Camille Enlart

De Wikipasdecalais
Aller à : navigation, rechercher
Camille Enlart
Portrait de Camille Enlart

Sa vie

Désiré Louis Camille Enlart est né le 22 novembre 1862, à Boulogne-sur-Mer, fils de Louis Oscar Enlart et de Félicie Camille Buffin. Il est issu d'une famille de notables qui a donné de nombreux membre dans la magistrature et dans le vie politique du Pays de Montreuil. Il suit ses études au collège de Jésuites et, jeune homme, se passionne pour les travaux de l'abbé Haigneré dont il se reconnaît le disciple. Il écrit en 1879 - il a dix-sept-ans - un Boulogne monumental, qui détermine à terme de sa vocation. Il hésite cependant dans le choix d'une carrière, oscillant entre la peinture et l'archéologie. Licencié en droit, il passe ensuite par l'école des Beaux-Arts, mais en 1885 il est admis à l'École des Chartes. Sa thèse porte sur les Monuments religieux de l'architecture romane dans les anciens diocèses d'Amiens, d'Arras et de Thérouanne.

Le 14 octobre 1889, il est nommé membre de l'école de Rome. Son séjour en Italie est à l'origine d'une nouvelle orientation dans sa carrière, puisqu'il lui permet de découvrir le rayonnement de l'art gothique hors de France et de s'engager dans une longue enquête qui le conduira, pendant toute sa vie, à travers tous les pays d'Europe et même à Chypre et en Syrie.

En 1893, il obtient un poste de sous-bibliothécaire à l'École des Beaux-Arts. Il est également chargé de cours à l'École des Chartes de 1894 à 1899, enseigne à l'École du Louvre et finit par être nommé professeur à l'École spéciale d'architecture. Il préside en 1899 la section d'archéologie et d'histoire du Congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences, tenu dans sa ville natale. Son intérêt pour les monuments du Nord le conduit à entreprendre des fouilles archéologiques, notamment sur le site de la cathédrale de Thérouanne, rasée en 1553.

En 1903, il est nommé au poste de Directeur du Musée de sculpture comparée du Trocadéro. Il en enrichit les collections, s'emploie à en améliorer l'aménagement et à publier un Nouveau catalogue général. Cette fonction ne l'empêche pas de multiplier publications, voyages et conférences, dans lesquelles les monuments du Pas-de-Calais occupent une part non négligeable. Il est d'ailleurs membre de la Commission départementale des Monuments historiques et il y développe une grande activité en faveur de la protection et au classement des édifices du Moyen-Age, dont de nombreux subissent les destructions de la Grande guerre.

En février 1925, il est élu membre de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres (il avait reçu de cette académie le prix Fould, en 1896). Il était également membre de l'Institut.

Il meurt d'une crise cardiaque, le 14 février 1927 en son domicile parisien sis au 50 Avenue Duquesne.

Son œuvre

L'œuvre scientifique de Camille Enlart est considérable. Il a d'abord été l'historien des monuments du Nord de la France. Sa thèse de l'École des Chartes est un ouvrage capital : elle fourmille de descriptions précises, illustrées de beaux dessins ; elle constitue d'ailleurs une source irremplaçable puisque de nombreuses églises ont disparu du fait de la guerre. On lui doit encore un Boulogne monumental, des monographies d'églises, un ouvrage consacré aux Hôtels de Ville et beffrois du Nord de la France. Camille Enlart étudie également le rayonnement de l'art médiéval à l'étranger. Son séjour de deux ans en Italie lui a fait prendre conscience de l'art gothique italien, propagé par les Cisterciens. Il a étudié les monuments d'Espagne, du Portugal, de Scandinavie, de Chypre. Enfin, Camille Enlart a voulu rassembler ses connaissances dans de vastes synthèses. Il a collaboré à l'Histoire de l'Art d'André Michel, rédigeant les chapitres consacrés à l'architecture préromane et flamboyante.

Son œuvre reste le Manuel d'Archéologie française depuis les temps mérovingiens jusqu'à la Renaissance. Nombre de ses volumes, notamment ceux consacrés au Costume et à l'architecture militaire, rendent encore bien des services.

Distinctions honorifiques et titres

  • Chevalier de la Légion d'honneur en qualité de directeur du musée de sculpture comparée du Palais du Trocadéro (décret du 29 décembre 1910, sur rapport du ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts).
  • Officier de l'Instruction publique.
  • Médaille de la société centrale des architectes (1891)
  • 1er prix des antiquités de la France (1900)
  • Prix Bailly (1908)
  • Membre résident de la société nationale des antiquaires.
  • Membre honoraire de l'académie royale de Saint-Luc à Rome, de l'académie royale de Belgique, de la société royale des antiquaires de Londres.
  • Docteur de l'université de Pennsylvanie occidentale

Hommage

En novembre 1927, un comité fut créé pour rendre hommage à Camille Enlart, sous la présidence d'honneur de Roger Farjon et la présidence effective d'Henri Malo. Ce comité confia au sculpteur Paul Graf l'exécution d'un buste pour le musée de Boulogne-sur-Mer. Une copie devait être réalisée pour être placée à la bibliothèque du Trocadéro[1].


Sources

  • Claude Seillier, Camille Enlart, 1862-1927; Jacques Thiébaut, L'œuvre scientifique de Camille Enlart, Collection Camille Enlart. Boulogne-sur-Mer, Musée des Beaux-arts et d'Archéologie, 1977.
  • Le Télégramme du Pas-de-Calais et de la Somme, 16 février 1927 (annonce du décès de Camille Enlart).
  • Son dossier de la Légion d'honneur

Notes

  1. Le Télégramme du Pas-de-Calais et de la Somme, 6 novembre 1927.