Monument aux morts de Vermelles
Monument aux morts de Vermelles | |
Localisation | Vermelles |
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Conflits commémorés | 1914-1918, 1939-1945, Indochine, Afrique du Nord |
Épitaphe | La commune de Vermelles reconnaissante à ses enfants et aux alliés tombés pour la défense du droit et de la liberté |
Sommaire
Descriptif[1]
Une Marianne coiffée d'un bonnet phrygien tient dans sa main droite une couronne de lauriers et soutient un Poilu. Cette composition est originale car la République est généralement symbolisée par une femme drapée à l'antique.
Situé à côté de l'église. Auparavant, il était situé sur la Place face au porche de l'église, mais il a été déplacé au cours du mois de décembre 1934 à l'occasion de travaux d'embellissement de la commune (réfection de routes, édification Hôtel de ville) et érigé dans un petit parc aménagé pour l'occasion.
Inauguré en avril 1923. Le monument a été rénové et inauguré une nouvelle fois le 8 mai 1981.
Liste des noms inscrits
1914-1918
1914-1918 : Victimes civiles | |||||
Auguste Bayart | Chrétien Derischebourg | Flore Dupont | Maria Griboval | Florimond Penin | Marie Wargniez |
Augustin Carre | Odile Descamps | Jules Dupont | Bertha Hameau | Georges Renuy | Augustine Willerval |
Blanche Charlet | Omérine Drelon | Germaine Dupont | Théophile Jolie | Anna Ruigeval | Denise Willerval |
Julien Cornet | Angélique Caron | Henri Duquesne | Thomas Chretien | Ursuline Robin | Joseph Willerval |
Adolphe Defrance | Jules Ducourant | Paul Duquesnoy | Augustine Legrand | Catherine Sintive | Ferdinand Deleforge |
Louis Defrance | Louis Dufresne | Jeanne Fary | Louis Marechal | Jules Sintive | Pélagie Dutherage |
Marie Defrance | Marie Duplouy | Nicolas Godin | François Meurisse | Louis Walle |
Trois plaques ont été ajoutées devant le monument
1939-1945 | |
1939-1945 : Victimes civiles | Fusillés par les allemands |
René Defrance | Louis Bertoux |
Carmen Delfry | Joseph Consonne |
Olive Dupont | Pierre Fayeulle |
Maryse Duquesnoy | André Finet |
Nicolas Gabelle | Raymond Maënhaut |
Charles Hautecœur | André Senechal |
Henri Taillez | François Surdyck |
Alfred Vazé | |
Émile Vieubled | |
Augustin Trannin |
Soldats Morts pour la France | |||
1939-1945 | Indochine | Afrique du Nord | 1939-1945 : Déportés et résistants |
Paul Descamps | Jean Bussone | Gérard Bracaval | Paul Bigot |
Marcel Dufour | Albert Malengrez | Albert Dewaele | Lucien Dupont |
Roger Foulon | Robert Paquet | Georges Minche | |
Victor Marcq | Jules Derestiat | ||
Joseph Sintive |
Ces fils d’ouvriers mal armés, mal équipés ont largement contribué à chasser l’Allemand de notre sol
Ils se sont battus comme des lions pour que la France devienne libre
Inclinez vous bien bas devant leur sacrifice
Honorez ceux qui sont tombée pour la Patrie
Galerie
Inauguration du monument aux morts
Le journal le Réveil du Nord rapporte l’inauguration du monument aux morts de Vermelles dans son édition du lundi 20 avril 1925 :
« La commune de Vermelles qui comptait avant la grande tourmente près de 4000[2] habitants fut, à part une courte occupation, constamment aux approches de la ligne de feu. La fameuse redoute Hohenzollern, où se sont cramponnés durant toute la durée des hostilités les soldats allemands, n’était située qu’à deux kilomètres à peine du village. Tous les communiqués de la guerre ont fait mention des combats épiques que se sont livrées les armées belligérantes sur son territoire. Vermelles, qui ne cesse durant 4 longues années d’être arrosée des copieuses et infernales rafales de mitraille de l’artillerie ennemie, fut réduite en cendres. Bien avant la signature de l’armistice, toutes les habitations du village étaient en ruines ; la fosse n°7 des mines de Béthune était également détruite ; toute la plaine ne formait plus qu’un vaste et triste champ de désolation. Dès le début de 1919, les habitants évacués aux quatre coins de la France rentrèrent petit à petit à Vermelles. Aujourd’hui, au prix d’efforts inouïs de ses vaillants habitants, un Vermelles nouveau est sorti des ruines. Presque toutes les maisons sont reconstruites, les routes remises en bon état, la plaine rendue cultivable et l’industrie minière a repris son exploitation. Mais les Vermellois n’ont pas oublié leurs chers disparus. La municipalité avaient accordé plusieurs subventions ; de généreux donateurs et souscripteurs apportèrent également des subsides qui, rassemblés, permirent au comité constitué d’ériger sur la Grand’Place un superbe monument à la mémoire des enfants de la commune tombés, au nombre de 160, sur tous les fronts de bataille. A cette liste déjà trop longue il faut hélas ajouter une autre liste de 39 victimes civiles tuées au cours des bombardements, fusillées part les envahisseurs ou mortes de misère pendant l’occupation.
La cérémonie Pour la solennelle cérémonie, qui était placée sous la présidence d’honneur des citoyens Maes et Evrard, députés du Pas-de-Calais, la petite ville avait revêtu une physionomie des jours de grandes fêtes. D’innombrables arcs de triomphe et fausses portes ornés de fleurs et drapeaux, portant pour la plupart des inscriptions en souvenir et en hommage aux morts, avaient été dressés dans toutes les rues. Les habitants avaient aussi pavoisé leur demeure. A 9 heures du matin, la municipalité fit distribuer du pain gratuit aux indigents ; à 11 h. 30 dans la cour des écoles, aujourd’hui aussi reconstruites dans les conceptions modernes, une distribution de gâteaux fut faite aux élèves. Vers 14 heures, les sociétés de musique, sapeurs-pompiers, sociétés de gymnastiques, trompettes, société de secours mutuels, sections du parti socialiste, union d’anciens combattants, ligue des droits de l’homme, etc. tant de Vermelles que des environs au nombre de 54, commencent à arriver. Elles sont tour à tour reçues par le citoyen Beaumont, maire, et tous ses conseillers dans le préau des écoles où, après quelques paroles de bienvenue, un vin d’honneur leur fut servi.
Le défilé A 15 heures, les sociétés se rassemblèrent rues du Marais, de La Bassée et de Mazingarbe, où elles furent passées en revue ; à 16 heures, un immense défilé parcourut les principales rues de la commune au milieu d’une double haie de spectateurs.
L’inauguration Après le défilé, qui dura plus d’une heure, toutes les sociétés vinrent se masser sur la Grand’Place, déjà envahie par la foule, face au monument. Les citoyens Maës, député, Beaumont, maire, et les conseillers municipaux prirent place sur l’estrade, ornée de drapeaux et montée à côté du monument, ainsi qu’une délégation d’officiers anglais. Le voile qui recouvrait le monument fut enlevé et aussitôt la fanfare municipale exécuta la Marseillaise. On fit l’appel des morts, puis les enfants des écoles sous la direction de leurs maîtres et maîtresses entonnèrent l’Hymne aux morts de Victor Hugo, avec accompagnement de musique. De magnifiques gerbes de fleurs furent déposées par des parents ou amis des chers disparus, ainsi que par la délégation des officiers anglais.
Les discours Le citoyen Beaumont, maire et président du comité d’érection, tout ému, prit alors la parole. « C’est pour moi une mission noble et élevée de venir au nom du comité et du conseil municipal saluer et honorer la mémoire des chers enfants de Vermelles, qui ont consentis tous les sacrifices pour la défense du droit et de la justice ». Dans sa reconnaissance il associe les soldats alliés qui pendant trois ans tinrent le sanglant secteur. « Les milliers de braves français et anglais qui reposent là-bas dans la plaine imposent le respect à tous et rappellent éloquemment l’élévation de leur suprême sacrifice. Honorons-les ». Le maire remercia ensuite toutes les sociétés locales ou des communes voisines qui ont bien voulu par leur présence rehausser l’éclat de cette cérémonie. Il adressa des remerciements aux dévoués chefs, aux maîtres et maîtresses des écoles, aux membres du comité, du concours bienveillants qu’ils ont apportés pour cette belle œuvre, aux donateurs et généreux souscripteurs qui par leur obole permirent de rassembler la somme nécessaire. A l’érection du monument qui est admiré de tous et perpétuera la mémoire des héros. Il remercia encore la délégation britannique de son témoignage de sympathie, les citoyens Maës et Evrard, MM. Duhem et Sara, architecte et marbrier ; MM. Picart et Tabary, qui gratuitement construisirent le soubassement.
Le citoyen Maës, député, prononça ensuite une impressionnante allocution au cours de laquelle il retraça toutes les péripéties de l’affreuse guerre, déchaînée par la volonté de monarques couronnés, qui firent s’entretuer des millions d’hommes. La meilleurs manière d’honorer nos grands morts, ajouta Maës, c’est de travailler de tous nos efforts pour assurer la paix en s’acheminant vers la réconciliation des peuples au-dessus et contre les factions cupides et de proie. Et il termina ainsi : Honorons, honorons nos grands morts, certes ! Mais luttons, nous les survivants, pour que de semblable carnage n’ensanglantent jamais plus l’humanité ». Après ces allocations, les enfants des écoles entonnèrent l’hymne Gloire à la Paix, et la cérémonie d’inauguration était terminée. Dans la soirée, plusieurs concerts ont été donnés par les musiques, sur des kiosques érigés dans les différents quartiers, ainsi que des mouvements gymniques. A 20 heures 30, à la mairie, eut lieu le tirage des primes offertes aux sociétés. »
Sources
- Louis Mortreux, Les héros de l'oubli, 1952-1962, hommage aux militaires du département du Pas-de-Calais morts au champ d'honneur en Algérie-Tunisie-Maroc, Divion, 2004, 254 pages.
- Journal Le Réveil du Nord, 23 décembre 1934, « On déplace le monument aux morts de Vermelles ».
Notes
- ↑ Transcription de la liste des noms par Thadée Szalamacha
- ↑ Au recensement de population de 1911, la commune de Vermelles comptait 3705 habitants. Sources : Archives départementales du Pas-de-Calais, voir M 3704