Monument à la 37e division (Monchy-le-Preux)

De Wikipasdecalais
Aller à : navigation, rechercher
Monument à la 37e division britannique

À Monchy-le-Preux, ce monument rappelle l'engagement de la 37e division britannique au cours de la bataille d'Arras du 9 au 14 avril 1917.

Il a été inauguré en octobre 1921. Ce beau monument est l’œuvre de Feodora Gleichen (20 décembre 1861- 22 février 1922). Celle-ci étudia avec Alphonse Legros (1837-1911) et réalisa entre autres la fontaine de Diana [ou Artémis] à Hyde Park, le monument à Florence Nightingale à Derby. Elle fut nommée à titre posthume membre de la Royal Society of British Sculptors, la première femme à se voir accorder cette honneur.

Inauguration

Le journal Le Beffroi d'Arras rapporte l'inauguration du monument dans son édition du 13 octobre 1921

« Dimanche, vers deux heures, de nombreuses personnalités arrivaient à Monchy pour l’inauguration du monument élevé aux glorieux morts de la 37e division de l’armée britannique, morts sur notre territoire. Nous avons remarqué entre autres : Le général lord Edward Gleichen, général sur Hugh Bruce Williams, tous deux anciens commandants de la 37e division d’infanterie britannique ; M. Causel, préfet du Pas-de-Calais ; M. Besse, chef de cabinet de M. Loucheur, qui devait présider la cérémonie ; les généraux Debeney, ancien commandant de la 1ère armée française, membre du conseil supérieur de la guerre ; Demetz, commandant la 37e division d’infanterie, à Wiesbaden ; Lacapelle, commandant le 1er corps d’armée ; Huguenot, commandant la 2e division d’infanterie ; Giralt, commandant la subdivision d’Arras ; mistress Gleichen et lady Gleichen ; de nombreux officiers anglais et dames de la société anglaise ; Delansorne, adjoint au maire d’Arras ; les maires des communes environnantes, etc.

La musique divisionnaire du 33e joue l’hymne royal anglais et la Marseillaise, pendant que de magnifiques couronnes sont déposées au pied du monument. Puis le général prend la parole et exalte l’héroïsme des poilus anglais et français. M. Florent, maire de Monchy, remercie le général de l’aide apportée par ses compatriotes à ses administrés et assure que les héros anglais, morts pour la cause du droit, ne seront pas oubliés.

Détail du monument

Un colonel délégué de l’île de Wight, prononce quelques paroles et le chanoine Wallings, aumônier anglais, prononce les prières d’usage.

Le voile du monument tombe alors et il apparaît très imposant aux yeux émus de la foule. Haut de 8 mètres, ce monument, œuvre de lady Gleichen, représente trois soldats anglais adossés l’un à l’autre dans l’attitude de l’attente. Il porte sur sa base cette inscription :

A la mémoire des officiers et soldats De la 37e division d’infanterie anglaise Who fell in the great war 1915-1918

Deux canons de 77, allemands, sur leurs affûts, don du gouvernement français, sont placés sur la plate-forme, à droite et à gauche du monument.

Des discours sont ensuite prononcés par le général Demetz, M. Besse, chef de cabinet de M. Loucheur, M. Causel, préfet du Pas-de-Calais, le général Debeney, le général Bruce Williams, puis a lieu le défilé

Extraits du discours de M. Causel, préfet du Pas-de-Calais : Ce n'est pas que dans le passé l'Angleterre et la France n'aient eu des démêlés sanglants et prolongés. Mais ils ont laissé plus d'admiration mutuelle que de douleurs profondes. Ils ont donné la preuve que si l'anglais est lent à se déterminer, il sait pousser la persévérance jusqu'aux limite de l'obstination. C'est donc un gage de victoire qui nous vient dans les mains. Dès cette heure, il n'est pas téméraire de penser que, malgré les vicissitudes de la guerre, la Fortune des armes finira par se fixer dans notre camp.

L'effort anglais est alors admirable. Si la Grande-Bretagne, par sa marine, assure à l'entente anglo-française, la maîtrise des mers, il faut créer une armée. De toutes les dépendances de son immense empire, elle appelle les forces qui se groupent sur notre territoire. Par dessus les mers, en des bonds prodigieux, nous viennent des troupes improvisées, mais pleines de volonté et de courage, dotées, jusqu'à l'opulence, des moyens matériels de combattre. Peu à peu elles occupent une partie de plus en plus élargie du front, nous donnant toute faculté de nous condenser et de nous ramasser pour la lutte suprême.

C'est cette fraternité d'armes qui solennise cette journée. Ici même à Monchy-le-Preux, se sont multipliés les actes d'héroïsmes, plus spécialement de la 37e division. Est-il donc ds points du sol marqués par le destin pour y faire fleurir toutes les vertus guerrières ? En dépit de certaines gloses, je tiens pour avéré que Monchy-le-Preux a puisé son glorieux surnom dans le souvenir de quelque antique prouesse, renouvelée et confirmée aujourd'hui par le courage de ses habitants et la bravoure des troupes britanniques.

Et je me tourne vers les représentants de l'armée alliée pour leur donner l'assurance formelle que les chères reliques de leurs soldats reposent dans une terre reconnaissante du salut qui lui fut apporté par eux, que les habitants de Monchy-le-Preux, comme tous ceux de cette région, veilleront affectueusement sur les restes sacrés qui leur sont confiés. Vous avez voulu, par ce monument qui fait le plus grand honneur à ceux qui l'ont connu et exécuté, sauver vos morts de l'oubli ; l'amitié et le souvenir français y auraient sans doute suffi. Nous vous demandons à notre tour de vous souvenir toujours, de ne rien oublier des fins pour lesquelles nous avons combattu fraternellement, de vous rappeler nos blessures et nos ruines, et, après les combats épiques, de ne cesser la lutte morale, de concert avec nous, que le jour ou la justice sera satisfaite, et la conscience humaine définitivement apaisée.

Détail du monument

Extraits du discours du général Debeney : C'est en juin 1918 que j'eus le grand plaisir d'admirer la première armée française, la belle tenue, l'ardeur et le haut entraïnement militaire de la 37e division britannique.

Puis vinrent enfin les journées mémorables du 18 juillet et du 8 août qui marquèrent le passage de l'offensive générale : la masse immense des armées alliées se lançait à l'assaut final comme un seul homme, sous un seul chef.

La 37e avait sa place indiquée dans ce triomphant effort. A partir du 21 août nous la trouvons dans toutes les grandes batailles qui vont marquer les étapes de la victoire : à Bucquoy et Achiet-le-Grand d'abord, au passage du canal du Nord et du canal de l'Escaut.

À la rupture de la fameuse position Hindenburg. À la bataille de Selle et enfin, la veille de l'Armistice, à la bataille de la forêt de Mormal. Plus de 5000 prisonniers et 100 canons sont les trophées de ces brillantes actions. Pendant ces trois années et demie de guerre la 37e division a parcouru une glorieuse carrière : 700 officiers et 11000 soldats tués, près de 30000 blessés attestent la valeur de ses vertus guerrières. »

Détail du monument

Galerie


MemoiresPicto.png