Église Saint-Sylvestre d'Enquin-sur-Baillons : Différence entre versions

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L'église Saint-Sylvestre d'[[Enquin-sur-Baillons]] trouve ses origines au {{XVe}} siècle, mais a connu de multiples réfections de ses murailles au gré des siècles.   
 
L'église Saint-Sylvestre d'[[Enquin-sur-Baillons]] trouve ses origines au {{XVe}} siècle, mais a connu de multiples réfections de ses murailles au gré des siècles.   
  
De style gothique, l’édifice se compose d’un chœur, d’une tour centrale, d’une nef voûtée en berceau d’un peu plus de 24 mètres et d’un transept modeste formant deux chapelles latérales. Les voûtes du chœur reposent sur quatre culs-de-lampe sculptés, représentant des scènes tirées de l’Évangile, plus précisément de l’histoire de la Vierge et du Christ : l’Annonciation, la Visitation, la Nativité et, chose assez rare, la Circoncision. L’église connaît des restaurations successives, notamment dans la seconde moitié du {{XVIIIe}} siècle pour les murs et vers la fin du {{XIXe}} siècle pour les vitraux et le chœur.  
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De style gothique tardif, l’édifice se compose d’un chœur et d’une tour centrale datant de la fin du {{XVe}} ou début du {{XVIe}}, d’une nef de deux travées voûtée en berceau, d’un peu plus de 24 mètres, et d’un transept modeste formant deux chapelles latérales. Les voûtes du chœur reposent sur quatre culs-de-lampe sculptés, représentant des scènes tirées de l’Évangile, plus précisément de l’histoire de la Vierge et du Christ :  
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* l’Annonciation (l'ange Gabriel annonce à la Vierge qu'elle sera la mère du messie) ;
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* la Visitation (la Vierge enceinte rend visite à sainte Élisabeth) ;
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* la Nativité (l'Enfant Jésus repose emmailloté entre la Vierge et Jésus agenouillés, le bœuf, et l'âne) ;
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* et, chose assez rare, la Circoncision (l'Enfant Jésus tenu par ses parents est circoncis sur un autel par un prêtre).  
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On retrouve ces scènes sur des culs-de-lampe plus récents et moins ciselés de l'[[Église Saint-Michel de Cormont|église Saint-Michel de Cormont]].
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Le chœur bâti en craie est assis sur un solin en damier de grès et silex. Il est percé de 5 fenêtres en tiers-point, et d'un portail à l'archivolte en anse de panier, dans la première travée sud. Albéric de Calonne et [[Roger Rodière]] mentionnent une inscription gravée dans la pierre au-dessus de la baie axiale du chevet : « Jean Discours » surmontant une date. Cette inscription disparut par maladresse lors d'une réfection à la fin du {{XIXe}}.
  
Objet d'une récente rénovation, l'église présente un pignon ouest maçonné en brique grise, dans lequel on a encastré un socle de fonts baptismaux quadrilobé, trouvé sous le seuil de l'église lors des travaux et n'ayant jamais été employé.
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Les voûtes de la nef retombent sur des culs-de-lampe sculptés de sarments de vigne, et ses clefs de voûtes présentent des motifs de fruits et feuillages. La nef est éclairée de quatre fenêtres en tiers-point, quatre autres (trois grandes et une petite face ouest) éclairent la tour centrale qui sépare la nef du chœur par deux grandes arcades en ogive, aux murs très épais. Des arcades de même type, mais plus basses, ouvrent sur les bras du transept à peine saillants.
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Le chœur de style gothique flamboyant possède trois travées voûtés en ogive séparées d'arcs doubleaux, dont seule la dernière est sculptée de l'Agneau pascal. Les voûtes de son abside à trois pans retombent sur des culs-de-lampe ornés de motifs champêtres dont un escargot et une chouette, à gauche.
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L’église connaît des restaurations successives, notamment dans la seconde moitié du {{XVIIIe}} siècle pour les murs et vers la fin du {{XIXe}} siècle pour les vitraux et le chœur.
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Objet d'une récente rénovation, l'église présente un pignon ouest maçonné en brique grise, dans lequel on a encastré un socle de fonts baptismaux quadrilobé, trouvé sous le seuil de l'église lors des travaux et n'ayant jamais été employé.
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== Le mobilier ==
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L'église possède des statues du {{XVIIe}} siècle en bois polychrome dont saint Druon, patron des bergers, classé au titre objet des Monuments historique le {{1er}} février 1911, et saint Sylvestre figurant mitré avec un dragon à ses pieds. Une statue de sainte Catherine date du {{XVIIIe}}. Deux statues de sainte Anne des {{XVIIe}} et XVIIIe}} ont disparu à la fin du {{XXe}} siècle semble-t-il. À l'occasion de la dernière réfection de l'église, on a démonté les autels secondaires pour n'en conserver que la niche. L'autel saint Druon du {{XIXe}}, pour lequel [[Albert Leroy]] avait obtenu un arrêté de protection en 1972, possédait un tabernacle du {{XVIIIe}} siècle, surmonté d'une balustrade circulaire, laquelle repose seule à présent par terre dans le chœur. 
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La cloche fondue en 1773 fut classée le 20 septembre 1943.
  
 
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== Sources et bibliographie ==
 
== Sources et bibliographie ==
* [[Delphine Maeyaert]], Chargée de mission développement patrimonial, Syndicat mixte du Montreuillois.
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* [[Delphine Maeyaert]], Chargée de mission développement patrimonial, [[Syndicat mixte du Montreuillois]].
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* Mairie d'Enquin-sur-Baillons
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* [[Roger Rodière]], ''Épigraphie du Pas-de-Calais'', tome {{IV}}, canton d'Hucqueliers, {{p.}} 36-37.
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* Dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais, arrondissement de Montreuil, {{p.}} 284.
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* [[Christian Gonsseaume]], « Enquin-sur-Baillons » dans ''Répertoire iconographique et statuaire du Pays de Montreuil'', ''Sucellus'', {{n°}} 52, 2001, AMPBBE, {{p.}} 14-16.
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== Lien externe==
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* [http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/palissy_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=INSEE&VALUE_1=62296 Le mobilier recensé dans la base Palissy]
  
 
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[[Catégorie:Église du Pas-de-Calais]]
 
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{{Bandeau patrimoine religieux}}
 
{{Bandeau patrimoine religieux}}

Version actuelle en date du 28 novembre 2013 à 22:20

Église Saint-Sylvestre d'Enquin-sur-Baillons
Enquin-sur-Baillons église 1.jpg
Informations
Dédicace Saint-Sylvestre
Dates de construction XVe-XXIe siècle
Particularités clocher central
Classement
Accessibilité fermée au public


Descriptif et historique

L'église Saint-Sylvestre d'Enquin-sur-Baillons trouve ses origines au XVe siècle, mais a connu de multiples réfections de ses murailles au gré des siècles.

De style gothique tardif, l’édifice se compose d’un chœur et d’une tour centrale datant de la fin du XVe ou début du XVIe, d’une nef de deux travées voûtée en berceau, d’un peu plus de 24 mètres, et d’un transept modeste formant deux chapelles latérales. Les voûtes du chœur reposent sur quatre culs-de-lampe sculptés, représentant des scènes tirées de l’Évangile, plus précisément de l’histoire de la Vierge et du Christ :

  • l’Annonciation (l'ange Gabriel annonce à la Vierge qu'elle sera la mère du messie) ;
  • la Visitation (la Vierge enceinte rend visite à sainte Élisabeth) ;
  • la Nativité (l'Enfant Jésus repose emmailloté entre la Vierge et Jésus agenouillés, le bœuf, et l'âne) ;
  • et, chose assez rare, la Circoncision (l'Enfant Jésus tenu par ses parents est circoncis sur un autel par un prêtre).

On retrouve ces scènes sur des culs-de-lampe plus récents et moins ciselés de l'église Saint-Michel de Cormont. Le chœur bâti en craie est assis sur un solin en damier de grès et silex. Il est percé de 5 fenêtres en tiers-point, et d'un portail à l'archivolte en anse de panier, dans la première travée sud. Albéric de Calonne et Roger Rodière mentionnent une inscription gravée dans la pierre au-dessus de la baie axiale du chevet : « Jean Discours » surmontant une date. Cette inscription disparut par maladresse lors d'une réfection à la fin du XIXe.

Les voûtes de la nef retombent sur des culs-de-lampe sculptés de sarments de vigne, et ses clefs de voûtes présentent des motifs de fruits et feuillages. La nef est éclairée de quatre fenêtres en tiers-point, quatre autres (trois grandes et une petite face ouest) éclairent la tour centrale qui sépare la nef du chœur par deux grandes arcades en ogive, aux murs très épais. Des arcades de même type, mais plus basses, ouvrent sur les bras du transept à peine saillants.

Le chœur de style gothique flamboyant possède trois travées voûtés en ogive séparées d'arcs doubleaux, dont seule la dernière est sculptée de l'Agneau pascal. Les voûtes de son abside à trois pans retombent sur des culs-de-lampe ornés de motifs champêtres dont un escargot et une chouette, à gauche.

L’église connaît des restaurations successives, notamment dans la seconde moitié du XVIIIe siècle pour les murs et vers la fin du XIXe siècle pour les vitraux et le chœur.

Objet d'une récente rénovation, l'église présente un pignon ouest maçonné en brique grise, dans lequel on a encastré un socle de fonts baptismaux quadrilobé, trouvé sous le seuil de l'église lors des travaux et n'ayant jamais été employé.

Le mobilier

L'église possède des statues du XVIIe siècle en bois polychrome dont saint Druon, patron des bergers, classé au titre objet des Monuments historique le 1er février 1911, et saint Sylvestre figurant mitré avec un dragon à ses pieds. Une statue de sainte Catherine date du XVIIIe. Deux statues de sainte Anne des XVIIe et XVIIIe}} ont disparu à la fin du XXe siècle semble-t-il. À l'occasion de la dernière réfection de l'église, on a démonté les autels secondaires pour n'en conserver que la niche. L'autel saint Druon du XIXe, pour lequel Albert Leroy avait obtenu un arrêté de protection en 1972, possédait un tabernacle du XVIIIe siècle, surmonté d'une balustrade circulaire, laquelle repose seule à présent par terre dans le chœur.

La cloche fondue en 1773 fut classée le 20 septembre 1943.

Galerie

Sources et bibliographie

  • Delphine Maeyaert, Chargée de mission développement patrimonial, Syndicat mixte du Montreuillois.
  • Mairie d'Enquin-sur-Baillons
  • Roger Rodière, Épigraphie du Pas-de-Calais, tome IV, canton d'Hucqueliers, p.  36-37.
  • Dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais, arrondissement de Montreuil, p.  284.
  • Christian Gonsseaume, « Enquin-sur-Baillons » dans Répertoire iconographique et statuaire du Pays de Montreuil, Sucellus, n° 52, 2001, AMPBBE, p.  14-16.

Lien externe