Presbytères de Thiembronne
Sommaire
Avant la Révolution
Il existait avant la Révolution à Thiembronne un presbytère qui avait été réparé à neuf suite à un incendie vers 1718. Pendant la Révolution, en 1794, il fut transformé en lieu de réunion pour le conseil général de la commune, avant d'être vendu en 1797 comme biens nationaux, pour 594 francs à Jean-Baptiste Cache, un ancien religieux bénédictin, qui vint l'habiter.
A côté de ce presbytère, il existait une maison vicariale, comprenant un corps de logis, une grange et des étables, vendue elle aussi, en 1798, pour 9 000 francs, à Étienne Lemaire, portefaix à Arras, qui la céda ensuite à Henri Dubois, ancien instituteur occupant le bâtiment.
Aux lendemains de la Révolution
Privé de logement dans une commune trop pauvre pour en faire l'acquisition, le curé, M. Gibaux, est logé par la famille de Fernehem. A son décès en 1833, le curé Bresselle lui succédant habite dans l'ancienne maison vicariale.
1833 : le rachat et les premières réparations
La commune rachète l'ancienne maison vicariale aux enfants d'Henri Dubois. Dans l'urgence on fait refaire le plancher, deux fenêtres, et réparer les murs de la grange qui tombent en ruine, par deux charpentiers de Thiembronne, Pierre Canu et Legrois.
1834 : une première reconstruction
Mais dès les premières réparations, on s'aperçoit que le bâtiment est si vétuste qu'il apparaît moins coûteux d'en faire reconstruire un autre.
D'ailleurs, les habitants se mobilisent pour cette reconstruction et leurs dons s'élèvant à 1 200 francs couvrent presque la totalité des travaux.
Une partie des matériaux issus de la démolition est réutilisée pour réduire la dépense de cette nouvelle construction. On dresse alors des plans pour rebâtir un peu plus haut sur le même terrain.
1851 : quelques modestes aménagements
On fait construire pour 265,60 francs, à la demande du curé, un bûcher pour entreposer le bois de chauffage, ainsi que deux petits bâtiments à usage de poulailler et de « lieux d'aisance » (toilettes).
Un troisième bâtiment sur le même terrain
1897 : une deuxième reconstruction
Dans les délibérations du conseil municipal, on peut lire que « le presbytère est vieux, humide, malsain et insuffisant » : cette construction en pisé se détériore en effet à grande vitesse, et « les réparations qui ont été faites à plusieurs époques ont été aussi inutiles que coûteuses », la reconstruction de l'édifice devient alors incontournable, et l'on fait dresser de nouveaux plans.
L'entreprise va rencontrer nombre d'embûches :
1. La lenteur de l'administration : les Thiembronnais adressent une pétition au Préfet pour faire avancer les démarches et obtenir l'autorisation de reconstruire le presbytère en ruine
2. Un projet trop ambitieux : le projet de construction du nouveau presbytère est désapprouvé par le Ministère de l'Intérieur et des Cultes qui juge le projet d'une importance injustifiée :
- 4 chambres sont prévues au 1er étage, dont une au moins devrait être supprimée (la commune était desservie par deux prêtres, vu son importance)
- la salle de réunion au rez-de-chaussée est jugée « annexe inutile », formée de deux pièces séparées par une cloison mobile, un luxe « inadmissible ». Malgré les réticences du conseil municipal, le projet est révisé à la baisse et on gardera 2 chambres au 1er étage, l'une avec un cabinet de toilette, et l'autre pour un domestique.
3. Un vice de construction : en 1901, les travaux de reconstruction du presbytère sont retardés par la mise en demeure de l'entrepreneur, M. Baër, responsable d'un vice de construction dans l'exécution des cheminées qu'il doit reconstruire du plancher au grenier jusqu'à l'extrémité supérieure... dans un délai de 10 jours.
En 1901, les travaux sont enfin achevés. Un excédent de 594,60 francs sur le devis initial permet d'y ajouter un bûcher, une remise, et un « cabinet d'aisance ». Aujourd'hui, le bâtiment ayant servi de presbytère, situé juste à côté de l'église a été reconverti en logements.
Sources
- Abbé Jules Leroux, Histoire de Thiembronne, Saint-Omer, 1912.
- Registres des délibérations municipales de Thiembronne, dépouillement du XIXe siècle par Sophie Léger.
- Archives départementales du Pas-de-Calais, 2 O 12 701 pour les plans.