Église Saint-Pierre-ès-Liens de Thiembronne : Différence entre versions

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== Les premiers édifices religieux ==
 
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== Les qualités architecturales de l'église ==
 
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[[Image:Thiembronne - Nef Eglise.jpg|thumb|400px|left|<center>La nef et le choeur de l'église de Thiembronne</center>]]Souvent présentée dans les notices comme un spécimen de l'art gothique flamboyant, l'église comprend en effet nombre d'éléments caractéristiques de ce style, pourtant leur répartition y est assez curieuse. En réalité, les choix architecturaux des bâtisseurs de l’église sont très étroitement liés à l'histoire mouvementée de sa reconstruction, et à la réalité économique de [[Thiembronne]] au {{XIXe}} siècle : on peut penser que l'autel du chœur présente une reproduction magnifiée de l'église dont les thiembronnais avaient rêvé pour leur village.
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Souvent présentée dans les notices comme un spécimen de l'art gothique flamboyant, l'église comprend en effet nombre d'éléments caractéristiques de ce style, pourtant leur répartition y est assez curieuse. En réalité, les choix architecturaux des bâtisseurs de l’église sont très étroitement liés à l'histoire mouvementée de sa reconstruction, et à la réalité économique de [[Thiembronne]] au {{XIXe}} siècle : on peut penser que l'autel du chœur présente une reproduction magnifiée de l'église dont les thiembronnais avaient rêvé pour leur village.
  
 
== Liste des curés ==
 
== Liste des curés ==

Version du 28 octobre 2011 à 20:43

La nef et le choeur de l'église de Thiembronne

Les premiers édifices religieux

A l'emplacement actuel de l'église se trouvait à l'origine une chapelle seigneuriale servant tant à ses propriétaires qu'à leurs serfs. Le site demeura au fil des siècles un lieu de culte, accueillant plusieurs constructions successives. Nous savons que l'église du village fut rebâtie après avoir été brûlée en 1666 par l'ennemi, une reconstruction dont il reste la chapelle, devenue à présent la sacristie, et qui demeure la partie la plus ancienne de l'église (un de ses murs porte la date de 1673). Au cours du XVIIIesiècle, le nouveau bâtiment se détériore lentement : si les confessionnaux sont à refaire en 1725, c'est toute la construction qui s'abîme déjà en 1790, avec une nef encore solide mais un pavement défectueux.

Le sort de l'église à la Révolution

Les événements de la Révolution achèvent de saccager la modeste église : les métaux (dont une des deux cloches) sont réquisitionnés et envoyés à Boulogne pour y être fondus en canons et monnaies ; statues, crucifix et calvaires sont arrachés et brûlés dans l'église. L'église sert alors d'entrepôt au salpêtre, lequel est fabriqué dans une ancienne classe (toute proche de la fontaine), et dont les cuves occupent l'église avant d'être transportées vers la poudrerie d'Esquerdes. Les biens du clergé sont ensuite vendus et, à Thiembronne comme ailleurs, les habitants les plus aisés tentent de racheter les monuments pour les restituer plus tard aux paroissiens : vendue en 1798, c'est dès 1802 que l'église est restituée à la communauté thiembronnoise par Joseph Warnier, maire, et Jean-Baptiste Dufay. Cette même année, le maire fait état des dégradations subies à l'église (déjà fort mal en point) par les enfants du village, visant de leurs pierres, vitres et ardoises. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, la petite église possède une seule nef sans caractère en pierres blanches, briques et cailloux, et un modeste campanile situé entre le chœur et la nef, abritant deux cloches.

La construction de la tour avec sa flèche (1851-1855)

Le campanile, devenu branlant, menace de tomber chaque fois que sonnent les cloches, et l'on décide en 1851 la construction d'une tour, sur le modèle de celle de Wismes, surmontée d'une flèche octogonale. Les travaux, financés par des souscriptions volontaires, par la commune et le curé, prennent fin en 1855, et la tour se voit doter d'une nouvelle cloche, l'ancienne, trop petite, étant devenue inaudible. Le chœur est également restauré en 1861 et démoli deux ans plus tard, quand on projette finalement d'agrandir et reconstruire l'église, jugée insuffisante et dangereuse. Il faut préciser que le campanile devenu inutile n'a pas pour autant été démoli et menace toujours de s'écrouler, que le toit est à refaire, que les murs sont lézardés par endroits, et enfin que la commune – qui connaît alors son maximum démographique (plus d'un millier d'âmes) – peine à accueillir dans son église tous ses fidèles.

L’agrandissement de l'église (1862-1866)

Les thiembronnois offrent de nouveau leurs ressources et leurs savoirs : souscriptions, matériaux, charrois, terrains pour l'extraction des pierres et du sable, main d'œuvre, dans une volonté commune qui leur permet de mener à bien l'agrandissement de l'église, et ce malgré un projet d'abord jugé trop ambitieux par la Commission des Bâtiments civils. Les premiers travaux commencent l'hiver 1863-1864, le chœur est démoli et les murs sont montés d'un mètre, mais ils subissent les grands froids après de fortes pluies, et le dégel réduit bientôt en poussière les pierres fraîchement extraites et la maçonnerie nouvelle. Aux beaux jours, c'est le décès d'Henri Labbé (18 mai 1864), vicaire puis curé de Thiembronne durant 27 ans, et grand initiateur du projet, qui rend incertain le sort de l'église. Son successeur, Adolphe Marche, relance pourtant le chantier, avec l'aide de nouvelles souscriptions et l'appui des notables qui pallieront régulièrement aux dépassements de devis et autres besoins financiers de la commune. La maçonnerie est refaite, on fait venir pierres et sable d'ailleurs car Thiembronne ne peut plus en fournir, on abat des arbres qui sont débités en planches directement sur place, les bois de charpente récupérés dans l'ancienne église ne suffisant pas. Le 5 décembre 1864, l'extérieur de l'église est enfin terminé, la dernière ardoise placée, et à l'intérieur sont entreposées 39 000 petites pierres en prévision de l'élévation des voûtes qui est faite aux premiers beaux jours de 1865. Le 3 juillet 1866, la nouvelle église achevée est bénie par Adolphe Marche, en présence de nombreux autres ecclésiastiques. Le 15 avril 1875, Mgr Lequette, évêque d'Arras, procède à la consécration solennelle de l'église.

Les qualités architecturales de l'église

Souvent présentée dans les notices comme un spécimen de l'art gothique flamboyant, l'église comprend en effet nombre d'éléments caractéristiques de ce style, pourtant leur répartition y est assez curieuse. En réalité, les choix architecturaux des bâtisseurs de l’église sont très étroitement liés à l'histoire mouvementée de sa reconstruction, et à la réalité économique de Thiembronne au XIXe siècle : on peut penser que l'autel du chœur présente une reproduction magnifiée de l'église dont les thiembronnais avaient rêvé pour leur village.

Liste des curés

Dates Noms
1170 Hugo, prêtre de Tymbronia
1191- 1207 Laurentius, prêtre de Timbrona
1557 Jehan Lhéritier
1557 Nicolas Gresset
1582 Robert Hermé
1582 Philippe Glachon
1613 Jean Véchart
1613 Claude Véchart
1630 Antoine Pocquet
16.. Richard Decloitre
1664 Jean Dupont
1666 Pierre Roussel
1683 Jacques Bucaille
1712 Antoine Clabaut
1736 Jean-François Le Riche
1782 Louis Hulin
1792 Michel Mantel
1801 Jacques Gibaux
1802 Xavier Sauvage
1833 Louis Bresselle
1837 François Frementin
1849 Henri Labbé
1864 Adolphe Marche
1890 Jules Leroux
1912 Oscar Cantraine
1921 Adolphe Démarest
1943 Jean Vermez
1945 Léon Masset
1950 André Vimet
1960 Alfred Henguelle
1981-2000 Brisset (abbé)
1986-1996 Brunel (abbé)

Sources

  • Abbé Leroux, Histoire de Thiembronne, Saint-Omer, 1912.
  • Registres des délibérations municipales de Thiembronne, dépouillement du XIXe siècle par Sophie Léger.