Puits de Thiembronne

De Wikipasdecalais
Aller à : navigation, rechercher

L'approvisionnement en eau, avant l'ère de l'eau dite « courante », se faisait par les puits tant privés que communaux. La pompe à eau devient d'usage dans les écoles bâties à la fin du XIXe siècle, comme à celle des filles en 1883 à Thiembronne. Mais si le village disposait de sa fontaine, les populations des hameaux les plus reculés devaient s'entraider pour se fournir en eau.

La construction d'un puits communal à Drionville en 1896

Dans une délibération du conseil municipal du 26 juillet 1896, on apprend qu'un puits commun aux habitants de Thiembronne et Vaudringhem doit être creusé :

« Ce puits est d’absolue nécessité pour ce hameau entièrement privé d’eau, et obligé, surtout par un temps de sécheresse comme cette année, d’aller en chercher bien loin, dans les communes voisines pour alimenter gens et animaux »

. Le puits ne devra pas faire moins de 70 mètres de profondeur.

« Le hameau de Drionville est composé d’habitants généralement pauvres : petits cultivateurs ou ouvriers des champs : 146 habitants en 39 maisons dépendant de Vaudringhem, 13 maisons et 40 habitants de Thiembronne. »

Une souscription des habitants du hameau rapporte 400 francs.

« Les travaux sont commencés et la sécheresse qui existe, en ce moment, est très favorable à leur continuation à tous points de vue »

. On demande alors une subvention importante pour aider les deux communes à terminer le puits

«  qui est d’une absolue nécessité, et empêcher peut-être des épidémies de se produire »

. Le puisatier David Séverin demande pour les travaux 1 985,50 francs. On rappelle aux autorités que le puits est demandé depuis plusieurs années.

«  Tout le monde en est réduit à l’usage de l’eau saumâtre, bien peu de maisons étant pourvues de citerne. C’est miracle que la fièvre typhoïde et autres maladies microbiennes n’y fassent pas de plus grands ravages. Il faut parcourir deux kilomètres à l’aller, autant au retour pour se procurer de l’eau de source à Wismes. Un seul puits particulier existe dans le bas du hameau de Drionville chez la veuve Guilbert-Fasquelle ; il a 60 mètres de profondeur »

Le nouveau sera creusé au point le plus central du hameau, près de l’intersection de la route de Fauquembergues à Licques et de la chaussée Brunehaut, dans le triangle d’excédent de terrain devenu libre par suite de la rectification de la route 132 allant d’Elnes à Rumilly. Les travaux avaient été ajournés faute d’emplacement et de ressources. L’endroit prévu est

« éloigné des mares, fosses à fumier, fossés de route, [...] depuis plusieurs mois déjà les citernes, mares et abreuvoirs sont à sec à Drionville et bêtes et gens y meurent littéralement de soif »

La population est composée à 90 % de ménages d’ouvriers agriculteurs allant faire la moisson autour de Paris,

« laissant femme et enfants se débrouiller à leur guise, obligés d’aller chercher l’eau sur leurs épaules à deux kilomètres »

Vingt mètres de puits ont déjà été creusés, mais il doit être fini avant les pluies d’automne.

La construction d'un puits communal à Cloquant en 1913

Le même problème se pose quelques années plus tard pour le hameau de Cloquant où la construction d’un nouveau puits communal devient très urgente,

« compte tenu de la santé publique dans un quartier qui est important comme population »

En novembre 1912, le conseil demande une subvention la plus élevée possible pour parvenir à construire ce puits,

« sachant combien l’administration supérieure est soucieuse de la salubrité publique et de l’hygiène »

L'affaire traîne et en février suivant, le conseil rappelle qu'il est urgent de creuser un nouveau puits communal au hameau du Cloquant. En effet,

« l’eau du vieux puits n’est plus potable, pour des causes exceptionnelles qui ne se reproduiront pas ailleurs  »

On ne peut se rendre compte de la pureté de l’eau par un sondage qui serait trop onéreux, toutefois un puits appartenant à un voisin, proche de l’endroit choisi donne une eau saine. On conclue donc que

« le terrain choisi offre pour la salubrité de l’eau toutes les garanties désirables »

En mars, le forage du puits peut commencer enfin, estimé à 1 493,52 francs. Il est composé de briques et les matériaux de construction sont fournis par Ernest Tournier, charpentier à Thiembronne, pour la somme de 123 francs. Les entrepreneurs, Alexandre Hersent et Alfred Loquin, domiciliés à Thiembronne, s’engagent

« à leurs risques et périls sans recours contre la commune »

à percer le puits communal, et à le rendre plus profond s’il s’avère à sec avant le 1er juillet 1914.

Sources