Oudart de Bersacques

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Oudart de Bersacques, né à Éperlecques le 10 janvier 1487, fils de Philippe de Bersacques, seigneur de Welle, capitaine et châtelain d'Éperlecques et de Jacqueline de Wailly, dame de Monnecove, fut probablement le personnage le plus important de sa famille. Inscrit à l’Université de Louvain en 1510, prêtre, curé de l’église Saint-Denis à Saint-Omer par héritage de son oncle Jean de Bersacques, chanteur à la petite chapelle impériale de 1518 à 1535, puis premier maître de la chapelle impériale.

En 1520, il harangue Charles Quint qui venait à Saint-Omer y prêter serment en tant que comte d’Artois. Il plût à l’empereur qui le nomme aumônier. Il fit des voyages à Bourges, Saragosse et Tolède en 1524, et Rome en 1541. Il devint chanoine de Courtrai en 1521, chanoine de Saint-Omer en 1528, chanoine noble du Chapitre Saint-Lambert à Liège en 1533, doyen de Courtrai la même année, et est nommé prévôt du chapitre de Cambrai en 1535. Le 6 juin 1539, il est nommé premier conseiller et grand aumônier de Charles Quint. Le 11 juin suivant, il est élu prévôt de l'église Notre-Dame. Il succède ainsi à Robert de Croy, évêque de Cambrai, élu l’année précédente, mais qui avait renoncé à cette charge. Le prévôt exerçait la juridiction (= pouvoir de juger) spirituelle et temporelle du chapitre, et Oudart de Bersacques fut le dernier à exercer cette charge, ces prérogatives étant par la suite assumées par l'évêque de Saint-Omer suite à la création du nouvel évêché. Il prit possession de sa charge par procuration, et fit son entrée le 18 juin 1540. Il usa de sa très haute influence au profit de sa famille, qu’il poussa partout où il put la porter.

Comme nombre de serviteurs de l'empereur (ou d'autres souverains) nommés chanoines, Oudart de Bersacques continua à servir son souverain, et ne résidait que rarement au chapitre, ses fonctions le retenant habituellement auprès de l’empereur ou à la cour à Bruxelles. Mais il suivait avec vigilance l’administration de son église et il fut un ardent défenseur des droits du chapitre et des prérogatives de la dignité prévôtale.

Oudart de Bersacques décéda le 15 février 1557 au Coudenberg près de Bruxelles alors qu'il se rendait à la cour de l'empereur, à Bruxelles. Un monument d'albâtre et de marbre fut érigé en l'Eglise du Coudenberg où il fut enterré. À Saint-Omer, une plaque de marbre de 1,20 mètre par 92 centimètres portait ses armoiries.

Oudart de Bersacques était amateur d’art et fit don au chapitre de Saint-Omer d’un missel enluminé qui existe toujours. Il y est représenté, priant à genoux, entouré de saints, et priant sur un autel figurent ses armes. Le canon d’autel et le livre de musique dont il fit également don ont disparu. Les tableaux de son oratoire personnel furent dérobés par des allemands au service de Philippe II d’Espagne.

Sources

  • Matricules de l’Université de Louvain
  • Monique Ducrocq, La Cathédrale de Saint-Omer, Arras, 1997

Notes

D'après R. Piers