Monument aux morts de Vendin-le-Vieil - Cité 8

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Monument aux morts de Vendin-le-Vieil - Cité 8
Vendin-le-Vieil monument aux morts cité 8.jpg
Localisation Vendin-le-Vieil, près de l'église Saint-Auguste
Conflits commémorés 1914-1918, 1939-1945, Afrique du Nord
Épitaphe 1914-1918
Vendin-le-Vieil Cité du numéro 8
à ses enfants morts pour la paix

Descriptif

Inauguré le septembre 1927.

Liste des noms inscrits [1]

1914-1918

1914-1918 : Victimes militaires
Léon Adam Jules Broncouart Henri Dhaisne François Gros Augustin Mahieu Victor Roussier
Henri Amand Alphonse Cailleret Abel Dhieux Alfred Guyolard Désiré Marcon Auguste Sabre
Romain Amand Eugène Caron Oscar Dilly Jules Hexobart Henri Marcy Louis Selingue
Arthur Aubry Clément Carpentier Alfred Donnaint Léon Hildebrande Joseph Masselot Omer Sevin
Émile Baelen Louis Deboevere André Dormard Octave Horon Romuald Masselot Alfred Thumerelle
Georges Baelen Juste Debuisson Léon Dubois Jean Lameger Émile Merlin Victor Tiquet
Jules Benteur Alfred Decout Léonard Duburre Charles Lampin Jules Meriaux J.Louis Toussaint
Alfred Betourne Gustave Defrance Jules Dujardin Daniel Langham Alphonse Moulin Victor Toussaint
Louis Betourne Joseph Degorgue Henri Dumoulin Henri Leclercq Antoine Moulin Alexis Vairon
Pierre Bette François Dehay Désiré Dupont Joseph Legat Oscar Moulin Ernest Valette
Arthur Biens Édouard Delattre Henri Durot Aristide Legrand Joseph Pierrot Édouard Verplancken
Pierre Billain Louis Delattre Louis Everard Edmond Legrand Victor Plumecocq Gustave Verplancken
Alphonse Boel Louis Delengaine Édouard Filliot François Legrand Julien Polveche Alcide Vilcot
Charles Boel Raphaël Delgatte Marcel Fresier Arsène Leroux François Quiquempois Augustin Wacheux
Émile Bourbotte François Demarco Gaston Gesnot Victor Leroy Dieudonné Remy Louis Walle
Joseph Brabant Adolphe Desruelles Charles Glorieux Augustin Louvion Charles Renaut Fernand Warnier
Alphonse Broncouart Privat Dezitter Henri Glorieux Alexis Leurette Émile Rousseau


1914-1918 : Victimes civiles
Jean-Baptiste Amand Zoé Lechien
Charlemagne Bertinchant Léonie Mathelin
Victor Blandin Joséphine Moniez
Madeleine Brunet Jeanne Mouron
Hector Candelier Léon Rousseau
Lucien Éverard Henriette Sénéchal
Joseph Facq Berthe Boussenard
Rosalie Hue

Sur plusieurs plaques

Ville de Vendin-le-Vieil à ses enfants morts pour la France 1939-1947 Ville de Loison-sous-Lens à ses morts pour la France 1939-1947
Soldats Soldats
Julien Cendre Joseph Lutomski
Henri Dujardin Georges Sambon
Gustave Kaifas Richard Citerne
Jean Klecha Louis Grillot
Alexis Leroy Nicolas Masselot
Michel Premsl Gilbert Quenehem
Fusillés et FFI Edmond Decobert
Victor Dupont Émile Van Massenhove
Carolus Pauwels Jean Blondot
Jacob Wieckowski Robert Boyeldieu
Déportés Fusillés et FFI
Stanislas Kortylewski Georges Devouges
Arthur Legrand Alfred Wattiez
Stanislas Mrugala Raymond Spas
Jean Vandewoorde Déportés décédés en captivité
Victimes civiles Paul Fatou
Josiane Chomicz Déportés décédés suite maladie
Georges Fougnie Henri Uyterraeghe
Auguste Lozinguez Victimes civiles
Victor Vairon Blanche Cady
AFN Gaston Mionnet
Henri Nowak Arthur Dierick

Inauguration du monument aux morts

Le journal Le Réveil du Nord rapporte l’inauguration du monument aux morts de la cité 8 dans son édition du 6 septembre [1927]] :

« Le 26 juin dernier, Vendin-le-Vieil (village) honorait solennellement ses morts. Hier c’était le tour de Vendin (cité du n°8 des mines de Lens) de rendre hommage aux victimes de la terrible guerre en élevant un monument qui représente le souvenir des chers disparus. L’importante cité du n°8 de Lens avait dimanche sa parure des grands jours de fête ; à de nombreuses fenêtres flottaient les couleurs françaises et les habitants s‘étaient ingéniés pour élever principalement Boulevard des Postes, des fausses portes en verdure qui donnaient un caractère des plus imposants à la fête du souvenir qui se déroulait.

Réception des autorités A midi 15, arrivent en automobiles, venant de Lens, MM. Stirn, sous-préfet de Béthune ; Basly, député-maire de Lens ; Maës, député du Pas-de-Calais, secrétaire général des mineurs ; Sion, trésorier au syndicat des mineurs ; Vermeersch, secrétaire général de la mairie de Lens et de nombreuses notabilités des environs. Ils sont accueillis aux accents d’une vibrante marche par la fanfare ouvrière du n°8. après avoir été salués par M. Erouart, maire de Vendin, son conseil municipal et le comité d’érection du monument, tous se rendent au bureau de l’état civil de la cité où la champagne est servi. La fanfare ouvrière exécute avec brio « Printemps », fantaisie de M. Fernand, ce qui vaut de frénétiques applaudissements pour les musiciens et de chaleureuses félicitations, M. Carpentier, de la part de M. Erouart, maire et Stirn, sous-prefet.

Le banquet C’est dans la coquête salle du Kursaal qu’eut lieu le banquet officiel réunissant une soixantaine de convives, sous la présidence de M. Stirn, sous-préfet de Béthune, aux côtés de qui nous remarquons MM. Basly, Maes, députés ; Erouart Jules, maire ; Arthur Evrard, Camille Breton, adjoints de Vendin ; J.B. Carpentier, adjoint spécial du n°8 ; Fernand Erouart aveugle de guerre ; Vermeersch, secrétaire général de la mairie de Lens ; Dupont, secrétaire de la mairie de Vendin-le-Vieil ; Bollon, percepteur ; Rouge, receveur des contributions ; Guillerme, brigadier de gendarmerie ; Sion, trésorier du syndicat des mineurs ; Serroen, maire de Loison-sous-Lens ; Trédez, maire de Meurchin ; Dedourge, maire d’Annay ; Cuvelier Aimable, délégué mineur ; Citerne, de Loison ; Foucart et Pilate, marbriers, auteurs du monument, les membres du conseil municipal et du comité des fêtes.

Le menu fut très bien servi. Au champagne, M. Erouart, maire, remercie les organisateurs de la fête, en particulier son adjoint spécial, M. Carpentier, les invités, MM. Stirn, Basly, Maes qui rehaussent par leur présence l’éclat de la cérémonie. Il rappelle ce qu’à fait son administration pour le relévement de la commune de Vendin-le-Vieil ; remercie le vieux militant Basly qui l’a aidé de ses conseils et de son influence ; M. Stirn, sous-préfet, qui n’a jamais ménagé ses encouragements pour les œuvres laïques de la cité. Il lève son verre à la rénovation et à la prospérité de Vendin-le-Vieil.

M. Stirn dit que c’est avec plaisir qu’il a accepté d’assister à la fête de ce jour ; il reconnaît les grands mérites de l’administration municipale de Vendin qu’il félicite sincèrement et qu’il assure de son concours le plus entier. Il boit à la santé de tous, à la commune de Vendin, à la République.

M. Trédez, maire de Meurchin s’écrie alors, « nous buvons aussi au succès de la République ».

Le défilé Dès 16 heures, les sociétés participantes se rassemblent Boulevard des Postes, puis défilent impeccablement dans l’ordre suivant, sous le commandement énergique du commissaire général de la fête M. Charles Ansart, par les rues de la Justice, des Clercs, Branly, Volta, Courbet, pour arriver au cimetière : Harmonie Sainte Cécile n°8 ; la Française gymnastique n°8 ; Sapeurs-pompiers Vendin-le-Vieil ; Fanfare ouvrière municipale de Lens ; la Fraternité, secours mutuels, n°8 ; la nouvelle lune sociale, secours mutuels, n°8 ; Fanfare la Concorde, Hantay (Nord) ; Groupe de drapeaux ; pupilles socialistes de Lens ; fanfare l’Indépendante, Meurchin ; la Régénératrice, gymnastique, Lens ; Harmonie municipale d’Annay ; L’Egalité, secours mutuels, Vendin-le-Vieil ; Harmonie municipale, Douvrin ; Sapeurs-pompiers, Pont-à-Vendin ; fanfare l’Union, Billy-Berclau ; l’Egalité, secours mutuels, Loison-sous-Lens ; l’Alerte, clique, Pont-à-Vendin ; les anciens combattants d’Annay ; les bigophones, Auchy-les-mines ; gymnastique de Vendin-le-Vieil (village) ; harmonie la Houille, de Vendin-le-Vieil ; gymnastique l’Etoile d’Or, de Grenay ; harmonie municipale de Loos-en-Gohelle.

L’inauguration Les sociétés avec leurs drapeaux et bannières sont massées autour du monument ainsi que les familles des morts. Sur une tribune spéciale prennent place les autorités déjà citées auxquelles vient se joindre le capitaine de gendarmerie Courtelin de Lens.

Un garde à vous est sonné ; le moment est solennel ; tout le monde se découvre, le voile tombe et le monument apparaît. C’est une superbe pyramide, surmontée d’une statue de la paix. Tenant dans une main une colombe, dans l’autre une couronne de laurier. Sur la face principale nous lisons : « Vendin-le-Vieil (cité n°8) à ses enfants, morts pour la paix ».

Puis, M. Georges Vairon fait l’appel des 101 soldats du n°8 tombés au champs d’honneur et des 15 victimes civiles, après chaque nom, un ancien combattant répond : Mort pour la paix. La chorale des mines de Lens (cité n°8) chante alors l’hymne Aux morts pour la patrie.

M. Jules Erouart, maire, prend le premier la parole pour remettre aux familles éprouvées de la cité du n°8, ce monument élevé, non pour l’honneur de la guerre, mais à la mémoire des victimes du plus grand cataclysme des temps modernes, morts en réclamant la paix. L’orateur ajouté : « nos enfants ont fourni leur effort dans l’œuvre pacifique de demain, nous leur devons une profonde reconnaissance et nous ne les oublierons jamais ». après avoir remercié tous ceux qui contribuèrent à la réussite de la fête du souvenir, M. Errouart termine en disant « j’adresse à nos chers disparus l’hommage ému de notre attachement et de notre reconnaissance infinie et indéfectible ».

M. Fernand Erouart, aveugle de guerre, apporte le salut des anciens combattants à ses braves camarades tombés au champ d’honneur. M. Maes, député, avec sa fougue habituelle, emballe l’assistance. C’est, dit-il, avec une satisfaction pleine de douleur et de tristesse que j’ai accepter de venir aujourd’hui saluer ces glorieux. Il rappelle les horreurs de guerre, cette monstruosité, l’épreuve la plus cruelle qu’on a fait supporter à l’humanité, les batailles, l’évacuation de nos malheureuses populations, pendant que de l’autre côté, les pères de famille se faisaient tuer. Puis l’armistice, la rentrée aux foyers dévastés, voilà ce que la guerre réservait à nos régions. Crions à plein poumons A bas la guerre. Travaillons pour la paix qu’il faut exiger et vouloir par tous les moyens, sincèrement et loyalement. Il faudra dire aux enfants qui viendront en pèlerinage devant ce monument autre chose que des légendes ; il faudra leur dire toute la vérité et surtout que la guerre ce sont des milliers de veuves qui pleurent leurs maris, des centaines de mille d’enfants qui pleurent leurs pères. Il termine en s’écriant : il faut travailler pour la paix, car le dernier cri des soldats avant de mourir fut "A bas la guerre ». M. Stirn, sous-préfet de Béthune, partage l’émotion de tous, après les discours du maire, du grand mutilé Erouart et de la chaleureuse improvisation de M. Maes. Puis il dit : c’est pour nos morts que nous sommes là ; ces pour eux ces drapeaux, ces guirlandes, ces larmes des parents et les pensées affectueuses de cette foule recueillie ; ce qui prouve qu’au dessus de nos divisions politiques nous sommes des enfants de cette belle France, de cette belle terre natale. Je salue ces morts glorieux de Vendin-le-Vieil, au nom du gouvernement de la République, je salue également tous ceux qui contribuent à l’œuvre de paix. M. le sous-préfet termine sa péroraison en criant : « vive Vendin-le-Vieil, vive la République pour les destinées de la démocratie ». (..)

Après cette grandiose manifestation, les sociétés musicales donnèrent des concerts sur les kiosques spécialement érigés dans la cité et la société de gymnastique la Régénératrice de Lens, ainsi que la société des pupilles socialistes de Lens, se firent applaudir dans des mouvements d’ensemble bien exécutés. »

Notes

  1. Transcription de la liste des noms par Thadée Szalamacha
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