Monument aux morts d'Haisnes

De Wikipasdecalais
Aller à : navigation, rechercher
Monument aux morts d'Haisnes
Haisnes- monument aux morts6.jpg
Localisation Haisnes, près de l'église (le monument a été déplacé en 1974, travaux effectués par l'entreprise Menou Frères à La Bassée). Installé d'abord sur la gauche de l'église, le monument a été déplacé en 2006 vers la droite de l'église.
Conflits commémorés 1914-1918, 1939-1945, Indochine, Algérie
Sculpteur Henri Soubricas
Épitaphe Passant ! Qui que tu sois, salue ces héros morts pour la liberté

Descriptif

Composition construite sur une forme pyramidale. La mère, l’épouse et le fils se recueillent et se lamentent auprès de la croix d’un tombeau.

Matériaux employés : Pierre d’Euville. L'ensemble de la pierre monumental est composé de 7 pièces d'assemblages dont une pour le sujet principal (le bas-relief). Le sujet décoratif est exécuté au ciseau en relief dans la masse.

Coût et financement : 31 000 francs dont 10 000 furent prélevés sur le compte des dommages de guerre

Liste des noms inscrits

Les noms des militaires morts pour la France en 1914-1918 et 1939-1945 ont été indiqués sur le monument aux morts dans l'ordre alphabétique, sans distinction de conflit.


Xavier Bascop Jean Delfosse François Florent Florian Neusy (1893-1916)
Éloi Boé (1893-1914) Georges Delory (1891-1914) François Follet Raoul Neusy
Marceau Boé Charles Delpierre (1894-1914) Georges Follet (1884-1918) Victor Neusy
Jules Brasme Paul Demanze (1895-1918) Georges Gossart (1897-1918) Eugène Pecqueur
Boria Bray (1893-1916) Voltaire Demanze Henri Gossart (1891-1916) Jean Preudhomme (1894-1915)
Ernest Colmant Abel Dernoncourt (1885-1914) Émile Gourdin Louis Richir (1898-1918)
Alexandre Coquerelle (1881-1914) Alexandre Dernoncourt (1896-1918) Gaston Groux Théodule Richir
Louis Croccel (1896-1918) Charles Dernoncourt Placide Hecquet (1884-1914) François Salin (1880-1915)
Omer Cuvelier (1884-1916) René Dernoncourt Germain Hérin (1891-1915) Isidore Sauvage (1893-1915)
Marcel Dancoisne Hippolyte Descamps (1893-1915) François Leroy Georges Senis
François Decq (1878-1915) Jules Desuert (1884-1915) François Lorthios Arthur Urbain (1891-1916)
Léo Delcourt Émile Dieu Joseph Mailloux Usmar Vasseur (1894-1916)
Alfred Delecoeuillerie (1895-1917) Paul Dieu (1897-1918) Éloi Mayeux (1894-1915) Philémon Wuilbaut (1882-1917)
Louis Delecroix Louis Dubus (1897-1918) François Mortreux (1883-1915)
Charles Delfosse Désiré Florent Joseph Moulle (1893-1914)

Inauguration

Le journal Le Réveil du Nord rapporte l'inauguration du monument dans son édition du 3 septembre 1934 :

« De la mer aux Vosges et sur une largeur de 20 à 100 kilomètres, la guerre avait fait une sorte d’amalgame de terres, de pierres, de ferrailles, de hardes et de broussailles où s’étaient brassés pêle-mêle les villages et les bois, les clochers et les usines, les châteaux et les fermes. Le tout semé de restes de tranchées, de barbelés, d’abris, d’entonnoirs, et de croix de bois. Longtemps la zone apparut comme un immense chantier, mais aujourd’hui, le front de la région qui était l’ancien front est devenue une planète neuve, la région qu’était l’ancien front s’est réorganisée. Les églises, les mairies, les écoles, les places publiques, les parcs, les cimetières mêmes, sont neufs et tous les désordres sont effacés.

À Haisnes-les-la-Bassée pourtant il reste des traces profondes de ce passé de cauchemar. Des fils barbelés, des obus de tous calibres, des trous d’entonnoirs, rappellent aux passants qu’on se trouve là et toujours en pleine zone rouge et que le village est un de ceux avec Auchy, Violaines, Hulluch, Cuinchy, Givenchy, Vermelles, Douvrin, Wingles, a le plus souffert de la guerre. Haisnes-les-la-Bassée marque le cœur d’une région qu’on avait pu croire morte à jamais, mais qui par la volonté soutenue de ses habitants est ressuscitée dans la paix, l’union et le travail. En inaugurant hier le mémorial élevé sur la place en souvenir des enfants du pays morts pour la France, M. Cadot, sénateur-maire de Bruay-en-Artois, se fit d’ailleurs un honneur de rendre hommage au courage, à la vaillance de ce bon peuple de France, dont la population d'Haisnes est l’image. La paix a pu reconquérir les villages reconstruits et les terres labourées, mais l’oubli n’habite pas les cœurs. De partout, les cortèges montent incessamment vers les monuments élevés à la mémoire des héros qui ne sont plus. Les vastes places se remplissent de vieux parents qui pleurent ; au pied des marbres, des enfants innocents songent… Et le mémorial est là, entouré de 100 drapeaux, d’une foule émue qui médite les discours entendus et par-dessus le bruit des fanfares, se souvient des paroles recueillies toute à l’heure : « les morts se sont unis pour adjurer les vivants ».

Devant le mémorial

Vers 17 heures, tout ce monde, auquel s’étaient jointes les populations des communes environnantes se retrouvait réuni autour du mémorial, où tour à tour, MM. Descamps, maire d'Haisnes, Cadot, sénateur et Larue, conseiller général, exprimèrent leurs sentiments d’admiration devant l’œuvre réalisée par le sculpteur Soubricas et en communion d’idée avec les habitants, formulèrent l’espoir de pouvoir jouir d’une paix durable entre les peuples. « Que l'État serve la cause des chefs de famille en déchargeant ceux qui créent de la vie et que sa politique de la paix soit celle des berceaux », c’est le vœu qu’exprimèrent là et sous des formes différentes, les orateurs qui, au pied de ce monument prirent la parole, fréquemment applaudis par une foule enthousiaste et émue.

Les réceptions et le défilé

Haisnes-les-la-Bassée, commune minière de 1800 âmes, a donc maintenant, comme ses sœurs du Pas-de-Calais, son monument aux morts, une œuvre sobre et puissante due au ciseau du grand sculpteur Henri Soubricas, symbolisant les trois douleurs : celle de la mère, de la veuve et de l’orphelin. Penchés sur la tombe de l’être cher qu’ils ont aimé et dont ils conserveront éternellement le souvenir et l’exemple, ces trois personnes pleurent et prient.

Le monument, mis en valeur par une architecture appropriée, de goût excellent et d’harmonie parfaite, a donc été dévoilé hier par M. Cadot, sénateur-maire de Bruay-en-Artois, qu’accompagnaient MM. Larue, conseiller général ; Mayeur, conseiller d’arrondissement, maire de Sailly-Labourse.

Après la réception des autorités dans une salle de la mairie par les membres du conseil municipal et le maire, M. Jules Descamps, après un banquet à l’issue duquel les allocutions furent prononcées par MM. Descamps, maire, Larue, conseiller général et Cadot, sénateur.

Les personnalités se rendaient rue d’Auchy, où , déjà, entourant leurs drapeaux, de nombreux groupements étaient réunis pour le défilé.

On remarquait parmi les quelques vingt sociétés : les sapeurs-pompiers d'Haisnes, les enfants des écoles, les anciens et anciennes élèves, la musique municipale d'Haisnes, la jeunesse musicale d'Auchy, le Ménestrel du Pic, le conseil municipal et les invités, les anciens combattants d'Haisnes, l’harmonie du n° 13, les anciens combattants d'Auchy, la société de secours la Fraternelle, la musique municipale d'Hulluch, la société de secours la Charité, le syndicat et jeunesse socialiste, la musique municipale de Douvrin, les anciens combattants de Douvrin, la musique municipale de Violaines.

Et dans la foule, on notait la présence de MM. Voltaire Cadot, secrétaire général de la mairie de Bruay ; Courcel, maire de Douvrin ; Holle, maire d'Auchy ; Lecoeuche, maire de Violaines ; Bouneau, mutilés, auteur du jardin et de l’ornementation extérieur du monument commémoratif… »

Galerie

Lien externe

Sources