Thiembronne

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Thiembronne
Administration
Arrondissement de Saint-Omer
Canton de Fauquembergues
Code Insee 62812
Code postal 62560
Intercommunalité Communauté de communes du Canton de Fauquembergues
Statistiques
Population 695   hab.
Superficie 22,82 km2 
Densité 30  hab. par km2 
Autres
Site web


Territoire

Vue aérienne

La commune de Thiembronne se caractérise par l'étendue de son territoire qui a posé problème à ses maires et conseillers municipaux. Le grand nombre de hameaux et les distances les séparant ont particulièrement compliqué la réfection des chemins qui grève le budget de la commune au XIXe siècle, ainsi que la scolarisation progressive des enfants.

Toponymes

Les hameaux : le Loquin, le Blanc Mont, le Pont Gavelle, le Faÿ, le Bourguet, Écuire, la Bucaille, le Cloquant, Drionville.

Histoire

1801-1808 « Ouragans »[1]

Le 19 décembre 1801 (28 frimaire An X), le conseil municipal de Thiembronne demande un secours ou un allègement des contributions suite aux dégâts occasionnés par un « ouragan » : le maire argue des « rapports d’un grand nombre de citoyens de la commune sur les dégâts occasionnés par l’ouragan du 18 brumaire dernier, desquels il résulte que les maisons, granges et autres bâtiments ont éprouvé une telle secousse que des parties de toits furent découverts, d’autres renversés, ou même des toits (?)et des murs détruits de fond en comble », « une multitude d’arbres de toute espèce a été arraché emportant dans leur chute rapide des masses de terre (?), dépouillant ainsi les manoirs et causant d’autres dégradations ».

Un devis estimatif des dégâts doit être dressé avec l’assistance d’un charpentier et d’un couvreur en paille, MM. François Ducamp et Pierre Canut.

Le 2 janvier 1808, un autre « ouragan », mentionné dans le compte des recettes et dépenses du 19 février suivant : la commune a dû procéder à une réparation urgente de la rue Becquétoile.

Lutte contre les incendies au XIXe siècle à Thiembronne[1]

Les matériaux de construction

Les constructions se font encore en torchis au début du XIXe siècle, on sait que le premier presbytère reconstruit en 1834 était en pisé, et si l’on en juge la rapide dégradation de la première école bâtie en 1838, on peut aisément conclure qu’il en était de même.

Durant tout le XIXe siècle, la municipalité lutte contre les incendies qui ravagent les villages ainsi construits de matériaux inflammables. Les maisons accolées, aux toits de paille et chaume, souvent encombrées de branches et arbustes divers favorisent la propagation du feu. Certains villages tels Bouvelinghem ont connu des incendies fulgurants et dévastateurs nécessitant la reconstruction intégrale d’une rue.

La brique s’impose au fur et à mesure dans les constructions nouvelles, les écoles, le nouveau presbytère, la chapelle du Rosaire (1889), mais aussi le château, seront construits en partie en brique (et pierre). Vers la fin du siècle, la commune se dote de matériel et d’une association de sapeurs pompiers.

La vigilance des fumeurs de pipes

Déjà en 1802, la mairie procède à une prévention contre les incendies. Il est rappelé qu’il ne faut pas fumer dans les rues, cours, écuries, étables, granges, greniers et autres, sans couvert à sa pipe. Les parents sont responsables de leurs enfants. « Beaucoup d’individus de cette commune et autres se permettent de fumer dans les rues, cours, et bâtiments sans que leurs pipes soient couvertes », provoquant des incendies, « dans les cours des cabaretiers où l’on joue aux quilles ».

L’inspection des cheminées

Une visite des fours et cheminées est effectuée une fois par an, par le maire, le garde champêtre et un maçon.

Patrimoine

Lieux et monuments

  • La motte castrale de l'ancien château

Habitat

  • La motte du Blamont (aujourd'hui nommé Blanc Mont) se situe dans le bois à l'est de l'église. Accrochée vers le haut d'un abrupt boisé, elle est dissymétrique, entourée d'un profond fossé de 150 mètres de circonférence, dans lequel Dom Boutry a découvert des artefacts néolithiques. À hauteur du plateau une saignée isole la motte.[2][3].
  • La motte d'Écuire, située au lieu dit les pâtures sèches, entre le bois de Thiembronne et Écuire est demeurée intacte. Adossée à un dénivelé de terrain et une haie, elle mesure 15 mètres de diamètre et 3 mètres de hauteur. On trouve mention dans la documentation de seigneurs d'Équirre au milieu du XIIIe siècle.[3][4][5]
  • Une autre motte se situe dans le centre de Thiembronne (lieu dit le Bois du Plouy) : la motte du village.

Patrimoine religieux

  • L'église Saint-Pierre-ès-Liens est un édifice du style gothique du XVe siècle, élevé de 1863 à 1866, pour remplacer une construction sans caractère dont il ne subsiste aujourd'hui que la sacristie, ancienne chapelle seigneuriale.

Thiembronne compte aujourd'hui encore trois chapelles qui témoignent du regain de la ferveur religieuse de la fin du XIXe siècle jusqu'à la seconde guerre mondiale.

Hormis ces lieux de culte, la commune dont l'apogée démographique au XIXe siècle a pu l'animer de presque un millier d'âmes, a successivement possédé deux presbytères et une maison vicariale.

A la fin du XVIIe siècle, André Thomas, abbé de Saint-André, envisage une congrégation de six abbayes dont Saint-André serait la maison-mère. L’une d’elles devait être fondée au Val Restaut, dédiée à Sainte-Marguerite, et abritant une centaine de religieux. Les moines devaient y faire drap et toile de leurs habits, récolter les légumes, seuls aliments permis avec lait, beurre, bière et cidre. Abstinence et jeûne sévère à cause des faibles revenus du prieuré.Mais le projet fortement controversé fut abandonné quelques années plus tard.

Patrimoine éducatif

Patrimoine économique

Foires et marchés autour de Thiembronne au XIXe siècle

L'abbé Leroux rappelle qu'au début du XVIe siècle, Thiembronne, placé sous coutume boulonnaise, était devenu l’un des plus importants villages de la région : en conséquence il était autorisé à ouvrir plusieurs foires annuelles, ce qui suscita les protestations des magistrats de Saint-Omer en 1501[6].

Au XIXe siècle, Thiembronne connaît son apogée démographique, approchant le millier d'âmes. Les registres des délibérations municipales de cette époque mentionnent les diverses foires auxquelles se rendaient les villageois, ainsi que les marchés environnants. Les municipalités étaient consultées chaque fois qu'une commune souhaitait créer sa foire ou son marché, ou encore en déplacer la date.

Ces mentions sont intéressantes dans la mesure où elles nous donnent une idée du rayon de chalandise du village[1] :

  • 18 mars 1829 : Le conseil de Seninghem demande l’autorisation d’établir une 2e foire le 10 mai, et un marché le 1er mardi de chaque mois. Les membres du conseil de Thiembronne sont d’avis qu’ils ne sont pas nuisibles à la commune « mais qu’il conviendrait mieux que le marché fut établi à Lumbres, vu les mauvais chemins qu’il y a pour se rendre à Seninghem, au lieu que les chemins pour se rendre à Lumbres sont beaucoup plus commodes pour la commune et les communes avoisinantes ».
  • 10 septembre 1854 : Le conseil d’Hucqueliers veut déplacer la foire aux poulains et juments du 14 novembre au 23 septembre, changement sur lequel le conseil doit donner son avis, la commune de Thiembronne étant située dans un rayon de deux myriamètres de celle d’Hucqueliers. Le conseil donne son accord.
  • 13 août 1865 : Le conseil de Thiembronne donne son accord pour que la foire d’hiver de Saint-Omer ait lieu les 15 jours à partir du 15 février.
  • 15 août 1875 : Le conseil de Thiembronne donne son accord pour la création d’un second franc-marché à Desvres le 4e mardi du mois et d’un marché aux veaux le mardi de chaque semaine.
  • 10 mars 1878 : Le conseil de Thiembronne donne son accord sur la création de deux foires annuelles à Nielles, les 2e lundi de mai et octobre.
  • 9 juin 1878 : Lumbres demande le rétablissement d’un marché hebdomadaire qui se tenait le vendredi de 10 h 30 à 14 h 30, d’un franc-marché les 2e et dernier vendredis de chaque mois, et de deux foires annuelles les 1er mai et 9 octobre. Le conseil de Thiembronne donne son accord car Lumbres est bien desservie en routes et chemins.
  • 25 juin 1882 : Le conseil de Thiembronne donne un avis favorable à la création d’un 2e marché mensuel à Fléchin, le dernier mercredi de chaque mois, ainsi que d’une foire le 2e mercredi d’avril.

Patrimoine militaire

Blockhaus, rampes V1, ...

Patrimoine judiciaire

tribunal, prison, ...

Patrimoine ethnographique

Pour tous les Thiembronnais, le Gros Tison c'est la rue du château, voire le château lui-même qui domine encore aujourd'hui le village. La légende rapporte qu'un des seigneurs de Thiembronne, fait prisonnier à la bataille d'Azincourt, demeura en captivité durant plusieurs années. A son retour au château, son absence ayant été si longue, il aurait dit-on trouvé un arbuste poussé dans la cheminée de sa demeure. Dès lors, on aurait appelé le château le gros tison[6]

Patrimoine commémoratif

  • Le monument aux morts
  • Thiembronne Communal Cemetery. Dans le cimetière communal, on trouve la tombe d'un soldat britannique : Roger Mathews, mort le 22 septembre 1915 (Irish Guards).

Économie

Vie quotidienne

Personnes

Liste des maires

Liste des maires successifs[1]
Période Identité Étiquette Qualité
2000 en cours Sylvie Roland    
1971 22 septembre 2000 Gérard Le Vasseur de Fernehem    
1945   Gérard Pruvost    
1944 1945 Émile Hecquet    
1944   François Cadet    
1937   Édouard Chochoy    
1919   Joseph Le Vasseur de Fernehem    
1906   Edmond Cache    
20 mai 1888 1900 Louis Guerlet    
1874   François Le Vasseur de Fernehem    
22 août 1852   François Dufay    
23 juillet 1852 22 août 1852 Auguste Macau    
9 mai 1850 23 juillet 1852 Joseph Longuet    
2 janvier 1849 mai 1850 Joseph Dufay    
12 avril 1842 décembre 1848 Jacques Cadet    
18 septembre 1841 3 octobre 1841 François Bouffe    
18 octobre 1840 1841 Isidore Joseph Ducrocq    
11 août 1837 18 octobre 1840 Auguste Macau    
9 octobre 1830 11 août 1837 Jacques Lemaire    
15 juillet 1816 4 décembre 1826 Étienne François Le Vasseur de Fernehem   Propriétaire cultivateur
15 juin 1815 14 juillet 1815 Jacques François Dufay    
30 janvier 1808 15 juin 1815 Étienne François Le Vasseur de Fernehem   Propriétaire cultivateur
1805 30 janvier 1808 Eustache Macau    
31 décembre 1801 1805 Joseph Warnier    
  31 décembre 1801 Guislain Gobert    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie [7]

Évolution démographique (Sources : Cassini[8] et INSEE[9])
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
1982 1990 1999 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
De 1962 à 1999 : Population sans doubles comptes. Depuis 2006 : Population municipale.



Notes et liens

Bibliographie

  • Abbé Jules Leroux, Histoire de Thiembronne, Saint-Omer, 1912

Liens internes

Liens externes

Notes

  1. 1,0, 1,1, 1,2 et 1,3 Archives municipales de Thiembronne, registres aux délibérations, relevé Sophie Léger
  2. Dom Boutry, Répertoire archéologique du Nord et du Pas-de-Calais, tome II, Tumulus, Mottes et ouvrages en terre.
  3. 3,0 et 3,1 Philippe Queste, Le château dans l'Audomarois médiéval, Comité d'histoire du Haut-Pays, Études et documents n° 16, 1997.
  4. Dom Boutry, Mottes répertoire inédit
  5. Francis Perreau, Guy Lefranc, Mottes castrales et sites fortifiés médiévaux du Pas-de-Calais, Mémoires de la commission départementales d'histoire et d'archéologie du Pas-de-Calais, tome 36, Arras, 2005, p.  227-229.
  6. 6,0 et 6,1 Abbé Jules Leroux, Histoire de Thiembronne, Saint-Omer, 1912
  7. Cassini
  8. Population avant le recensement de 1962
  9. INSEE : Population depuis le recensement de 1962