Monument aux morts d'Épinoy

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Monument aux morts d'Épinoy
Epinoy monument aux morts cpa.jpg
Localisation Épinoy
Conflits commémorés 1914-1918, 1939-1945, Madagascar
Marbrier A. Durenne, de Paris

Historique

Le monument fut commandé en septembre 1954, choisi dans le catalogue de la société anonyme des établissements A. Durenne et du Val d'Osne (Paris, 8e). C'est le modèle numéro 861 qui fut retenu, nommé "La Victoire en chantant", de Ch. Richefeu. Le monument coûta 655.000 francs, et fut financé en partie par les indemnités de dommages de guerre de la commune.

Voici comment le journal le Courrier du Pas-de-Calais du mercredi 19 juillet 1922, rapporte l'inauguration du monument aux morts :

« L’inauguration du monument aux grands morts, fut dimanche dernier, l'occasion d'une belle cérémonie du souvenir dans la commune. À 11 heures, eut lieu, en l'église paroissiale, un service solennel suivi de la bénédiction solennelle du monument.

Un imposant cortège formé d'une vingtaine de groupes, se rendit à 16 heures devant le monument, où plusieurs discours ont été prononcés par M. Rincheval, maire ; Verret, président des Poilus ; la capitaine Dumont, représentant l'autorité militaire qui a remis les médailles militaires et croix de guerre aux familles des morts, ainsi que le drapeau à l'association des anciens combattants. Plusieurs musiques se sont fait entendre ; des chœurs ont été exécutés.

Voici le discours que M. Bernard de Francqueville, le très estimé conseiller d'arrondissement, a prononcé :

Mesdames, messieurs L'hommage aux héros tombés sur le champ de bataille ne date pas aujourd’hui ; nos ancêtres dans l'antiquité le comprenaient aussi bien que nous. Vous connaissez l'épitaphe gravée sur la tombe d'un guerrier célèbre : Sta, viator, heroem chalcas ! Arrête-toi passant, ici repose le corps d'un héros !

Il y a dans cet hommage rendu aux grands morts, de nobles idées et de bienfaisantes pensées.

Et d'abord le culte général que nous devons à tous les morts, le respect de cette minute solennelle qui nous fait sortir de la vie connue, pour entrer dans un monde nouveau. Méditation troublante que le passage devant un cimetière ou la rencontre d’un convoi funèbre devrait toujours susciter dans nos âmes. Pensée réconfortante aussi, car elle relie d'une chaîne mystique, la génération présente aux générations qui ont passé ; elle fait la tradition dans les familles, dans les cités, dans les nations.

Il y a aussi la reconnaissance immortelle que nous devons à nos soldats de la grande guerre qui ont sacrifier leur vie pour nous donner la victoire. Sans eux que serait devenu cette terre et ce village d'Épinoy ? territoire soumis au joug de l’ennemi cruel que nous avons vu à l'œuvre, tes habitants sans aucun doute t'auraient déserté, tu serais devenu colonie allemande, tes valeureux enfants dont nous célébrons la mémoire t'ont sauvé de la ruine et du suprême outrage.

Chers morts de nos villages, vous ne reposez pas tous dans nos cimetières, au milieu des vôtres dans une tombe souvent fleurie par les mains pieuses de vos proches et de vos amis. Beaucoup restent encore dans les cimetières du front, sous l'humble croix de bois, ou bien leurs corps mutilés conservent d'un entonnoir ou dans le sillon d'une tranchée éboulée, l'anonymat des disparus. Soldats, où que vous soyez, que vous reposiez parmi nos tombes ou que vous restiez perdus dans quelques coins des Flandres, de l'Artois, du Valois, de la Champagne, de l'Argonne, de la Marne ou des Vosges, nous vous devons les mêmes hommages et un égal tribut de reconnaissance immortelle.

Cette fête est aussi celle de nos combattants qui ont souffert des mêmes angoisses, endurés les mêmes supplices, qui se sont exposés maintes fois au sacrifice suprême mais dont la mort n'a pas voulu, qu'elle a épargné pour les conserver à leur famille et à la patrie, et qui sont aujourd'hui autour de nous : plusieurs portent les traces de glorieuses blessures, parfois de graves mutilations, tous gardent l'empreinte ineffaçable du devoir noblement accompli. Nous leur devons au même titre que nos morts.

Enfin, il y a dans l'inauguration de ce monument, une leçon de haute valeur et de bienfaisante portée. C'est en effet essentiellement le monument du souvenir que nous léguerons à nos successeurs, aux générations de l'avenir. il faut qu'en passant devant lui et en se découvrant pieusement, nos enfants aperçoivent le sens profond du geste auguste qui a été accompli par nos morts héroïques. Il faut que ce geste ressemble un peu au geste du semeur qui jette le bon grain dans le sillon : c'est dans le cœur que ce bon grain doit germer, et ce bon grain s'appelle le devoir, le courage et l'esprit de sacrifice…  »

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Liste des noms inscrits

1914-1918

1914-1918
Julien Bocquet (1880-1915) Olivier Convert (1883-1914) Jean-Baptiste Hubert (1885-1915)
François Herlin (1890-1915) Eugène Dinghin (1885-1916) Albert Platau (1894-1915)
Jules Défontaine (1892-1915) Charles Boulet (1891-1918) Aimable Défontaine (1884-1915)
Jules Lantoine (1883-1914) Louis Debremme (1889-1914) Angèle Gilleron (1881-1916)
Charles Bézé (1892-1918) Célestin Théron (1884-1915) Eugène Autriqué (1897-1919)
Georges Hubert (1891-1916) Louis Drocourt (1893-1914)
Émile Laurent (1876-1916) Charles Brancq (1892-1917) Victime civile
Émile Gosselet (1881-1915) Aimable Bernard (1887-1915) Antoine Roger

1939-1945

Victimes militaires

  • André Plateau
  • Emmanuel Foulon
  • Jules Brusquin

Victimes civiles

  • Victor Molet
  • Lucien Verret
  • Euphémie Duchatelle
  • Georges Gilleron

Madagascar

Le monument porte le nom d'une victime des émeutes de Madagascar : Fernand Bourgeois.


Sources