Lens' 14-18 centre d'histoire guerre et paix

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Le centre d'histoire guerre et paix Lens'14-18, situé à Souchez, présente l'histoire de la Grande Guerre sur le sol du Nord-Pas de Calais.

Le centre d'histoire guerre et paix Lens 14-18
Le centre d'histoire guerre et paix Lens 14-18.

Un centre d'interprétation de la Grande Guerre

Le centre d'interprétation de Souchez est d'accès gratuit, en dehors de la location possible d'un audioguidage, et présenté en quatre langues (français, anglais, allemand, néerlandais). D'une superficie totale de 1 200 m², il accueille une exposition permanente de 600 m² qui établit un récit à la fois rigoureux et spectaculaire à partir de photographies d'archives, d'extraits de films d'époque, de photos aériennes, de cartes, de maquettes, d'objets emblématiques, permettant d'appréhender de façon chronologique et thématique les différents aspects de l'histoire de la Première Guerre mondiale sur le sol de la Flandre française et de l'Artois.

Parcours de l'exposition permanente

Le parcours de l'exposition permanente est organisé en sept ensembles.

La guerre de mouvement (août-octobre 1914)

La guerre de mouvement
Salle la Guerre de mouvement.

L'armée allemande franchit la frontière franco-belge le 22 août 1914 et traverse les départements du Nord et du Pas-de-Calais, en direction de Paris, en quelques jours. Les troupes britanniques subissent une défaite au Cateau, le 26, alors que, le 8 septembre, le siège de Maubeuge s’achève par un désastre pour les Français (près de 50 000 prisonniers).

Les combats de la guerre de mouvement reviennent en Artois dans les derniers jours de septembre et les premiers jours d'octobre, lors de la « course à la mer » ; ils touchent ensuite la Flandre française avant de s'achever, devant Ypres, à la mi-novembre. Des deux côtés, les combattants ont commencé à creuser des lignes de tranchées. Le front ouest est alors définitivement fixé, sur 700 kilomètres de long, de la mer du Nord à la Suisse. Ce sont des armées exténuées qui se font face : les troupes sont en état de choc après les pertes massives qu'elles ont subies dans les trois premiers mois de la guerre. La guerre de positions commence.

Pour les Belges et les civils français qui se trouvent dans la zone contrôlée par les Allemands, c'est le début d’une occupation qui se prolongera pendant 50 mois.

La guerre de tranchées

Un immense « système-tranchées » s'est mis en place de part et d'autre du no man's land, avec plusieurs lignes de tranchées, des boyaux de communication, des barrages de barbelés, des abris souterrains, des blockhaus. Ce labyrinthe est animé d'incessants mouvements d'hommes et de matériel.

La vie quotidienne des soldats
La vie quotidienne des combattants.

La vie quotidienne des combattants a été marquée par la peur et l'ennui, mais aussi par un travail incessant, jour et nuit, pour entretenir les tranchées. Les soldats des deux camps ont été confrontés à une grave régression de leurs conditions de vie : froid, boue, manque d'hygiène, odeurs des cadavres en décomposition, omniprésence des parasites (poux et rats), bruit infernal des explosions d'obus, difficultés pour dormir, risque permanent de la mort… Les armées se sont efforcées d'assurer l'approvisionnent en nourriture, en café ou en thé, en alcool. Mais ce sont les « groupes primaires » formés d'une dizaine d'hommes qui ont permis de tenir dans l'épreuve et de lutter contre le « cafard ».

Même si des armes nouvelles sont apparues, comme le gaz, l'avion ou le char d'assaut, c'est l'artillerie qui a dominé les champs de bataille de la Grande Guerre : des quantités effarantes d'obus ont été tirées par les belligérants. Les bombardements ont été l'épreuve la plus terrible qu'ont dû affronter les combattants des tranchées.

Aussi effrayante soit-elle, la guerre de tranchées a été moins meurtrière que les épisodes de la guerre de mouvement de 1914 et de 1918 : des périodes d'accalmie ont alterné avec les bombardements massifs et les offensives ; celles-ci ont abouti au massacre de l'infanterie, sans obtenir de résultats décisifs.

La guerre d'usure, celle des offensives meurtrières (novembre 1914-février 1918)

Les Français et les Britanniques lancent, entre décembre 1914 et décembre 1917, une série d'offensives sur le front d'Artois et en Flandre française. Des opérations de grande ampleur (deuxième et troisième batailles d'Artois, bataille de Loos, bataille d'Arras, bataille de Cambrai) alternent avec des attaques à plus faible échelle.

Malgré des préparations d'artillerie de plus en plus massives et sophistiquées, toutes échouent, avec des pertes considérables dans les deux camps et des gains de territoire minimes pour les Alliés.

L'attaque allemande sur Verdun, en février 1916, entraîne le retrait des troupes françaises du front d'Artois. Elles sont remplacées par des unités britanniques, dont les effectifs, formés alors pour l'essentiel de volontaires, se sont considérablement accrus ; on y trouve des combattants anglais, gallois, écossais, irlandais, mais aussi des Australiens, des Canadiens, des Néo-Zélandais ; en revanche, les troupes indiennes ont été retirées du front ouest à la fin de 1915.

Au printemps 1917, l'armée allemande réalise un retrait spectaculaire, au sud-est d'Arras, accompagné de destructions massives, et se retranche derrière les fortifications de la « Ligne Hindenburg ».

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Dans la seconde partie de la guerre, la mécanisation du combat constitue un moyen d'économiser des vies après les terribles pertes enregistrées. La bataille de Cambrai, en novembre 1917, est marquée par l'emploi en masse, pour la première fois, des chars d'assaut britanniques. Mais la contre-attaque dévastatrice des Allemands, fondée sur l'infiltration de petits groupes de combattants d'élite, annonce le retour à la guerre de mouvement qui s'opère en 1918.

Le Nord sous l'occupation allemande

70 % du département du Nord et 25 % du Pas-de-Calais sont soumis à la domination absolue de l'armée impériale d'octobre 1914 à octobre 1918 ; les populations sont totalement coupées du reste de la France.

Les Allemands ont rapidement invoqué les rigueurs du blocus allié, qui affame leur population, pour imposer un régime d'occupation particulièrement dur aux civils français. Les territoires occupés sont directement administrés par les services des armées qui multiplient les parades dans les villes, réquisitionnent les bâtiments publics pour loger les soldats et installer des hôpitaux, créent partout des lieux de détente pour les soldats en permission.

Les Allemands se sont efforcés de prélever le maximum de ressources sur le territoire occupé : ils raflent l'or et la monnaie, imposent des contributions de guerre pour faire payer les frais d'entretien de leurs troupes, multiplient les taxes et les réquisitions de toute nature. Ils saisissent l’essentiel des récoltes et des produits de l'élevage, démontent les machines dans les usines avant de détruire celles-ci ; l'ensemble des installations minières est dynamité en 1917 et 1918.

Les habitants ont rapidement souffert de pénuries alimentaires, mais l'intervention du Comité d'Alimentation du Nord de la France, créé à l'initiative des Américains, les sauve de la famine.

L'occupant entreprend de supprimer toutes les libertés et met en place une véritable terreur administrative. Il évacue les « bouches inutiles », déporte des otages, impose le travail forcé à partir de la fin 1916.

La résistance organisée en zone occupée s'est concentrée sur trois activités : l'organisation de réseaux d'évasion de militaires alliés et de civils, la diffusion d'une presse clandestine, la collecte de renseignements au profit des Alliés. Cependant, à partir de 1916, toute forme de résistance organisée s'éteint dans le Nord occupé en raison de l'efficacité de la répression allemande. À partir de 1916, la population s'enfonce progressivement dans le désespoir et se concentre sur sa survie.

Le retour de la guerre de mouvement (mars-novembre 1918)

Après l'effondrement de l'armée russe qui fait suite à la révolution bolchevique, l'Allemagne est en mesure de concentrer toutes ses forces sur le front ouest. Elle cherche à obtenir la victoire par une rupture du front, avant que l'intervention massive des troupes américaines ne fasse pencher la balance en faveur des Alliés. La guerre de mouvement réapparaît.

En mars, puis en avril 1918, l'armée allemande lance deux puissantes offensives, au sud-est d'Arras, puis en Flandre française. Après des percées initiales spectaculaires, elles sont bloquées par l'arrivée des renforts alliés. Plusieurs villes, jusque-là presque intactes, sont détruites par les bombardements allemands (Bailleul, Merville, Béthune…).

Il faut près de 80 jours aux armées alliées pour mener à bien l'offensive générale qui aboutit à la libération de l’ensemble du territoire du Nord et du Pas-de-Calais, à la veille de l'Armistice du 11 novembre 1918. La retraite allemande s’est accompagnée de la destruction systématique des ponts, des gares, des usines et des installations minières. Cambrai a été incendiée, des dizaines de milliers de civils ont été évacuées de force vers la Belgique.

La mort au front

La mort au front

L'ampleur du carnage et la gravité inédite des blessures ont fait naître des progrès considérables dans le domaine de la médecine d'urgence : des systèmes médicaux de très grande ampleur ont été mis en place à proximité du front à partir de 1915. L'artillerie a été à l’origine de plus de 70 % des blessures ; le reste provient pour l'essentiel des balles coniques des fusils et des mitrailleuses.

Malgré les interdits édictés par les organismes de censure, un nombre considérable de photographies de cadavres, amis ou ennemis, a été pris par les combattants eux-mêmes, pour témoigner de la mort de masse.

Dans un paysage constamment bouleversé par l'artillerie, quantité de corps ont été ensevelis lors des explosions, ce qui explique le nombre considérable de soldats « portés disparus ». Des cimetières militaires ont été rapidement aménagés, dès le passage à la guerre de position. Très vite, toutes les armées inhumèrent les soldats dans des tombes individuelles, dans des cimetières provisoires aménagés à proximité des tranchées.

L'archéologie a permis récemment, en particulier grâce aux fouilles réalisées dans la région d'Arras, de disposer d'informations neuves sur les pratiques funéraires mises en œuvre lors des offensives. À Fromelles, une fouille scientifique de grande ampleur a été suivie de l'identification de plus de 120 soldats australiens disparus grâce à une recherche sur l'ADN des familles descendantes.

Le bilan global de la Première Guerre mondiale est d'environ 10 millions de morts. La France a eu 1 400 000 tués, le Royaume-Uni et son empire comptent 900 000 morts, l'Allemagne, 2 000 000. 600 000 hommes environ ont péri sur le sol du Nord et du Pas-de-Calais entre 1914 et 1918.

L'Enfer du Nord, les ruines et la grande reconstruction

La table tactile
La table tactile permet de restituer l'ampleur des ruines.

Les journalistes parisiens qui suivent la course cycliste Paris-Roubaix au lendemain de la guerre ont employé l'expression « l'Enfer du Nord » pour qualifier les paysages ravagés qu'ils traversent dans le Pas-de-Calais et le Nord. Près de 200 villages et plusieurs villes (Lens, Bailleul, Armentières, Bapaume) ont été rayés de la carte par l'artillerie ou les dynamitages allemands ; le paysage rural a été anéanti sur une large bande de territoire, les mines dynamitées et noyées, les usines ravagées, tout le réseau de communication a été brisé.

Après la fin des combats, une gigantesque opération aboutit à la transformation des cimetières militaires provisoires en cimetières perpétuels ; tous ont été conçus sur le principe de l'égalité entre les morts. Après avoir nettoyé le champ de bataille, Il fallut plusieurs années de travail aux agriculteurs pour remettre les terres en culture, mais, contrairement au secteur de Verdun, tout l'espace agricole fut requalifié. Beaucoup d'évacués sont rentrés chez eux démunis de tout et ont vécu pendant des années dans des conditions précaires. L'État finança et coordonna avec énergie une grande reconstruction menée à bien pour l'essentiel à la fin des années 1920 : villes, villages, usines et mines furent reconstruits.

Lens' 14-18 présente une extraordinaire table tactile, de très grande dimension, réalisée à partir d'une opération de grande ampleur, financée par la Région Nord–Pas-de-Calais et réalisée en partenariat par la mission « Histoire, Mémoire, Commémorations », les archéologues de l'Université de Gand et l'Imperial War Museum de Londres qui a fourni les milliers de photographies aériennes d'archives nécessaires à la constitution d'une mosaïque tactile qui permet de restituer l'ampleur des destruction sur les champs de bataille de Flandre française et d'Artois.

Les personnalités devant la table tactile le jour de l'inauguration (mai 2015)

Espace mémoriel

Le centre d'interprétation comprend également un espace mémoriel qui permet de consulter, sur des postes informatiques, les fiches des 580 000 soldats morts sur le sol du Nord–Pas-de-Calais entre 1914 et 1918, faisant lien avec le Mémorial international de Notre-Dame de Lorette (ou Anneau de la Mémoire).

Il dispose d'un espace d'animation et de médiation, ainsi que d'un second espace d'information, dédié aux Chemins de mémoire en Nord – Pas-de-Calais.

Une exceptionnelle approche iconographique

La transmission de l'information historique repose sur une recherche documentaire de grande ampleur, menée dans les centres d'archives français, britanniques, allemands, canadiens et australiens. Plus de 5 000 photographies ont été acquises et près de 300 sont présentées en grand format. Les historiens qui ont conçu le programme historique ont aussi sollicité les collections privées constituées par des passionnés.

Le Centre d'interprétation présente également des extraits de bandes d'actualités cinématographiques tournées par les services des grands pays belligérants et conservés aujourd'hui, en France à l'ECPA-D (Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense) et chez Gaumont-Pathé, au Royaume-Uni à l'Imperial War Museum et en Allemagne aux Bundesarchiv.

Une magnifique collection d'objets trouvés en fouilles

Alain Jacques, directeur du Service archéologique de la Ville d'Arras, est l'un des grands pionniers de la recherche archéologique consacrée aux traces de la Grande Guerre en France. Il a mis gracieusement à disposition du Centre d'interprétation plus d'une centaine d'objets découverts lors de fouilles d'urgence réalisées à l'occasion de travaux d'aménagement réalisés autour d'Arras. David Bardiaux, propriétaire du « Musée vivant 14-18 » qui se trouve sur le plateau de Notre-Dame-de-Lorette, à proximité de l'« Abri des visiteurs » a également prêté quelques éléments de son exceptionnelle collection, en particulier une cloche brisée provenant de la chapelle de Notre-Dame-de-Lorette, détruite lors des combats de 1915.

Origines du projet

La préparation des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale a permis de prendre conscience du désengagement de l'État, depuis des décennies, dans le domaine de la mémoire des conflits et, parallèlement, de la montée en puissance de l'action des collectivités territoriales depuis les lois de décentralisation de 1982. Ce constat a amené Daniel Percheron, Président de la Région Nord – Pas-de-Calais, à mettre sur pied, en 2010, un « Comité de pilotage des Chemins de Mémoire » afin, d'une part, de préparer une commémoration de grande ampleur pour la période 2014-2018 et, d'autre part, de développer un tourisme de mémoire de haut niveau, pour combler le retard pris sur les régions voisines, à savoir la Picardie, où l'Historial de Péronne avait initié un fort mouvement, dans les années 1990, et la Flandre belge, grâce au grand dynamisme des équipes d'In Flanders Fields museum, à Ypres.

Présidé par Dominique Riquet, alors député maire de Valenciennes et conseiller régional, le Comité de pilotage régional était appuyé par un Comité scientifique, dont la direction a été confiée à Yves Le Maner, alors directeur de la Coupole, le Centre d'Histoire et de Mémoire du Nord – Pas-de-Calais. En 2011, celui-ci a quitté la direction de la Coupole pour prendre la direction de la mission « Histoire, Mémoire, Commémorations » créée au sein du Conseil régional Nord–Pas-de-Calais. Un programme en cinq points, fondé sur une approche à la fois culturelle et pragmatique, est rédigé par Dominique Riquet et Yves Le Maner et adopté par le Comité de pilotage. C'est ce programme qui a fourni le contenu d'une convention signée, le 11 avril 2011, par Daniel Percheron et Éric Lucas, directeur de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives du Ministère de la Défense. L'État s'engageait à réaliser un nouveau parvis et des stationnements à l'entrée de la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette, alors que les collectivités prenaient en charge la maîtrise d'ouvrage de quatre programmes de grande ampleur : création d'un Mémorial international sur le plateau, à proximité de la nécropole (Région) ; construction d'un Centre d'interprétation sur la commune de Souchez, au pied de la colline de Lorette (Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin) ; réaménagement de la route d'accès à la nécropole nationale (Département du Pas-de-Calais et Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin) ; création de circuits de randonnée pédestre et cyclotouriste autour du site de mémoire (Comité régional de Tourisme). En 2015, l'intégralité de ce programme a été réalisé, ce qui permet à la colline de Notre-Dame-de-Lorette de retrouver une place majeure dans la mémoire collective de la Grande Guerre en France et à l'étranger. L'État a classé le site de Notre-Dame-de-Lorette comme l'un des neuf « Hauts-lieux de la mémoire nationale » en 2014, au même titre que Fleury-sous-Douaumont, dans la Meuse.

Le Centre d'interprétation de la Grande Guerre en Nord – Pas-de-Calais, baptisé Lens' 14-18, Centre d'Histoire Guerre et Paix, construit à Souchez, à 2 kilomètres du Mémorial international de Notre-Dame de Lorette (« L'Anneau de la Mémoire »), est donc l'un des cinq points constitutifs de la convention signée entre le ministère de la Défense et le Conseil régional Nord – Pas-de-Calais, en 2011. Plusieurs projets, portés par les collectivités locales, n'avaient pas abouti au cours des années 1990 et 2000, en particulier le programme « Eutopia », qui visait à créer un « Parc européen de la Paix », dont le programme historique était pour le moins hasardeux. Le site d'implantation du nouvel équipement se trouve sur le territoire d'une commune qui fut totalement anéantie lors des combats de 1915 avant d'être reconstruite au cours des années 1920. Alors que la Région Nord – Pas-de-Calais avait entrepris de mettre en œuvre un programme de « Chemins de Mémoire » de grande ampleur, il était nécessaire de proposer aux visiteurs un équipement offrant une présentation à la fois rigoureuse et spectaculaire de l'histoire de la Grande Guerre en Flandre française et en Artois. Le Centre d'interprétation devait également fournir un appui utile pour les visites scolaires sur les anciens champs de bataille. Le site de Souchez est en effet situé au centre d’une zone où se concentrent plusieurs sites majeurs de la Grande Guerre : la nécropole nationale française de Notre-Dame-de-Lorette, le cimetière français de La Targette à Neuville-Saint-Vaast, le cimetière britannique du Cabaret rouge, à Souchez, le mémorial britannique de Loos-en-Gohelle, les carrières Wellington à Arras, le Mémorial canadien de Vimy, les grandes nécropoles allemandes de Neuville Saint-Vaast et de Saint-Laurent-Blangy.

Le terrain sur lequel est édifié l'équipement appartient à la Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin, qui a pris, en 2012, la maîtrise d'ouvrage de l'opération, sous la conduite de David Pierru. L'équipement, dont le coût total s'élève à 9 millions d'euros, a été financé par la Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin, la Région Nord – Pas-de-Calais (2 265 000 €), le Département du Pas-de-Calais (1 510 000 €) et l'État (secrétariat d'État aux Anciens Combattants et ministère du Tourisme) (1 500 000 €).

Conception du programme scientifique

Le programme historique du Centre d’interprétation a été préparé par un comité scientifique composé d'historiens français, belge, britannique et allemand (François Cochet (professeur à l'Université de Lorraine à Metz), Alain Jacques (directeur du service archéologique de la Ville d'Arras), William Philpott (professeur au King’s College de Londres), Piet Chielens (directeur du musée In FLanders Fields d'Ypres), Arndt Weinrich (chercheur à l'Institut historique allemand de Paris)), placé sous la direction d'Yves Le Maner. La scénographie utilise de façon importante les ressources des techniques audiovisuelles et l'exposition permanente présente notamment des objets trouvés en fouille par l'archéologue Alain Jacques sur les sites des anciens champs de bataille, autour d'Arras. Une « salle de mémoire » propose l'accès à des bases de données contenant des informations individuelles concernant l'ensemble des soldats dont le nom figure sur le Mémorial international de Notre-Dame de Lorette. Les textes des panneaux et de l'audioguidage ont été rédigés par Yves Le Maner, qui a également réalisé la recherche iconographique dans une dizaine de centres d'archives, en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, au Canada et en Australie. La cartographie a été réalisée par un chercheur local, Yann Hodicq.

Le programme s'appuie principalement sur la présentation en grand format de 400 photographies d'archives (sur une sélection initiale de 5 000 clichés, acquis dans une trentaine de centres publics en Europe, au Canada et en Australie), sur des extraits de films, sur la présentation de la zone de front par le biais d'une mosaïque de photographies aériennes accessible sur table tactile, mais aussi grâce à la réalisation de cartes et de maquettes explicatives, enfin sur la place importante laissée aux objets recueillis en fouilles dans les tranchées autour d'Arras.

Architecture

C'est l'architecte parisien Pierre-Louis Faloci[1] qui a conçu ce bâtiment sobre et impressionnant, formé de parallélépipèdes de béton noir, qui rappellent la naissance des blockhaus au cours de la Première Guerre mondiale pour tenter de prémunir les combattants contre les coups de l'artillerie. Les travaux de construction du bâtiment ont commencé en janvier 2014.

Inauguration

L'équipement a été inauguré le 30 mai 2015, par Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'État aux Anciens Combattants, Daniel Percheron (Président de la Région Nord–Pas-de-Calais), Michel Dagbert (Président du Conseil départemental du Pas-de-Calais) et Sylvain Robert (maire de Lens et Président de la Communauté d’agglomération de Lens-Liévin), en liaison avec le centenaire de la seconde bataille d'Artois qui fut déclenchée le 9 mai 1915.

Bibliographie

  • Yves Le Maner, Notre-Dame-de-Lorette, haut-lieu de mémoire de la Première Guerre mondiale, éditions La Voix, Lille, 2015, 124 pages.

Lien externe

Site officiel du Centre

Sources

  • Dossier de presse de l'inauguration.
  • Yves Le Maner (novembre 2017).

Notes

  1. Enseignant à l'École d'architecture de Paris Belleville, auteur du musée du Mont Beuvray et de ses extensions (1995-2011), de la transformation du musée Rodin et de celui de Rochefort (2007), de l'aménagement paysager des abords du camp du Struthof et de la construction du Centre européen du résistant déporté (2008).