Moulin de la Paix Faite à Attin

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La famille Trollé devant le moulin agrandi en 1851, collection Jean Demont
La famille Trollé devant le moulin agrandi en 1851

Un moulin à vent appartenant au seigneur est attesté en 1598. Un moulin à eau est mentionné à plusieurs reprises au XVIIIe siècle. En 1745, un acte passé devant un notaire montreuillois fixe la redevance due par la veuve du seigneur d’Attin au seigneur d’Estréelles pour l’utilisation du canal de la Course alimentant le moulin d’Attin. Ce document répartit les droits de pêche respectifs. Un Mémoire de 1763, nous apprend que le pont « construit sur le canal du moulin d’Attin (…) est la charge particulière du seigneur dudit lieu… ». Un plan daté de 1785 dressé par Leblond, architecte royal, indique un « ruisseau percé en 1609 pour faire tourner le moulin d’attin ». Ce cours d’eau artificiel longe la sucrerie. Le lit naturel de la Course passe en contrebas de la ferme de Monchy. Ces deux bras se rejoignent peu avant la confluence avec la Canche.

En 1808, le moulin d’Attin possède une roue perpendiculaire et produit 72 quintaux de mouture par jour. Le premier meunier connu est Magloire Legrand qui achète le moulin de Neuville en 1841 pour éviter la concurrence. En 1854, il est la propriété de Monsieur Masset qui entre en conflit avec le meunier d’Estréelles. Un arrêté préfectoral de juillet 1855 fixe les droits et obligations des deux parties.

En 1895, le moulin a une force de 25 chevaux hydrauliques, quatre paires de meules et trois planchers. Il est mis en vente le 27 Juin 1896 et acheté par la famille Trollé. En 1908, il subit un acte de vandalisme lié à des querelles politiques. Un énorme madrier jeté dans l’eau endommage la roue du moulin. Les dégâts sont évalués à 70 francs.

Le dernier exploitant, Abel Trollé cesse son activité avant la Seconde Guerre Mondiale. Le moulin est reconverti en pisciculture, puis laissé à l’abandon. Malgré un projet de reconversion en imprimerie, il est détruit en octobre 1980. Il ne reste aujourd’hui que la maison du meunier.

Le moulin d’Attin fournissait de la mouture « économique » ou « parisienne », dont les grains étaient moulus plusieurs fois pour bien séparer la farine du son. Quand le grain n’est moulu qu’une seule fois, la mouture était dite « à la grosse » ou « lyonnaise ».

Sources

  • Service du Patrimoine de la CCM
  • Philippe Valcq, Les moulins du Pays de Montreuil, 1981, p.  67-68.