Les frères Dechamps

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Les origines

Les « frères Dechamps » sont connus dans le Pas-de-Calais pour avoir produit une grande partie des monuments aux morts après la Grande Guerre. Cette famille de marbriers est originaire de Soignies, ville du Hainaut d'où l'on extrait la « pierre de Soignies », une pierre bleue de qualité se prêtant bien à la taille. Suite au Traité de Paris en 1815, qui ramène les frontières françaises à leur état antérieur à 1792, l'industrie marbrière de cette région va pâtir de nouvelles taxes douanières instaurées par la France sur l'import de la pierre taillée depuis la future Belgique (créée en 1830). De nombreux carriers, marbriers et tailleurs passent en France pour s'éviter le coût de ces taxes. Puis au fil du XIXe siècle, des tailleurs, graveurs, sculpteurs, viennent en France pour s'y installer à leur compte. C'est le cas de la famille Dechamps vers 1880.

L'extension géographique

Les deux frères, Florimond et Jean-Baptiste, s'implantent à Béthune puis à Fruges. Associés au départ, Florimond vend tous ses biens en Belgique en 1890 pour créer son entreprise à Lillers. La marbrerie de Fruges est aujourd'hui encore intitulée "Dechamps frères". Jean-Baptiste reste lui sur Fruges, occupant un atelier en bas de la rue Cavée, avant de s'installer rue de la Gare, presque en face de l'actuelle marbrerie. Ses deux fils, Jules et Émile, vont poursuivre l’entreprise familiale en exauçant le vœu de leur père, celui d'étendre leur société sur un secteur géographique large comprenant Montreuil-sur-Mer, Fruges, Lillers et Frévent. Jules part monter son atelier rue du cimetière à Frévent en 1902, et Émile en fait autant : son magasin qui fonctionne de 1910 à 1927 était situé dans la Grande Rue (rue Pierre Ledent) de Montreuil-sur-Mer, et son atelier près de la porte de France.

Les monuments de guerre

Les lendemains de la Grande Guerre sont grands consommateurs de marbres, funéraires tout d'abord, à cause des nombreuses inhumations de soldats, puis commémoratifs ensuite, lorsque la mémoire collective instaure des monuments aux morts dans chaque commune ou presque à partir de 1919. Le travail est alors immense et les commandes affluent sans répit chez les marbriers. Les Dechamps travaillent la pierre de Soignies, le Lunel de Marquise ou la pierre de Chauvigny, pour produire des monuments en forme de pyramide, des stèles, ou encore des piédestaux destinés à recevoir une statue. Les paroisses commandent également des plaques gravées des noms des victimes de guerre, qu'elles installent aux murs des nefs de leurs églises. Après la Seconde Guerre mondiale, d'autres plaques et monuments sont commandés en mémoire de victimes de bombardements ou d'assassinats perpétrés au moment de la Libération.

Les œuvres produites par l'atelier Dechamps de Fruges

Les œuvres produites par l'atelier Dechamps de Montreuil-sur-Mer

Les œuvres produites par l'atelier Dechamps-Lefevre de Lillers

Les œuvres produites par l'atelier Dechamps de Frévent

Sources

  • Pierre Dechamps, Guerres et pierres, Ecques, 2000.
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