et député-maire), Louis Petit (conseiller général), Jean Saint-André (conseiller général)[2].

La Coupole aujourd'hui

EntréedelaCoupole.JPG

Devenu Centre d'Histoire et de Mémoire du Nord-Pas-de-Calais en mai 1997, la Coupole est aujourd'hui un des pôles de l'activité touristique de la région. Chaque année, près de 100 000 visiteurs, essentiellement des scolaires de la région, mais aussi des particuliers et des étrangers provenant surtout du Royaume-Uni, visitent le site.

Centre d'histoire

Planétarium 3D

Ouvert depuis le 14 juillet 2012, la capacité du planétarium est passée de 129 à 139 places. C'est le premier planétarium 3D stéréoscopique du Département et le deuxième en France, toutefois c'est le seul au monde équipé de la technologie active. Fin 2013, le planétarium avait accueilli 59 350 visiteurs (hors événementiels)[3].

Centre de ressources

Le centre de ressources (CERENDAC) assure plusieurs missions[4] :

  • Les recherches, la collecte d'informations et de documents sur les résistants et les victimes de la répression pendant la Deuxième Guerre.
  • Collecte de fonds d'archives privées (archives d'André Sellier).
  • Réalisation d'un dictionnaire biographique des 9 000 déportés de France passés par le camp de Dora et dans ses Kommandos pour avril 2020.

Témoignage audio

Visite de la coupole d'Helfaut en compagnie du directeur et témoignage de l'ancien gardien des lieux au moment de la libération.
Propos recueillis par Jean-Yves Boyet Ecoutez Voir

Lien externe

Lien interne

Notes

  1. « Pour la chronologie du projet : La lettre d'information de la Société d'équipement du Pas-de-Calais, n°4, juin 1996.»
  2. Pour les investisseurs et les acteurs du projet : Dossier de presse de l'inauguration de la Coupole, 1997.
  3. Rapport d'activité 2013.
  4. Rapport d'activité 2013.