Poudrerie d'Esquerdes : Différence entre versions

De Wikipasdecalais
Aller à : navigation, rechercher
(Témoignage audio)
Ligne 1 : Ligne 1 :
[[Fichier:Esquerdes poudrerie CPA.jpg|300px|thumb|left|<center>La sortie des ouvriers poudriers à Esquerdes</center>]]C'est en 1686 que la poudrerie d'[[Esquerdes]] commence ses activités sous le nom de Régie Royale des Poudres et Salpêtres avec la transformation de moulins antérieurs appartenant à un certain Joëts afin de se procurer l'énergie nécessaire à l'activité. Ce site est ainsi une des plus anciennes industries de la région.  
+
[[Fichier:Esquerdes poudrerie CPA.jpg|300px|thumb|left|<center>La sortie des ouvriers poudriers à Esquerdes</center>]]
 +
==Histoire de la poudrerie d'Esquerdes==
 +
C'est en 1686 que la poudrerie d'[[Esquerdes]] commence ses activités sous le nom de Régie Royale des Poudres et Salpêtres avec la transformation de moulins antérieurs appartenant à un certain Joëts afin de se procurer l'énergie nécessaire à l'activité. Ce site est ainsi une des plus anciennes industries de la région.  
  
 
François Berthelot, commissaire général des poudres et salpêtres, rattaché au ministre de la guerre Louvois, est chargé de lancer cette nouvelle activité stratégique pour les armées de Louis {{XIV}}, alors que ce dernier venait de prendre [[Saint-Omer]]. Pendant plus d'un siècle, la poudrerie reste telle qu'elle était à ses débuts.  
 
François Berthelot, commissaire général des poudres et salpêtres, rattaché au ministre de la guerre Louvois, est chargé de lancer cette nouvelle activité stratégique pour les armées de Louis {{XIV}}, alors que ce dernier venait de prendre [[Saint-Omer]]. Pendant plus d'un siècle, la poudrerie reste telle qu'elle était à ses débuts.  
Ligne 11 : Ligne 13 :
 
Située près du front pendant la première guerre mondiale, la poudrerie d'[[Esquerdes]] participe à plein rendement à l'effort de guerre et est un point stratégique du dispositif allié.  
 
Située près du front pendant la première guerre mondiale, la poudrerie d'[[Esquerdes]] participe à plein rendement à l'effort de guerre et est un point stratégique du dispositif allié.  
  
Le site ferme ses portes en 1970. Ce n'est que près de trente ans plus tard que l'usine est rénovée après que la mairie en a pris possession en 1995.  
+
==Après la fermeture du site==
 +
Le site ferme ses portes en 1970. À sa fermeture, l’établissement occupait 140 personnes, dont 30 avaient le statut de fonctionnaire alors que les 110 autres étaient ouvriers d’État. Le ministère de la Défense offrit au personnel la possibilité d’un reclassement à la poudrerie de Vonges (Vosges).
 +
 
 +
L’ancienne poudrerie a été mise en vente par adjudication pour une superficie totale bâtie et non bâtie de 32 hectares<ref>Autorisation de mise en adjudication parue au Journal officiel du 15 août 1975, page 8344.</ref>. Elle a été acquise le 25 novembre par la société anonyme du Centre du Midi à Marseille pour 1.430.000 francs<ref>{{AD62}}, 1 W 61458, fermeture de la poudrerie d'Esquerdes.</ref>.
 +
 
 +
Ce n'est que près de trente ans plus tard que l'usine est rénovée après que la mairie en a pris possession en 1995.  
  
 
== Témoignage audio ==
 
== Témoignage audio ==
Ligne 23 : Ligne 30 :
 
* [[Daniel Mutez]], ''La Poudrerie d'Esquerdes des origines à nos jours'', Études et documents {{n°}} 11, {{CHHP}}, 1995.
 
* [[Daniel Mutez]], ''La Poudrerie d'Esquerdes des origines à nos jours'', Études et documents {{n°}} 11, {{CHHP}}, 1995.
 
* [[Daniel Mutez]], [[Sophie Léger]], ''La Poudrerie d'Esquerdes : des techniques et des hommes'', Études et documents {{n°}} 26, {{CHHP}}, 2000.
 
* [[Daniel Mutez]], [[Sophie Léger]], ''La Poudrerie d'Esquerdes : des techniques et des hommes'', Études et documents {{n°}} 26, {{CHHP}}, 2000.
 +
 +
==Notes==
 +
{{Références}}
  
 
[[Catégorie:Patrimoine industriel du Pas-de-Calais|P]]
 
[[Catégorie:Patrimoine industriel du Pas-de-Calais|P]]

Version du 30 janvier 2013 à 21:56

La sortie des ouvriers poudriers à Esquerdes

Histoire de la poudrerie d'Esquerdes

C'est en 1686 que la poudrerie d'Esquerdes commence ses activités sous le nom de Régie Royale des Poudres et Salpêtres avec la transformation de moulins antérieurs appartenant à un certain Joëts afin de se procurer l'énergie nécessaire à l'activité. Ce site est ainsi une des plus anciennes industries de la région.

François Berthelot, commissaire général des poudres et salpêtres, rattaché au ministre de la guerre Louvois, est chargé de lancer cette nouvelle activité stratégique pour les armées de Louis XIV, alors que ce dernier venait de prendre Saint-Omer. Pendant plus d'un siècle, la poudrerie reste telle qu'elle était à ses débuts.

En 1800, on estime que l'ensemble ne dépasse pas les 3 hectares. Mais 25 ans plus tard, un premier essor à l'entreprise est donné, portant la superficie de 3 à 9 hectares. L'activité se déploît et prend de l'importance. Des terrains limitrophes sont achetés et la manufacture se développe, attirant la main d'oeuvre.

À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, sous l'effet de l'essor industriel, puis de la guerre de 1870, la fabrique se modernise et se mécanise. Une papeterie toute proche est rachetée et on raccorde le site au chemin de fer.

En 1890, près de 200 personnes travaillent dans l'usine. Même si elle appartient entièrement au ministère de la guerre, l'ensemble du personnel est composé de civils, bénéficiant du statut de fonctionnaire. De nouvelles activités liées au travail de la poudre font leur apparition : explosifs nitratés antigrisouteux, mélinite (trinitrophenol)... En 1900, le site couvre une superficie de 34 hectares. Les bâtiments sont de petite taille, bien espacés avec un minimum de 50 mètres, demandant un nombre limité d'ouvriers, à cause de la nature de ce qui est produit.

Située près du front pendant la première guerre mondiale, la poudrerie d'Esquerdes participe à plein rendement à l'effort de guerre et est un point stratégique du dispositif allié.

Après la fermeture du site

Le site ferme ses portes en 1970. À sa fermeture, l’établissement occupait 140 personnes, dont 30 avaient le statut de fonctionnaire alors que les 110 autres étaient ouvriers d’État. Le ministère de la Défense offrit au personnel la possibilité d’un reclassement à la poudrerie de Vonges (Vosges).

L’ancienne poudrerie a été mise en vente par adjudication pour une superficie totale bâtie et non bâtie de 32 hectares[1]. Elle a été acquise le 25 novembre par la société anonyme du Centre du Midi à Marseille pour 1.430.000 francs[2].

Ce n'est que près de trente ans plus tard que l'usine est rénovée après que la mairie en a pris possession en 1995.

Témoignage audio

Souvenirs d'un ancien de la poudrerie d'Esquerdes, M. Daniel Mutez.
Propos recueillis par Jean-Yves Boyet Ecoutez Voir

Bibliographie

  • Daniel Mutez, « La poudrerie d'Esquerdes : trois siècles d'histoire », Bulletin historique du Haut-Pays n° 48, Comité d'histoire du Haut-Pays, 1994.
  • Daniel Mutez, La Poudrerie d'Esquerdes des origines à nos jours, Études et documents n° 11, Comité d'histoire du Haut-Pays, 1995.
  • Daniel Mutez, Sophie Léger, La Poudrerie d'Esquerdes : des techniques et des hommes, Études et documents n° 26, Comité d'histoire du Haut-Pays, 2000.

Notes

  1. Autorisation de mise en adjudication parue au Journal officiel du 15 août 1975, page 8344.
  2. Archives départementales du Pas-de-Calais, 1 W 61458, fermeture de la poudrerie d'Esquerdes.