Monument aux morts de Thiembronne

De Wikipasdecalais
Aller à : navigation, rechercher
Monument aux morts de Thiembronne
Thiembronne monument aux morts.jpg
Localisation Thiembronne, dans le cimetière
Conflits commémorés 1870, 1914-1918, 1939-1945
Marbrier Dechamps de Fruges
Épitaphe 1914-1918
Thiembronne à ses enfants morts pour la Patrie

Descriptif [1]

L'ancien monument aux morts de Thiembronne, à l'entrée du cimetière
En 1920, le conseil municipal de Thiembronne étudie le projet d'érection d'un monument aux morts à l'entrée du cimetière de la commune.

Il retiendra le modèle représentant « le poilu mourant de déclin » de Jules Déchin : composé de granit, le monument est surmonté d'un buste en fer bronzé, et entouré d'une barrière blanche, une oeuvre réalisée par le marbrier Dechamps de Fruges.

Le monument mesure 3,20 mètres de haut pour 1,80 mètres de large, et a coûté 7 260 francs (souscription publique de 6 260 francs).

Il a été déplacé par la suite pour être installé là où il se tient encore aujourd'hui, à droite de la porte principale de l'église.

Le journal La Croix du Pas-de-Calais rapporte l'inauguration du monument aux morts dans son édition du 14 novembre 1920 :

« Belle journée que celle du 7 novembre, consacré par les habitants de Thiembronne à honorer leurs morts de la grande guerre. Le monument érigé par leur générosité est des plus beaux et des plus impressionnants. Le soldat mourant du grand sculpteur Jules Déchin est là étendu comme sur un tombeau de marbre, sur lequel sont gravés les noms des 33 victimes de 1914 et des quatre morts de 1870. La tête, d'une rare expression de douleur et d'énergie, s'appuie sur une haute stèle, que domine la croix. Le tout sur un socle granité des mieux réussi, produit le meilleur effet. Temps superbe et doux, soleil clair et chaud, vrai sourire du bon Dieu. Aussi, la foule, qui se presse dans le pittoresque village de Thiembronne, est incalculable, plusieurs milliers. Le matin, dans une église superbement décorée aux couleurs nationales, avec profusion de drapeaux et d'oriflammes tricolores, tranchant délicieusement sur les grandes tentures noires, on a chanté un service solennel pour nos grands morts. La très nombreuse assistance, qui remplissait les 3 nefs, a écouté avec un pieux recueillement la chaude allocution de M. le curé de Renty, rappelant aux combattants ses anciens camarades, leurs devoirs envers les frères d'armes tombés au champ d'honneur. Souvenez-vous et priez !

L'après-midi ce fut comme une apothéose. Au dire de tous, un seul mot, dans toute sa force, convient pour apprécier le décor de la principale rue du village : magnifique ! C'est à l'envie qu'on y a multiplié les arcs de triomphe, avec inscriptions appropriées, rehaussées d'un grain de poésie. Des guirlandes multicolores les relient entre eux, se mêlant, agréablement à une forêt de sapins fleuris et de houx qu'un automne précoce a chargé de myriades de baies rouges, tels des grains de corail. Ne cherchons pas à dire quel fut le plus beau coin. L'embarras serait trop grand ! Si les saints du paradis organisent quelquefois des théories, ils ne doivent pas passer par de plus beaux chemins ! !

Mais voici le cortège qui s'avance. Remarqué au passage, un groupe de petits zouaves, au costume frais et pimpant, encadrant le drapeau du Sacré-Cœur, avec un petit air martial, qui fait plaisir à voir. Un groupe imposant de 70 jeunes filles, portant bouquets et écussons avec le nom des morts, l'écharpe tricolore tranchant sur la robe blanche. Sainte Jeanne d'Arc et son étendard, entourée de jeunes Alsaciennes et Lorraines, la France et la Victoire, portant le sceptre de l'autorité et l'épée du combat, accompagnées des provinces recouvrées… Au cimetière, devant le monument, après les notes sublimes de la Marseillaise, données par une délégation de la musique de Fruges – après la bénédiction donnée par le doyen de Fauquembergues – après un cantique de circonstance très bien exécuté par le chœur de chant paroissial, commence la série des discours. M. Joseph de Fernehem, maire de la commune ; M. le sous-préfet Bertin-Ledoux, délégué par M. le préfet ; M. le capitaine Étienne de Fernehem, enfant du pays, avocat à la Cour d'appel de Paris, qui parle comme sait parler un avocat ; M. Ernest Fournier, au nom des combattants ; M. Godart, au nom des vieux qui ont travaillé à l'arrière pour fournir à nos défenseurs le pain quotidien, exaltent à qui mieux mieux les héros de la grande guerre et surtout le soldat paysan qui a eu sa grande part dans la victoire de la France. Pour clôturer la série, quelques mots de M. le curé de Thiembronne tendant à élever les âmes au-dessus des contingences de ce monde, et réclament pour Dieu, comme il convient, tout honneur et toute gloire. Selon l'heureuse expression de notre héroïne nationale, les hommes d'armes ont combattu et Dieu a donné la victoire. Le Christ, qui aime toujours les Francs, a montré qu'on ne se confie pas en vain à son divin cœur. Dieu le veut, Gloire au Christ ! La musique salue les drapeaux : les autorités et le cortège rentrent à l'église avec une foule nombreuse ; chante le De Profundis et la cérémonie se termine par l'Hymne aux morts de Victor Hugo, brillamment enlevé par les chanteurs et chanteuses. On ne saurait mieux faire. Félicitations à Thiembronne. Qui a su si bien honorer ses morts. »

Liste des noms inscrits

1870-1871

1870-1871
Juvénal Tellier Joseph David Valentin Derolez Cyriaque Dumanoir Alfred Cousin

1914-1919

1914-1919
1914 1915 1916-1917 1918 1919
Jules Hembert Alfred Jollant Charles Podevin Abel Brodel Achille David
Joseph Cadet Alfred Obin Oscar Canut Maurice Rebergue
Paul Sta Jeannot Senecat Zacharie Noyelle Florentin Prudhomme
Fernand Mouillière Nestor Cornu François Riquiez Juvénal Hersent
Paul Duminil Louis Obin Benoît Delelo Gaston Cadet
Alfred Macaire Jean-Baptiste Devienne Gaston Lefebvre
Fernand Brodel Ernest Cadet
Léon Tellier

1939-1945

1939-1945
Paul Lefebvre Cicéron Devienne Gustave Dez Georges Masset

Sources

Notes

  1. Transcription de la liste des noms par Thadée Szalamacha
MemoiresPicto.png