Monument aux morts d'Auchy-les-Mines

Monument aux morts d'Auchy-les-Mines
Localisation	Auchy-les-Mines, face à la mairie
Conflits commémorés	1914-1918, 1939-1945, Indochine, Afrique du Nord
Marbrier	Madame veuve Louvieaux Marquette, rue de Lille à La Bassée
Épitaphe	1914-1918 1939-1945 La Commune d’AUCHY reconnaissante et douloureuse à ses ENFANTS victimes de la Guerre

Descriptif

Le monument exécuté en pierre de Soignies comprend un groupe sculpté adossé à une stèle, composé d'un Poilu mourant et d'une allégorie (la Patrie ?). Douze bornes entouraient le monument d'origine.

Le monument comporte une croix de guerre et un médaillon de la France Libre offert à la commune par Francis Quéva, de l'Amicale des anciens de la 2^e division blindée. À l'origine, l'insigne était bleu et blanc, mais le sablage du monument lors de sa rénovation fit disparaître les couleurs. Francis Quéva habitait la cité de Violaines. À 17 ans, engagé volontaire, il rejoignit la zone libre en 1942 pour s'engager dans la flotte française dont il assista au sabordage à Toulon en 1942. De retour dans le département, il reprit le travail à la fosse n^° 8 d'Auchy et échappa de justesse à une rafle allemande. En 1944, il rejoignit la 2^e division blindée. Grièvement blessé le 24 décembre 1944 dans les Vosges, il fut reconnu invalide à 70 %.

Au pied du monument, on trouve trois plaques :

• Bon souvenir de ses frères et sœurs à Robert GREBERT

• En l'honneur du 1^er RFM tombé au débarquement Un FFL T. J., La plaque a été offerte par Joseph Trudin, fusilier marin de la 1^ère armée française.

• La section des ACPG à leur camarade Robert GREBERT

Galerie

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Historique

Le projet de monument reçut l'autorisation préfectorale le 23 décembre 1925, et la réception des travaux, qui coûtèrent 21.150 francs, se fit le 15 septembre 1926. Le 21 novembre 1926 eut lieu l'inauguration du monument. Il fut inauguré une seconde fois après sa restauration, le 11 novembre 2004.

Le Journal de Lens rapporte l'inauguration du monument aux morts d'Auchy-les-Mines dans son édition du 20 juin 1926 (le même article est paru dans le Petit Béthunois du jeudi 17 juin 1926) :

« Dimanche dernier a eu lieu à Auchy-lez-la-Bassée l’inauguration du monument élevé aux morts de la Grande Guerre. Pour la circonstance, cette commune avait revêtu sa parure de fête, toutes les maisons étaient pavoisées, des fausses-portes se dressaient dans les rues ; bref, les habitants avaient rivalisé de zèle pour bien recevoir les étrangers venant s’unir à eux dans un pieux hommage de reconnaissance aux morts regrettés, combattants et civils, disparus dans la grande tourmente.À 1 heure, un déjeuner réuni dans la salle de M. Louis Holle, MM. Maës, député du Pas-de-Calais, Achille Larue, conseiller général, Beaumont, conseiller d’arrondissement, Holle, maire d’Auchy, les conseillers municipaux et les membres du comité d’érection du monument.

À partir de 3 heures, les sociétés au nombre de plus de cinquante qui participent à la cérémonie, sociétés de musique, de gymnastique, de secours mutuels, corps de sapeurs-pompiers, sections syndicales et socialistes sont reçues à la mairie où leurs sont offerts les vins d’honneur. Vers 5 heures, les sociétés sont passées en revue par les autorités ; elles se forment ensuite en colonne et se mettent en marche, parcourant la rue principale et arrivant devant le monument. Sur une estrade, les personnalités officielles prennent place autour de M. Stirn, sous préfet, qui vient d’arriver, ayant été retenu à l’inauguration de la mairie d’Hénin-Liétard. Le voile qui recouvre le monument est enlevé, sur lequel sont gravés les noms de 105 militaires et 22 civils. On fait l’appel des morts, puis les enfants de écoles, accompagnés par la Jeunesse Musicale, chantent l’hymne aux morts.

Trois discours sont prononcés. M. Holle, maire d’Auchy, remercie la population d’honorer les enfants de la commune morts pour la France. M. Stirn, sous-préfet, exprime la satisfaction qu’il éprouve de présider une si belle cérémonie d’inauguration ; il félicite les habitants qui, sans répit, travaillent pour la France et exprime le souhait que l’union des Français se fasse pour combattre les difficultés résultant du fait de la guerre. M. Maës, député du Pas-de-Calais, se fait l’apôtre de la paix ; il estime que les soldats, avant de mourir, alors qu’ils pensaient à leur famille, ont assurément maudit la guerre. « Au pied de ce monument, dit-il en terminant, il n’est que juste de crier à bas la guerre ! Cri qui doit rallier tous les citoyens, à quelque parti qu’ils appartiennent. »

La cérémonie de l’inauguration terminée, des concerts furent donnés en divers emplacement par les sociétés musicales. »

Liste des noms inscrits

1914-1918

1914-1918 Victimes militaires
Désiré Bacquart	Armand Campagne	Jules Desprez	Alfred Gloriant	Augustin Lefebvre	Charles Raymond
Charles Baillet	Théodore Caron	Edmond Devaux	Georges Gloriant	Fernand Lefebvre	Ferdinand Rambeau
Henri Baillet	Albert Carpentier	Maurice Devaux	Fortuné Gloriant	Raymond Leleu	Oscar Roche
Jules Baillet	Benjamin Carpentier	Raphaël Devaux	François Godin	Armand Lemoine	Désiré Rousseau
Louis Baillet	Emile Carpentier	Gaston Dhenin	Jean Giacherio	Fernand Lesage	Emile Saelen
Henri Binot	Elie Carré	Maurice Dhenin	Évariste Gourmez	Maurice Lesage	Eugène Salin
Maurice Binot	François Cauliez	Edouard Dubois	François Gouilliart	Pierre Lesage	François Salin
Pierre Binot	Gabriel Copin	Henri Ducroquet	Victor Gransart	Henri Lestienne	Léon Salin
Pierre Blanchart	Cyrille Copin	Louis Dufresne	Jules Grebert	Joseph Mailloux	Henri Suret
Henri Boulanger	Anacharsis Coquerelle	Henri Dumetz	Jean-Baptiste Holle	Léon Merlin	Léon Torcq
Louis Boulengé	Henri Codhaud	Olivier Dupuis	Albert Hayart	Ferdinand Mielet	Henri Tourbez
Auguste Boulen	Georges Delbecque	Emile Duquesne	Gustave Hayard	Julien Moraldy	Jules Tourbez
Bienvenu Boulinguez	Louis Defrance	Lucien Duriez	Salin Hecquet	Gustave Nuns	Louis Tourbez
Ernest Boulinguez	Marcel Degraeve	Louis Flamand	Jean-Baptiste Hurtrez	Alphonse Parent	Jules Vasseur
François Boulinguez	Pierre Delattre	Constant Firmin	Raymond Joly	Henri Petit	David Wuilbaut
Paul Boulinguez	Alcide Descamps	Henri Gaquere	Emile Laurent	Auguste Piquet	Ernest Wuilbaut
Georges Cadez	Henri Despretz	Maurice Gaquere	Emile Lesage	Isaac Potin	Philemoz Wuilbaut
Jean-Baptiste Cadez	Edouard Desprez	Edouard Gantiez	Arthur Lefebvre	Hippolyte Preux	Augustin Willay

1914-1918 Victimes civiles
Marie Binot	Eugénie Demuynck
Adolphe Boulen	Euphemie Dubois
Louis Carpentier	Auguste Dubois
Noella Chopin	Angélique Duquesnoy
Raymonde Chopin	Léon Godin
Marie Coquerelle	Achille Guilbert
Sabine Comble	Emile Lagersie
Marie-Claire Decroix	André Marie
Catherine Delechelle	Edmond Morel
Charles Delerue	Antoine Potier
Charles Deloraine	Eugène Willerval

1939-1945

1939-1945
Victimes militaires	Victimes civiles	Victimes du fascisme
Ulysse Burette	Maxime Debay	Jules Cuvelier (Ftp)
Jules Clipet	Florine Delory	Marcel Creton (Ftp)
Aimé Culiez	Brunislaw Fracek	Jules Derestiat (Vdn)
Gaston Groux	Robert Gaquere	Marceau Gloriant (Ftp)
Jules Herbeau	Louis Groux	Ignace Humblot (Ftp)
Ferdinand Joly	Agathon Hennebelle	Fernand Legrand (Ftp)
Ernest Lesage	Adolphe Preux
Robert Luthun
Georges Nuns
Louis Rambeau
Robert Grebert

Indochine

• Jean Lefebvre (sergent)

Afrique du Nord

• Jean Maniez
• Jean Delannoy

Non inscrits sur le monument :

• Jacques Maniez (1937-1959)
• Pierre Arthur Sion, né le 16 janvier 1933 à Carvin, mort pour la France le 1^er août 1956 à l’hôpital de Lille [ne figure pas sur le site Mémoires des hommes].

Sources

• Mairie d'Auchy-les-Mines
• Mémoire des Hommes
• Archives départementales du Pas-de-Calais, 2 O 459/6.
• Information sur Joseph Trudin, Francis Quéva et Euphémie Dubois, par Marcel Quéva