Racquinghem : Différence entre versions

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* Le traité d’Utrecht amène la paix pour plus d’un siècle et le XVIIIe siècle, à Racquinghem comme ailleurs, est frappé d’une sceau d’une certaine prospérité. L’administration se développe, sous le règne des intendants d’Amiens, puis de Lille. Après 1750, on creuse le canal de Neufossé, on aménage la route royale de Saint-Omer à Aire, la population croît.
 
* Le traité d’Utrecht amène la paix pour plus d’un siècle et le XVIIIe siècle, à Racquinghem comme ailleurs, est frappé d’une sceau d’une certaine prospérité. L’administration se développe, sous le règne des intendants d’Amiens, puis de Lille. Après 1750, on creuse le canal de Neufossé, on aménage la route royale de Saint-Omer à Aire, la population croît.
  
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====Le cadre seigneurial====
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* La seigneurie est l’un des cadres essentiels de l’Ancien Régime. Elle est tout d’abord une manière de tenir la terre : le fief, libre de toutes charges, à l’exception du relief, s’oppose aux terres cottières.  Ces terres dépendent d’ailleurs d’une seigneurie foncière. Ensuite, la seigneurie est une forme de pouvoir sur les hommes : les seigneurs appelés vicomtiers peuvent rendre la basse justice sur  leurs tenants. Enfin, la seigneurie donne droit à certains honneurs.
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* Fiefs et seigneuries s’articulent dans le cadre d’une vaste pyramide, patiemment élaborée au Moyen-Age et qui a cours encore sous les siècles d’Ancien Régime. Au sommet figure le prince ou le Roi. La situation féodo-seigneuriale, telle qu’elle apparaît à Racquinghem entre le XVIe et le XVIIIe siècle est des plus complexe. Elle se décline au pluriel et il n’est pas toujours aisé de retrouver les fils de la structure féodale.
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* Quelques seigneuries qui disposent de la justice vicomtière se distinguent, telle la Cressonnière (Maes, Watelle, Beauffort)  telle Coubronne- Heuchin (Coubronne, Bachelers). De la seigneurie de La Pierre  (Ocoche, Héricourt, Bachelers) dépendent de nombreux hommages (La Motte, Croix-Estracelles [Croix, Dourlen], Morianne, etc..) D’autres fiefs existent : La Becque Zeldon [Wissocq, Haffreingues, Herren], la Clittre, la Couture, [Maes, Wastel, le Vasseur de Bambecques], Beaumont- Istelin [Widebien] etc.. qu’il est difficile de rattacher, pour l’instant, à quoi que ce soit. Les dîmes qui restent aux laïcs sont tenues en fiefs.
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* Il existe aussi des seigneurs de Racquinghem : les sires de Lescore revendiquent ce titre depuis le XVe siècle, mais ils sont contestés par les Bachelers au XVIIe siècle, au profit desquels s’opère un regroupement seigneurial majeur, patiente construction faite de rachats et d’héritages. Au début du XVIIIe siècle, ils sont les seigneurs  de Racquinghem, titre qu’ils lèguent aux de la Forge, leurs héritiers.
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* A noter que les seigneurs vicomtiers disposent de demeures particulières, telles les châteaux de la Cressonnière et de Coubronne, sans doute rebâtis pendant la période. Les Le Vasseur de Bambecque construisent une maison de campagne au Choquel..
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====La vie religieuse====
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* La vie religieuse s’exerce essentiellement à travers la paroisse, cadre essentiel dans la vie des populations de l’Ancien Régime. La paroisse de Racquinghem dépend toujours du doyenné d’Arques, mais après la chute de Thérouanne et la  partition de 1559 est rattaché au diocèse de Saint-Omer. C’est d’ailleurs l’évêque qui présente à la cure.
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* Le paysage religieux s’articule essentiellement autour de l’église, probablement reconstruite au XVIe siècle, après les destructions liées aux guerres de Charles-Quint.  Elle nécessita toujours des aménagements, comme la reconstruction d’un clocher en 1765.  En dehors de l’église, on ne sait rien de l’existence de chapelles – à part celle de Notre-Dame de la Consolation, fondée vers 1750 – et de calvaires. Il y en eut certainement.
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* Le curé est le chef de la paroisse et la fonction a été illustrée par un Henri Vynck, dans la première moitié du XVIe siècle. D’ailleurs à partir de cette date, nous possédons la liste complète des prêtres qui se sont succédé dans la paroisse. La fonction, à Racquinghem, n’est pas sans avantage. Le curé jouit d’une partie intéressante de la dîme, ce qui ne l’empêche pas de revendiquer de temps à autre des suppléments de revenus auprès des décimateurs du lieu. Le curé est secondé dans ses tâches par un vicaire.
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* Le fonctionnement matériel de l’église est assuré par une fabrique dotée de terres, de près et de rentes constituées. La table des pauvres vient au secours des familles les plus défavorisées. La paroisse assure bien sûr les services religieux, mais aussi l’état civil et l’enseignement, tâche peut-être dévolue aux vicaires. Une moitié de la population (les chefs de famille) savait signer son nom en 1777.
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* Les sensibilités religieuses de la population racquinghémoise sont peu perceptibles, à cause des lacunes de notre documentation. Les effets de la réforme tridentine se sont quand même fait sentir, à travers la création de confréries visant à aviver la foi (le Vénérable lié au Saint-Sacrement). La foi profonde des habitants (de tous ? ), liée à l’exigence du salut, conduit certains d’entre eux à accorder des donations en faveur des pauvres ou aux congrégations religieuses nées de la Contre-Réforme. C’est ainsi que les Conceptionnistes, les Pénitentes, les Urbanistes, les Sœurs grises de Saint-Omer et d’Aire reçoivent en legs des terres pendant cette période.
 
===Evènements marquants===
 
===Evènements marquants===
 
* La commune fut le point de rassemblement des 2 000 pigeons lâchés de Bourges dans le cadre du concours de colombophilie du 14 juillet 2000.
 
* La commune fut le point de rassemblement des 2 000 pigeons lâchés de Bourges dans le cadre du concours de colombophilie du 14 juillet 2000.

Version du 13 janvier 2012 à 20:33

Racquinghem
Administration
Arrondissement [[Arrondissement |]]
Code Insee
Code postal
Intercommunalité [[]]
Statistiques
Population   hab.
Superficie km2 
Densité  hab. par km2 
Autres
Site web


Territoire

Toponymie

  • Au-delà du canal, le Bambec, le Bas Champ, le Bas du Village, le Beaumont, la Becque-Jedon, la Becque-Toursel, la Belle-Croix, les Bruyères, le Champ d’en Bas, le Champ de Coubronne, le Choquel, la Cloche-Borne, la Cressonnière, la Pierre, le Pont-d’Asquin, le Pré du Camp, les Tuileries, le Village.

Géographie

Présentation géographique

  • Racquinghem est une commune du Bas-Pays, à la limite du département du Pas-de-Calais, entre Aire-sur-la-Lys et Saint-Omer. Son territoire est modeste (540 hectares) et la faiblesse générale de l’altitude (entre 68 et 22m ) n’exclut pas la variété d’un relief, marqué par une histoire tectonique et géologique complexe.
  • Le site de Racquinghem se loge dans le sillon de Neufossé, qui sépare les plateaux crayeux de l’Artois de la Flandre continentale, plus argileuse et forme un passage naturel entre la plaine de la Lys et la cuvette de l’Audomarois.
  • Aussi peut-on distinguer sur le territoire même de la commune trois types de paysages. Au sud-ouest la vallée de la Melde en marque la limite ; elle est dominée un alignement de collines sableuses (les Bruyères). Des Bruyères, le territoire s’abaisse en pente douce vers la dépression, pente couverte de limons pléistocènes, tandis que le talweg de Neufossé a reçu des alluvions modernes.
  • Orienté plutôt vers la Flandre, le bas pays racquinghémois est un pays sous le vent qui bénéficie d’un climat nettement moins humide que les proches plateaux du Haut-Pays.
  • Cours d'eau traversant la commune : la Becque-d'Herlin, la Becque-Jedou.

Histoire

Les origines

Racquinghem avant l'an mil

  • Les traces les plus anciennes d’occupation humaine concernant le territoire de Racquinghem remontent à l’époque gallo-romaine. Le territoire fait alors partie de la cité des Morins, conquise par Jules le César en 56-55 AC, à proximité de la cité des Ménapiens dont la capitale est Cassel. La voie de Thérouanne à Cassel le borde, genèse de la future limite communale vers le nord-ouest.
  • Deux sites gallo-romains ont été découverts sur le territoire de la commune, et un autre, au hameau de la Vallée (commune de Roquetoire) , à cinquante mètres de la limite communale. Les traces de cadastrations antiques s’y révèlent peut-être.
  • Au IIIème siècle, la Morinie connaît les invasions franques et subit donc de plein fouet la crise qui frappe alors l’empire dans son ensemble. Au IVe siècle, l’espace racquinghemois reste rattaché à la Civitas Morinorum, dont s’est détachée la partie occidentale (Civitas Bononiensium), dans la restructuration administrative de l’époque.
  • Les invasions du Ve siècle ont d’importantes conséquences. L’empire romain s’écroule et la cité des Morins, appelée à partir du VIIe siècle pagus terwanensis, est intégrée dans le royaume des Francs et plus particulièrement de la Neustrie. L’événement majeur est constitué par la germanisation en profondeur du nord de l’antique cité, jusqu’à la reconquête romane des IXe-Xe siècles. Racquinghem gagne pendant cette période sa désignation, autour d’un domaine possédé par une famille franque, celle d’un certain Rako, D’autres lieux du terroir ont pu alors recevoir leur désignation comme Coubronne.
  • Peu de traces archéologiques pour cette période, même si ont peut proposer quelques hypothèses quant à la formation du terroir, où semblent s’opposer l’ ager et le saltus, autour de l’axe qui deviendra la grande route d’Aire à Saint-Omer. Un site carolingien des VIIIe-IXe siècle a néanmoins été découvert près de la Belle Croix.
  • Vers l’an mil, l’espace racquinghémois est sans doute constitué dans ses grandes lignes. Il fait partie alors du pagus terwanensis, comté carolingien intégré dans le comté de Flandre au Xe siècle, vaste construction politique réalisée par Arnoul le Grand (918-964).

Les origines féodales

  • Après la mort d’Arnoul le Grand (964), la principauté flamande entre dans une longue période de crise qui transforme profondément le paysage politique du nord du royaume. Se forment alors les comtés qui constitueront l’architecture politico-administrative de la région jusqu’à la Révolution. Le nord du pagus terwanensis, rattaché au domaine flamand, avant 1030, forment les deux châtellenies d’Aire et de Saint-Omer et c’est de cette dernière que relève la terre de Racquinghem. Au milieu du XIème siècle est creusé le neuf fossé, qui va marquer pour des siècles la frontière matérielle avec la Flandre..
  • Dans le cadre de la châtellenie de Saint-Omer, se développent le système féodo-vassalique. Aucune lueur pour Racquinghem avant le XIIIe siècle, et même pour cette période, la documentation reste lacunaire. L’espace racquinghémois dépend alors de deux seigneuries, celle de Rebecques, tenue par la puissante famille des Lens, et celle de Wardrecques. Le sire de Lescorre, vassal de Rebecques, joue un rôle essentiel. Au gré des donations et transactions envers les abbayes locales, apparaissent quelques familles plus localement implantées : les Plouy, les Aire, sires d’Heuchin, les Aubert, et même une famille de Racquinghem, vassaux en apparence modestes qui ne persistent d’ailleurs pas dans le village. Ces familles ont pu construire des maisons fortes, telles celles qui prendront les noms de la Cressonnière et Coubronne.
  • Au début du XIIIe siècle, la châtellenie de Saint-Omer est rattachée au domaine royale, puis à l’apanage d’Artois en 1237. Elle suit alors le destin politique de ce grand comté, sous la domination des comtes d’Artois, devenus, après 1384, ducs de Bourgogne.
  • Au XVe siècle, la situation féodo-vassalique racquinghémoise s’éclaire quelque peu. Les fieffés de Racquinghem sont nombreux et parmi eux l’on rencontre bourgeois de Saint-Omer et de Thérouanne (Maes, Griette, le Noir, Bourguignon), à côté de l’aristocratie locale (Nédonchel, Quiéret, Wissocq, Croix, etc..), mais la famille importante du village est celle de Coubronne, installée dans sa maison forte qui jouxte le neuf fossé et maîtresse de nombreux fiefs (la Motte, Heuchin, etc..). Ces fiefs et seigneuries dépendent toujours des seigneuries de Rebecques, Wardrecques et Lescorre…
  • Ajoutons que depuis le XIVe siècle, Racquinghem connaît plusieurs épisodes guerriers, toujours dommageables. Citons les incursions flamandes périodiques et surtout la chevauchée anglaise de 1380 qui dévaste le village. L’ère bourguignonne (1384-1477) est plutôt marquée par la paix…

Le sceau de la chrétienté

  • Rappelons que la Morinie a été évangélisée à partir du VIIe siècle, quand Saint Omer instaure un évêché à Thérouanne. La christianisation se fait en profondeur et peu à peu se constitue un réseau de paroisses, encadrées, à compter du XIe siècle, par des doyennés. La paroisse de Racquinghem se trouvera de ce fait intégrée dans le doyenné d’Arques.
  • L’église primitive de Racquinghem, dit-on, est une construction du XIe siècle et les fonts baptismaux romans témoignent de son ancienneté. Quelques noms de prêtres apparaissent à partir de 1215, mais notre série reste des plus lacunaires … jusqu’en 1529. L’évêque de Thérouanne garde quand même la mainmise sur la paroisse et sans doute une partie de ses revenus, après un conflit avec Baudouin d’Aire, sire d’Heuchin, qui lui contestait ce droit.
  • Ce qui marque aussi l’emprise de l’Eglise, c’est la puissance foncière des établissements religieux proches sur le territoire de la paroisse. L ‘abbaye prémontrée de Saint-Augustin les Thérouanne, fondée en 1131, celle des Cisterciennes de Sainte-Colombe de Blendecques, érigée à la fin du XIIe siècle, récupère la majeure partie des dîmes dont se défait à leur profit la féodalité locale dans la première moitié du XIIIe siècle, non sans conflits parfois. Des laïcs ont cependant pu se préserver quelques parts de dîme.
  • Ces établissements bénéficient éventuellement d’aumônes ou leur puissance financière leur permet d’acquérir rentes et terres : tel est le cas de Sainte-Colombe, déjà citée, des Chartreux de Longuenesse, servis par la générosité des Sainte-Aldegonde de Saint-Omer, possessionnés dans le village au XIVe siècle et de la collégiale de Saint-Pierre d’Aire au XIIIe siècle (rente d’Eustache du Plouy).

La terre et les hommes

  • C’est entre le XIe et le XVe siècles que se fixe et s’organise l’essentiel du paysage racquinghémois, tel qu’il a perduré jusqu’aux grandes mutations de cette dernière génération. Tout d’abord, dans ses limites et dans sa limite essentielle, c’est-à-dire le neuf fossé, creusé au milieu du XIe siècle. L’antique voie romaine de Thérouanne à Cassel, la Melde bornent « naturellement » le terroir, mais au sud-est, vers Blaringhem et Roquetoire, la limite est plus artificielle.
  • Dans ce terroir, le réseau de chemins est assurément en place à la fin du Moyen-Age : il s’articule autour du grand chemin d’Aire à Saint-Omer, postérieur au cœur du village, vers lequel convergent les autres chemins.
  • Les beaux siècles du Moyen-Age (XIe-XIIIe) sont des siècles de croissance démographique et agricole. L’augmentation de la population implique la mise en place d’un habitat intercalaire, la croissance agricole exige des défrichements. C’est sans doute à ce moment qu’apparaissent les hameaux, tels Belle-Croix (autrefois la Cauchie Regnault d’époque carolingienne), la Pierre, Beaumont, le Choquel, lié à la mise en valeur des terres alluviales du Neufossé.
  • Autour du village et de ses hameaux qui concentrent l’habitat et les manoirs (jardins et vergers) clos de haies, s’étendent les champs, les cultures qui fournissent alors les céréales panifiables et l’avoine. Les plus vieux documents en notre possession citent des redevances en orge, en avoine, signe de leur culture sur le terroir. La mise en valeur des terres du bas a sans doute exigé leur drainage que rappelle le réseau des becques actuelles. Le sud est du grand est également mis en culture, tout en laissant la place, sur les terres les plus ingrates des Bruyères, à des communes. Seul le fond de la vallée de la Melde supporte quelques prés, propices à l’élevage.
  • L’achèvement du terroir racquinghémois se remarque à travers la désignation de ses différents cantons et des chemins. Aux XIVe et XVe siècle, elle est largement acquise et saura perdurer jusqu’à nos jours.
  • On devine à travers cette mise en valeur le travail obscur de paysans, d’une population qui nous reste largement inconnue. Les documents ne nous livrent que les noms des personnages importants ou de ceux qui, au XIVe et XVe siècle, ont défrayé la chronique « judiciaire ». La fin du XVe siècle nous révèle quelques noms de propriétaires, dont déjà des bourgeois de Saint-Omer, signe d’une mainmise urbaine précoce.

A la frontière de l'Artois (1477-1710)

Siècles de fer (1477-1710)

  • La mort du dernier duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, survenue en 1477, ouvre pour les provinces du nord de la France en général et pour l’Artois en particulier, une longue période où la guerre sévit à l’état endémique. Racquinghem trouve dans un triangle formé par trois villes d’importance majeure, Saint-Omer, Aire-sur-la-Lys et Thérouanne (jusqu’en 1553) qui font l’objet de sièges multiples, de passages de troupes, amies ou ennemies, toujours dommageables aux habitants des plats pays. Ajoutons à cela les épidémies qui viennent de temps à autre décimer les populations, les disettes et le tableau des calamités de ces siècles de fer sera presque complet…
  • Le nord de l’Artois, et l’Artois tout entier, après le traité de Senlis de 1493, passe dans l’héritage des Habsbourg d’Autriche, puis d’Espagne, dans le cadre des dix-sept provinces des Pays-Bas. Cependant, Thérouanne et sa régale restent au roi de France. Aussi la guerre revient périodiquement jusqu’en 1559 et les campagnes militaires affectent particulièrement les châtellenies de Saint-Omer et d’Aire entre 1477 et 1492, en 1513, en 1551-1525, en 1536-1537, en 1542-1544, en 1552-1559.
  • Un répit de trois générations est apporté par la paix de Câteau-Cambrésis, troublé cependant par un épisode des luttes religieuses entre 1566 et 1577 et l’entreprise française vers Saint-Omer en 1594-1595.Suit une longue période de paix sous le règne heureux des Archiducs Albert et Isabelle.
  • La guerre revient, terrible, à partir de 1636, quand les Français entreprennent de reconquérir l’Artois. Les sièges de Saint-Omer (1638) et d’Aire-sur-la-Lys (1641), l’épisode de 1657 amènent les armées dans la région. La paix des Pyrénées, signée en 1659, laisse le bailliage de Saint-Omer dans un Artois réservé au roi d’Espagne.
  • Il faut attendre la guerre de Hollande et la conquête par les troupes de Louis XIV de Saint-Omer et d’Aire-sur-la-Lys (1676-1677) pour que Racquinghem soit rattaché définitivement à la France, en dépit des épisodes sanglants liés à la guerre de Succession d’Espagne et à la prise d’Aire-sur-la-Lys en 1710 par les Impériaux.
  • Le traité d’Utrecht amène la paix pour plus d’un siècle et le XVIIIe siècle, à Racquinghem comme ailleurs, est frappé d’une sceau d’une certaine prospérité. L’administration se développe, sous le règne des intendants d’Amiens, puis de Lille. Après 1750, on creuse le canal de Neufossé, on aménage la route royale de Saint-Omer à Aire, la population croît.

Le cadre seigneurial

  • La seigneurie est l’un des cadres essentiels de l’Ancien Régime. Elle est tout d’abord une manière de tenir la terre : le fief, libre de toutes charges, à l’exception du relief, s’oppose aux terres cottières. Ces terres dépendent d’ailleurs d’une seigneurie foncière. Ensuite, la seigneurie est une forme de pouvoir sur les hommes : les seigneurs appelés vicomtiers peuvent rendre la basse justice sur leurs tenants. Enfin, la seigneurie donne droit à certains honneurs.
  • Fiefs et seigneuries s’articulent dans le cadre d’une vaste pyramide, patiemment élaborée au Moyen-Age et qui a cours encore sous les siècles d’Ancien Régime. Au sommet figure le prince ou le Roi. La situation féodo-seigneuriale, telle qu’elle apparaît à Racquinghem entre le XVIe et le XVIIIe siècle est des plus complexe. Elle se décline au pluriel et il n’est pas toujours aisé de retrouver les fils de la structure féodale.
  • Quelques seigneuries qui disposent de la justice vicomtière se distinguent, telle la Cressonnière (Maes, Watelle, Beauffort) telle Coubronne- Heuchin (Coubronne, Bachelers). De la seigneurie de La Pierre (Ocoche, Héricourt, Bachelers) dépendent de nombreux hommages (La Motte, Croix-Estracelles [Croix, Dourlen], Morianne, etc..) D’autres fiefs existent : La Becque Zeldon [Wissocq, Haffreingues, Herren], la Clittre, la Couture, [Maes, Wastel, le Vasseur de Bambecques], Beaumont- Istelin [Widebien] etc.. qu’il est difficile de rattacher, pour l’instant, à quoi que ce soit. Les dîmes qui restent aux laïcs sont tenues en fiefs.
  • Il existe aussi des seigneurs de Racquinghem : les sires de Lescore revendiquent ce titre depuis le XVe siècle, mais ils sont contestés par les Bachelers au XVIIe siècle, au profit desquels s’opère un regroupement seigneurial majeur, patiente construction faite de rachats et d’héritages. Au début du XVIIIe siècle, ils sont les seigneurs de Racquinghem, titre qu’ils lèguent aux de la Forge, leurs héritiers.
  • A noter que les seigneurs vicomtiers disposent de demeures particulières, telles les châteaux de la Cressonnière et de Coubronne, sans doute rebâtis pendant la période. Les Le Vasseur de Bambecque construisent une maison de campagne au Choquel..

La vie religieuse

  • La vie religieuse s’exerce essentiellement à travers la paroisse, cadre essentiel dans la vie des populations de l’Ancien Régime. La paroisse de Racquinghem dépend toujours du doyenné d’Arques, mais après la chute de Thérouanne et la partition de 1559 est rattaché au diocèse de Saint-Omer. C’est d’ailleurs l’évêque qui présente à la cure.
  • Le paysage religieux s’articule essentiellement autour de l’église, probablement reconstruite au XVIe siècle, après les destructions liées aux guerres de Charles-Quint. Elle nécessita toujours des aménagements, comme la reconstruction d’un clocher en 1765. En dehors de l’église, on ne sait rien de l’existence de chapelles – à part celle de Notre-Dame de la Consolation, fondée vers 1750 – et de calvaires. Il y en eut certainement.
  • Le curé est le chef de la paroisse et la fonction a été illustrée par un Henri Vynck, dans la première moitié du XVIe siècle. D’ailleurs à partir de cette date, nous possédons la liste complète des prêtres qui se sont succédé dans la paroisse. La fonction, à Racquinghem, n’est pas sans avantage. Le curé jouit d’une partie intéressante de la dîme, ce qui ne l’empêche pas de revendiquer de temps à autre des suppléments de revenus auprès des décimateurs du lieu. Le curé est secondé dans ses tâches par un vicaire.
  • Le fonctionnement matériel de l’église est assuré par une fabrique dotée de terres, de près et de rentes constituées. La table des pauvres vient au secours des familles les plus défavorisées. La paroisse assure bien sûr les services religieux, mais aussi l’état civil et l’enseignement, tâche peut-être dévolue aux vicaires. Une moitié de la population (les chefs de famille) savait signer son nom en 1777.
  • Les sensibilités religieuses de la population racquinghémoise sont peu perceptibles, à cause des lacunes de notre documentation. Les effets de la réforme tridentine se sont quand même fait sentir, à travers la création de confréries visant à aviver la foi (le Vénérable lié au Saint-Sacrement). La foi profonde des habitants (de tous ? ), liée à l’exigence du salut, conduit certains d’entre eux à accorder des donations en faveur des pauvres ou aux congrégations religieuses nées de la Contre-Réforme. C’est ainsi que les Conceptionnistes, les Pénitentes, les Urbanistes, les Sœurs grises de Saint-Omer et d’Aire reçoivent en legs des terres pendant cette période.

Evènements marquants

  • La commune fut le point de rassemblement des 2 000 pigeons lâchés de Bourges dans le cadre du concours de colombophilie du 14 juillet 2000.

Patrimoine

Lieux et monuments

Liste des lieux remarquables

Habitat

Mottes castrales, châteaux, manoirs, maisons, ...

Patrimoine religieux

Eglises, presbytère, chapelles, niches, calvaires, oratoires, ...

Patrimoine éducatif

Ecoles, collèges, lycées, universités, instituts de formation, universités populaires, ...

Patrimoine économique

Moulins, gares, forges, brasseries, ...

Patrimoine militaire

Blockhaus, rampes V1, ...

Patrimoine judiciaire

tribunal, prison, ...

Patrimoine ethnographique

Coutumes et traditions : pratiques locales, costumes, musique, sports, gastronomie, folklore, fêtes traditionnelles, ...

Économie

Données actuelles

Infrastructures et équipements

Collectivités publiques et services : écoles, postes, piscines, bibliothèques, centres sportifs, ...

Vie quotidienne

Vie associative, sport, loisirs, etc

Des hommes et des femmes

Démographie

Évolution démographique (Sources : Cassini[1] et INSEE[2])
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
1982 1990 1999 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
De 1962 à 1999 : Population sans doubles comptes. Depuis 2006 : Population municipale.


Personnes

Les maires

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
  en cours      
         
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Les enseignants

Maires, curés, instituteurs, officiers, décorés, personnalités, seigneurs, ...

Notes et liens

Bibliographie

Liens internes

Liens externes

Notes

  1. Population avant le recensement de 1962
  2. INSEE : Population depuis le recensement de 1962